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www.leducation-musicale.com



septembre-octobre 2009
n° 562




mai-juin 2009
n° 561


Sommaire :

1. Editorial : "Le Tout et le tas"
2. Informations générales
3. Varia
4. Manifestations et Concerts
5. Recensions de spectacles lyriques
6. Annonces de spectacles lyriques
7.
L'Edition musicale

8. Bibliographie
9. CDs et DVDs

10. La vie de L’éducation musicale


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Le Tout et le tas
 

« L’Universel, c’est le local moins les murs »
Miguel Torga

 

L’âme de toute civilisation, n’est-ce pas sa musique ? En témoigne – exemple certes a contrario - la musique turque…  Qui pourrait en effet, à son écoute, soutenir qu’elle appartint jamais – fût-ce de lointain cousinage - à notre généalogie ? Ce qui n’exclut naturellement pas que la Turquie puisse être un jour admise dans l’Union européenne – en tant, bien sûr, qu’indispensable glacis face à un islamisme conquérant…   Il a toujours fallu, il faut et faudra toujours accepter la musique de l’autre, des autres, de tous les autres.  Sans toutefois s’illusionner.  Serions-nous éminents spécialistes du maqâm, du nô, du jingxi, du gamelan balinais ou des musiques bantoues, nous n’en demeurerions pas moins touristes, touristes érudits certes, mais touristes – ces idiomes ne nous ayant pas été maternels.  Comment, d’autre part, ne pas accueillir tous les métissages – pour peu qu’ils surviennent par naturelle osmose, capillarité, et non au forceps ?   À nous, en revanche, de refuser cette bouillie planétaire indifférenciée - amniotiquement pulsée - que nous servent, jour après jour, radios dites « musicales » et autres fast-foods électroniques.  Si ce mouvement de concentration des musiques populaires devait s’amplifier - cependant que se ghettoïsent toujours davantage les musiques savantes - alors c’en serait bien fini de l’âme de nos peuples.  

Francis B. Cousté

 

 

 

 


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« L’éducation artistique & culturelle à l’école en Europe ». Cette brochure comporte cinq chapitres : Responsables de l’élaboration des programmes, objectifs / Organisation du programme d’éducation artistique / Initiatives et recommandations / Évaluation des élèves et contrôle de la qualité de l’enseignement / Éducation et formation des enseignants des matières artistiques.  En annexe : Changements prévus ou mis en œuvre dans l’enseignement des matières artistiques après 2007.  Expert pour la France : Vincent Maestracci (IGEN).  Brochure librement téléchargeable sur : http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/thematic_reports/113FR.pdf

 

 

 

 

Réforme du lycée : http://www.publicsenat.fr/vod/evenement/discours-de-nicolas-sarkozy-reforme-du-lycee/63597 (13 octobre 2009).  Écouter notamment le 5e point (à partir de 32’40).

 


©Daniel Adel, for Time
 

 

« Élaborer des projets autour de la chanson », tel est le propos du stage - destiné aux professeurs de l’Éducation nationale & aux professionnels de la Culture - qui se tiendra à La Rochelle, les 20, 21 et 22 janvier 2010. Renseignements : 05 46 28 28 28 ou 06 11 87 56 52.

  communication@francofolies.fr  www.francofolies.fr/cms/rubrique_onglets-20-le_chantier_des_profs.html

 

 

 

Le 13e Concours international de musique Jean-Françaix [piano] se déroulera du 16 au 18 avril 2010, à Vanves, Espace Panopée.  Renseignements : Musica Artis, tél. : 01 46 38 34 83.  http://site.voila.fr/jeanfrancaixconcours

 

 

 

 

2nd International Competition for Children’s Choir.  Cette compétition chorale se déroulera, du 20 au 24 avril 2010 , à Malcesine, sur les bords du lac de Garde (Italie).  Catégorie A : musique profane.  Catégorie B : musique sacrée.  Les participants devront être nés après le 1er janvier 1994.  Renseignements : Associazione « Il Garda in Coro », tél. : +39 045 65 70 332 www.ilgardaincoro.it

 

 

 

 

« Boulevard du Swing », tel est l’intitulé du spectacle - inspiré des plus grands standards du jazz vocal - que donnera cette année la merveilleuse troupe du CRÉA - Centre d’éveil artistique fondé par Daniel Grojsman [notre photo].  Les 6 et 7 novembre 2009 (Théâtre d’Aulnay-sous-Bois, tél. : 01 48 66 49 90).  Le 29 décembre 2009 (Opéra de Vichy, tél. : 04 70 30 50 30).  Le 9 janvier 2010 (Théâtre de Fontenay-aux-Roses, tél. : 01 41 13 40 80).  Les 11, 12 et 13 février 2010 (Amphithéâtre de l’Opéra Bastille, tél. : 08 92 89 90 90).  Le 13 mars 2010 (Grand Théâtre de Provence-Aix, tél. : 04 42 91 69 69).  Le 8 mai 2010 (Théâtre impérial de Compiègne, tél. : 03 44 40 45 00).  Quintette de jazz, dir.  Didier Grojsman.  Arrangements musicaux : Thierry Lalo.  Régie générale : Martine Belloc.  Renseignements : 01 48 79 66 27.  www.lecrea.fr

 

©DR  

 

Théâtre des Bouffes-du-Nord.  Non moins divers que les années précédentes est le programme musical de cette salle mythique.  Renseignements : 37bis, bd de La Chapelle, Paris Xe.
  Tél. : 01 46 07 34 50.  www.bouffesdunord.com/saison_liste.cfm?spe=6

 

 

 

L’exposition « We want Miles » se poursuivra jusqu’au 17 janvier 2010, à Paris, Cité de la musique. Renseignements : www.citedelamusique.fr/minisites/0910_we_want_miles/main.aspx

 

 

 

1er Concurso international de Violín, Buenos Aires 2010.  Ce premier concours se déroulera du 10 au 21 juillet 2010.  Jury présidé par Shlomo Mintz [notre photo].  Âge des participants : 15-27 ans.  Dépôt des candidatures avant le 31 mars 2010.  Renseignements : (54-11) 4784-1243.  www.violinbuenosaires.com

 

©DR  

 

17th Jeunesses International Music CompetitionCe concours de piano se déroulera, du 7 au 13 mai 2010 , à Bucarest (Roumanie).  Quatre catégories : pour les plus de 10, 14, 18 et 30 ans.  Date limite d’inscription : 1er mars 2010.  Renseignements : +40 722 383 542 www.jmEvents.ro

 

 

 

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Le chef d’orchestre français Michel Plasson (°1933) [notre photo] vient d’être nommé directeur musical de l’Orchestre symphonique national de Chine.  C’est la première fois qu’un non-Chinois accède à cette haute fonction.  Source : Washington Post http://voices.washingtonpost.com/the-classical-beat/2009/10/another_new_step_in_china.html

 

©DR  

 

L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) organise, du 9 au 14 novembre 2009, à Port-Louis (Île Maurice), un séminaire de Formation d’entrepreneurs culturels en gestion de projets & d’entreprises culturelles - filière MusiqueRenseignements : OIF – 13, quai André-Citroën, Paris XVe.  Tél. : 01 44 37 32 36. www.espace-economique.francophonie.org/Seminaire-de-formation-d,1268.html

 

Port louis

Port-Louis ©DR  

 

Andreï MAKINE : Présence de l’absence, une poétique de l’art (photographie, cinéma, musique).  Cette thèse de notre collaboratrice Murielle Lucie Clément est librement téléchargeable sur : www.these.muriellelucieclement.com

 

Andreï Makine ©DR  

 

Vente aux enchères publiques : Instruments de musique.  Partitions dédicacées par G. Fauré, E. Lalo, J. Massenet, Fr. Planté, G. Ropartz…  Enregistrements originaux sur 78 tours.  Mardi 17 novembre 2009 (14h30), Salle Rohan, Hôtel du Louvre (place André-Malraux, Paris Ier). 

Renseignements : 01 47 27 95 34.  www.millon-cornette-de-saint-cyr.com

 

 

 

Institutions françaises apparaissant dans le QS University Ranking

 

2009

Rang

2008

Rang

Nom de l’Institution

Pays

28 

28 

École Normale Supérieure, Paris

France

36=

34 

École Polytechnique

France

117 

149 

Université Pierre-et-Marie-Curie, Paris V...

France

126=

140 

École Normale Supérieure, Lyon

France

204 

207 

Sciences Po, Paris

France

218=

266 

Université Paris-Sud, Paris XI

France

228 

239 

Université Paris Sorbonne, Paris IV

France

254=

207 

Université de Strasbourg

France

271 

294 

École Nationale des Ponts et Chaussées, ENPC

France

273=

293 

École Normale Supérieure, Lettres & Sciences Humaines (ENS LSH)

France

277=

288 

Université Paris I, Panthéon Sorbonne

France

281=

282 

Université Joseph-Fourier, Grenoble I

France

288=

290 

Université Montpellier II, Sciences & Techniques

France

333 

382 

Université de Lille I

France

334 

362 

Université Paris VII, Denis Diderot

France

364=

401-500

Université Paris V, Descartes

France

371=

401-500

Université Toulouse III, Paul Sabatier

France

Source : www.topuniversities.com/university-rankings/world-university-rankings/2009/results

 

Notons que, dans le « Top 50 », l’université Pierre-et-Marie-Curie gagne 32 places et que deux nouvelles universités françaises apparaissent dans le « Top 400 » (sur un total de 9 386 institutions recensées dans le monde).  Notons aussi, d’une année sur l’autre, une progression quasi générale.  

 

 

Opera made simple !  Un fort plaisant site : www.operamadesimple.com/index.html Dir. : Summer Strallen [notre photo]

 

©DR  

 

Sur Canal Académie.  Entretien du compositeur Laurent Petitgirard [notre photo] avec Priscille Lafitte (+ extraits musicaux) sur : www.canalacademie.com/Laurent-Petitgirard-et-la.html

ou, en MP3, sur : www.canalacademie.com/emissions/ecl098.mp3

 

©DR  

 

Beethoven ne serait pas l’auteur de Für Elise !  Si l’on en croit la thèse de l’Italien Luca Chiantore, cet excellent courrier serait de la plume du musicologue allemand Ludwig Nohl…

Source : www.newyorker.com/online/blogs/alexross/2009/10/who-wrote-fur-elise.html

 

 

 

Histoire des arts…  Si besoin de parfaire votre religion, deux sites ad hoc : www.ac-lyon.fr/enseignement-de-l-histoire-des-arts,170460,fr.html & www.histoiredesarts.culture.fr Peu de rapports, toutefois, avec l’Institut national d’Histoire de l’art (www.inha.fr) [notre photo].

 

Galerie Colbert - Rotonde © Philippe Maffre / Epure

Galerie Colbert ©Ph. Maffre/Epure  

 

Arcal, « l’alternative lyrique », programme 147 représentations en 2009-2010.  Productions : Le Couronnement de Poppée (opéra de Claudio Monteverdi), My Way to Hell (« cross-over opéra » de Matteo Franceschini), Le pauvre matelot (complainte lyrique de Darius Milhaud), Zaïna (conte musical de Jonathan Pontier), Le Pont des lucroludes (conte musical, sur des musiques de Y. Robin, G. Ligeti, Z. Kodály, R. Noda…). 

Renseignements : 01 43 72 66 66.  www.arcal-lyrique.fr

 

 

 

« Musique en Sorbonne », Chœur & Orchestre de l’Université Paris-Sorbonne (dir. Johan Farjot).  Jeudi 19 novembre, 20h00, cathédrale Saint-Louis des Invalides : Fantaisie op. 80 et 6e Symphonie « Pastorale » (Beethoven).  Dimanche 29 novembre, 16h00, église Saint-François-de-Salles : Litanies à la Vierge noire (Poulenc), Missa brevis (Kodály).  Mardi 15 décembre, 20h30, amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne : Trio en ré mineur op.45 (Mendelssohn), 3e Concerto pour violon – avec piano - (Saint-Saëns), Trio en la mineur (Ravel).  Renseignements : 01 42 62 71 71.  www.musiqueensorbonne.fr

 

 

 

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La Cité de la musique propose quatorze séries de concerts : Le Baroque/ Les classiques viennois/ Les romantiques/ Chamber Orchestra of Europe/ La musique moderne/ Les contemporains/ Projets autour du contemporain/ Ensemble intercontemporain/ Opéra-oratorio/ Autour de la voix/ Les découvertes/ Musique et image/ Musique du monde/ Autour des musiques traditionnelles. 

Renseignements : 221, avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe.  Tél. : 01 44 84 44 84 www.citedelamusique.fr

 

 

 

« Hommage à Nadia Boulanger ». Vendredi 6 novembre, 20h, Salle Pleyel, l’Orchestre philharmonique de Radio France, dir. Steven Sloane, et le pianiste David Greilsammer interprèteront la Fantaisie pour piano & orchestre de Nadia Boulanger.  Avec, pièces composées par deux de ses élèves, le Concerto pour orchestre de Leonard Bernstein et la Rhapsody in blue de George Gershwin.  Samedi 7 novembre, 18h, salle Olivier Messiaen de Radio France, des musiciens du même orchestre et la soprano Urzsula Cuvelier interpréteront de Nadia Boulanger : Les heures claires (trois mélodies) et Vers la vie nouvelle (pour piano).  Avec, en outre, la Sonatine pour quatuor à cordes de Pierre Menu et le Quintette avec piano n°1 op.89 de Gabriel Fauré.  Entrée libre. Renseignements : www.sallepleyel.fr & http://sites.radiofrance.fr

 

Nadia entourée de ses élèves, 1956. ©DR

 

  # 5 : Hugues Dufourt [notre photo]. C’est à ce compositeur que le Collège de L’Itinéraire & le CDMC consacrent, le lundi 23 novembre 2009, de 14h30 à 18h30, le dernier volet de leur cycle « La génération de L’Itinéraire : l’ouverture esthétique ».  Coordination : Nicolas Darbon.  Rencontre animée par Pierre Albert Castanet.  Renseignements : 16, place de la Fontaine-aux-Lions, Paris XIXe.  Tél. : 01 47 15 49 86.  www.cdmc.asso.fr

 

                        

                         ©Benjamin Chelly

 

« The Rake’s Progress », opéra d’Igor Stravinsky, sera donné, du 24 au 29 novembre 2009, à l’Athénée/Théâtre Louis Jouvet (square de l’Opéra - 7, rue Boudreau, Paris IXe).  Avec Elisabeth Calleo, Jonathan Boyd, Ivan Ludlow, Allison Cook, Johannes Schmidt, Paul-Alexandre Dubois.  Orchestre des lauréats du CNSMD de Paris, dir. Franck Ollu.  Chœur T&M-Paris.  Mise en scène : Antoine Gindt.  Renseignements : 01 53 05 19 19.  www.athenee-theatre.com

 

William Hogarth : The Rake’s Progress ©DR  

 

« Un parlement d’oiseaux », pièce pour 5 voix de femmes a cappella, de Thierry Escaich sera donné en création mondiale, les vendredi 11 et samedi  12 décembre 2009 , à 20h30, en l’église des Billettes [notre photo].  Au même programme : œuvres de Machaut, Vitry et Guerrero.  Ensemble De Caelis, dir.  Laurence Brisset. 

Renseignements : 24, rue des Archives, Paris IVe.  Tél. : 01 48 24 16 91 . www.concertsparisiens.fr

 

©DR  

 

Les « Rencontres musicales de Puteaux » se dérouleront du 5 au 18 décembre 2009 : animations, concerts, expositions.  Avec, pour fil d’Ariane, un hommage à Bellini. 

Renseignements : Théâtre des Hauts-de-Seine - 5, rue Henri-Martin, 92800 Puteaux.  Tél. : 01 46 92 94 77.  www.lesrencontresmusicalesdeputeaux.com

 

 

 

« La petite Sirène » à l’Opéra national de Lyon.  D’après le conte de Hans Christian Andersen et la musique du Peer Gynt de Grieg (transcription pour quintette à vent & harpe, par Fabrice Pierre), cet ouvrage sera donné du 16 au 19 décembre 2009 .  Récitante : Natalie Dessay.  Ensemble Agora. 

Renseignements : 08 26 30 53 25 www.opera-lyon.com

 

 

 

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Mireille inaugure l'ère Joel à l'Opéra de Paris C'était un souhait de son nouveau directeur d'introduire Mireille sur la scène de l'Opéra de Paris. C'est chose faite à Garnier, dans des conditions musicales exemplaires. L'œuvre de Gounod avait, en effet, été créée à l'Opéra-Comique où elle devait se maintenir au répertoire jusque dans les années 1970. L'action suit de près la pièce de Frédéric Mistral.  La musique introduit juste ce qu'il faut de couleur locale et est traversée de ravissantes mélodies, parfois touchantes dans leur naïveté, toujours attrayantes dans leur richesse.  Elle sera retouchée à plusieurs reprises par des mains pas toujours scrupuleuses. C'est la version préparée par Reynaldo Hahn et Henri Büsser, présentée en 1939, qu'a choisi de jouer Marc Minkowski. Avec bonheur. Non seulement la maîtrise de la couleur est exemplaire, mais les magnifiques traits d'orchestration sont mis en valeur, telles les interventions du hautbois. Le discours progresse avec naturel, fraîcheur, même à l'heure des rythmes dansants, et ne donne jamais dans le pathos.  Voilà une lecture inspirée qui place sous un jour éclatant l'Orchestre de l'Opéra, tout de ductilité et de souplesse, et soutient idéalement le chant. La Mireille de Inva Mula est vocalement accomplie. Un timbre limpide et une belle énonciation rendent crédible la détermination du personnage, en particulier dans la scène cruciale de la Crau ; même si quelques signes de fatigue - à la huitième représentation de la série - apparaissent en fin de soirée, dans un rôle bien harassant.  Son beau Vincent est campé avec naturel par Charles Castronovo qui, s'il n'a pas une voix très large, compense par une ligne de chant immaculée et une présence expressive.  Sylvie Brunet est une Taven d'envergure, dont le beau timbre grave - qui n'est pas sans rappeler celui de Rita Gorr - est un régal.  Le terrible père de Mireille est, avec Alain Vernhes, un parangon d'autorité vocale. Parmi les rôles plus épisodiques, il faut saluer l'excellente prestation de Sébastien Droy dans la chanson du berger, un vrai moment de grâce.  Dommage que Frank Ferrari donne si peu de vie au personnage de Ourrias.  Si la méforme vocale est évidente, l'insuffisante caractérisation du rôle y est pour quelque chose.

 

©ONP/Agathe Poupeney  

 

C'est que la présentation scénique est en deçà de ce qu'on pouvait espérer. Elle est sobre dans sa décoration qui suggère, non sans charme dans leur simplicité, des paysages provençaux, en pleine clarté.  Quoique les tableaux du Val d'enfer et des bords du Rhône pèchent par leur réalisme.  La mise en scène de Nicolas Joel ne cherche pas à se départir de l'explicitation au premier degré d'une action qui dramatiquement progresse peu.  Mais plus d'un passage reproduit des stéréotypes (traitement des chœurs) et verse dans la convention (scène de la malédiction du père de Mireille).  Certes, l'opéra ne comporte qu'une intrigue ténue et met en avant la peinture des sentiments de l'héroïne et de ceux qui l'entourent.  On a parlé de théâtre « dédramatisé », qui cherche plus l'effet poétique que l'action proprement dramatique (Hervé Lacombe).  Si on évite la transposition ou autre réécriture, il reste que le maniérisme dont est empreinte la gestuelle, du personnage titre en particulier, paraît daté et que des traits, tel le chœur figurant un alignement de santons, au lever de rideau de la dernière scène, figent beaucoup trop la pièce.  Heureusement sauvée par son exécution musicale.

©ONP/Agathe Poupeney  

 

Reprise de Wozzeck à l'Opéra Bastille La vision qu'apporte de Wozzeck Christoph Marthaler, à Bastille, ne saurait être plus à l'opposé de la manière de mettre en scène l'opéra de Gounod.  Nicolas Joel, en sa qualité de directeur, serait-il tout autant ouvert à l'expérimentation que son décrié prédécesseur ? Tout ici est transposition radicale dans un univers d'exclusion où les personnages apparaissent dépassés, noyés qu'ils sont dans leur quotidien instable et pesant.  S'il est intéressant de jouer l'œuvre sans coupure - l'enchaînement des trois actes renforçant encore son potentiel dramatique - l'idée d'en circonscrire l'action dans un lieu unique paraît plus contestable.  Elle ne facilite pas la lisibilité. La vaste salle impersonnelle imaginée par Anna Viebrock, envahie de chaises et de tables qu'un fébrile Wozzeck, ostensiblement obsessionnel, débarrasse ou essuie, donne l'impression que tout est déballé en bloc et qu'il appartient au spectateur de s'y retrouver.  La chose n'est pas aisée alors que les protagonistes sont souvent conduits à demeurer sur le plateau après leur intervention et que le fondu enchaîné des interludes tisse un continuum que rien ne vient différencier.  Les diverses scènes perdent toute individualité, telles celles, cursives, qui confrontent Wozzeck au Capitaine ou au Docteur, privées d'impact au milieu de ce vaste espace, de plus parcouru de l'incessante agitation d'un groupe d'enfants courant en tous sens.  Et, paradoxe, la dernière scène qui doit représenter le jeu insouciant des enfants, les découvre immobiles, attablés comme derrière des pupitres. Pis, la scène de la noyade de Wozzeck en arrive à être anecdotique.  L'exécution musicale prend heureusement un tout autre relief.  Harmut Haenchen sait tirer la quintessence d'un orchestre qui n'attend qu'un grand chef pour donner le meilleur. Les interludes ont une force singulière et l'ultime intermède symphonique délivre une force tellurique. Un des attraits de cette reprise résidait dans la distribution du couple principal. Waltraud Meier, malgré sa formidable présence, paraît désormais gênée par les aigus du rôle de Marie.  Vincent Le Texier propose du soldat Wozzeck un portrait admirable, à l'aune de la direction qui lui est imposée, même si moins à l'aise vocalement que dans le Saint François de Messiaen. N'était la difficulté souvent à saisir le mot à mot de leur chant, les compositions de Kurt Rydl, un Docteur doté d'une carrure de géant, et de Stefan Margita, un Tambour-major décomplexé, fagoté façon punk, sont de classe.

 

Alban Berg ©DR  

 

Une rareté ressuscitée : Armida de Vivaldi à Pleyel L'histoire de la magicienne Armida qui doit son origine au poème épique La Jérusalem délivrée du Tasse, a inspiré nombre de compositeurs.  Dont Haendel, Haydn et Gluck.  Ceux-ci se sont essentiellement intéressés à la partie du récit relatant les amours tumultueuses d'Armida et du chevalier Renaud.  Antonio Vivaldi et son librettiste Giovanni Palazzi ont choisi de traiter d'autres péripéties.  Armida al campo d'Egitto narre l'épisode de la quête de soutien de la vengeresse/héroïne auprès du roi d'Égypte, dont les troupes sont cantonnées à Gaza en vue d'une prise à revers des chrétiens assiégeant Jérusalem.  On y voit les manigances de celle-ci auprès de ses fort nombreux adorateurs, séduits par ses charmes pervers.  La partition est parvenue incomplète puisque manque intégralement le deuxième acte.  Reconstruite par les spécialistes que sont Rinaldo Alessandrini et Frédéric Delaméa, elle vient d'être exhumée avec panache.  Un seul exemple : l'aria de ténor qui conclut cet acte médian, sur un accompagnement de basson concertant, est d'une étonnante inventivité.  La partition renferme bien des originalités, dont des airs en répons et de petits chœurs - en particulier au début du IIe acte. Les prouesses vocales y abondent, telle une magistrale aria du contre-ténor, assortie de moult vocalises sur accompagnement de violon et de clavecin, ou ceux, fort divers dans leur facture, dévolus à la belle Armida.  Vraies ou feintes, les relations amoureuses qui unissent la plupart des personnages sont prétexte à un constant déploiement de faste vocal qui traduit tout autant le souci, chez Vivaldi, de peindre la vitalité de leurs sentiments. On ne pouvait rêver meilleure interprétation que celle offerte par le Concerto Italiano et son chef Rinaldo Alessandrini [notre photo].  Dirigeant du clavecin et tout en souplesse, celui-ci s'attache à exprimer le cantabile expressif dont ce dramma per musica est largement empreint, tant à l'orchestre que dans les parties chantées. Aucune concession à la brillance ou à quelque rythmique véhémente, mais une constante recherche de pureté de la ligne musicale. D'éminents représentants actuels du chant baroque composent un vrai festival de chant orné. On citera, en particulier, Sara Mingardo qui prête à Armida de vrais accents tragiques, Romina Basso, une voix grave d'une rare richesse, et le contre-ténor Martin Oro, qui déchaînent justement l'enthousiasme d'une salle conquise. Un enregistrement est prévu chez Naïve, dans le cadre de l'Édition Vivaldi.

 

©Ferruccio Nobile  

 

Musique de chambre de Brahms par les « Capuçon and friends » Même si la vaste salle Pleyel n'est pas, a priori, le lieu idéal pour la musique de chambre, du moins son acoustique très présente permet-elle de savourer des compositions qui, comme c'est le cas chez Brahms, réclament de l'espace.  Après Schumann l'an passé, Renaud Capuçon [notre photo] et ses amis donnaient, l'espace de trois concerts, un bouquet choisi des œuvres du maître allemand. Le programme du dernier de ceux-ci s'ouvrait sur le Quintette pour cordes op.111.  La formation - qui comprend deux altos, à la manière de Mozart - fait la part belle au premier d'entre eux, joué ici par le magnifique instrumentiste qu'est Antoine Tamestit.  Cette composition est empreinte d'une vitalité débordante, traversée qu'elle est de traits énergiques, au violoncelle au premier mouvement, à l'alto au troisième.  Le finale, marqué « vivace ma non troppo presto » est d'une exubérance de style hongrois.  Et pourtant, il émane de cette pièce une sorte de progression vers la sérénité, caractéristique de la dernière manière du musicien ; et qui verra son achèvement dans le Quintette pour clarinette & cordes.  L'ensemble formé par les frères Capuçon, Renaud et Gautier, et leurs partenaires Aki Saulière, violon, Antoine Tamestit et Béatrice Muthelet, altos, est d'une superbe cohésion. Le Quintette pour piano & cordes op.34 est d'un abord plus aisé.  On le compte à juste titre au nombre des chefs-d'œuvre absolus qu'a produit le XIXe siècle dans le domaine chambriste. On a peine à imaginer que cette pièce, créée à Paris en 1868, est la mouture définitive de ce qui fut, à l'origine, un quintette pour cordes, puis une sonate pour deux pianos.  L'interprétation du quintette Capuçon est d'un rare fini sonore.  Le délicat équilibre entre clavier et quatuor à cordes est parfaitement achevé, grâce en particulier au jeu habile de Nicolas Angelich, un brahmsien convaincu.  La belle souplesse rythmique de l'adagio et l'articulation véhémente du scherzo lui doivent beaucoup. Les deux mouvements extrêmes délivrent une sonorité quasi orchestrale.  La richesse d'invention mélodique y est tout particulièrement magnifiée, jusqu'à ces ultimes mesures du généreux finale emplies d'un entrain communicatif. Immense succès d'une salle bien garnie.

 

©Marc Ribes

 

Jean-Pierre Robert

 


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Un chef-d'œuvre du vérisme à l'Opéra Bastille : Andrea Chénier Moins célébré que Mascagni ou Leoncavallo, Umberto Giordano a donné au répertoire vériste quelques chefs-d'œuvre. Son « dramma istorico » Andrea Chénier est de ceux-là : une action cursive qui, avant et pendant la Révolution française, trace un vibrant portrait du poète et de ses amours pour une aristocrate, Madeleine de Coigny.  D'un lyrisme passionné, exalté souvent, la musique exploite les situations extrêmes (l'atmosphère étouffante du tribunal révolutionnaire au temps de la Terreur) aussi bien que le drame humain d'une prégnante intensité (la scène de la prison Saint-Lazare qui voit Chénier et Madeleine - sous l'habit d'une autre prisonnière - s'unir dans la mort). La nouvelle production de l'Opéra Bastille, qui fait appel au metteur en scène Giancarlo del Monaco, devrait apporter son lot d'emphase suggestive à cette superbe fresque.

Renseignements et location : Opéra Bastille, les 3, 9, 12, 15, 18, 21, 24 décembre 2009 (19h30) et le 6 décembre (14h30).  Tél. : 08 92 89 90 90. www.operadeparis.fr

 

©ONP/Christian Leiber  

 

Platée de retour à Garnier « Un spectacle nouveau » pour corriger les défauts des humains en se servant du mauvais exemple des dieux, voilà le propos au cœur de Platée.  Pour reconquérir le cœur de la jalouse Junon, Jupiter ourdit le risible stratagème de s'amouracher d'une laide ridicule, une grenouille en mal de reconnaissance sociale.  Laurent Pelly ose, dans sa mise en scène onirique, avec les moyens d'aujourd'hui, ce que Rameau avait imaginé non sans audace : la satire de mœurs sur la scène de la tragédie lyrique. Il en fait une fête de tous les instants, ponctuée d'intermèdes dansés, à la chorégraphie hilarante, entraînant son monde d'insolites situations en rebondissements cocasses.  Marc Minkowski pour qui le Baroque n'a pas de secret, distille cette musique originale parée de trouvailles étonnantes.  Et la distribution réunie est des plus alléchantes.  Il faut courir voir ce spectacle, certes déjanté, mais combien divertissant. Opéra de Paris, Palais Garnier : les 2, 8, 11, 14, 17, 21, 24, 25, 27, 29, 30 décembre 2009 (19h30) et le 6 décembre à 14h30.

 

Jean-Philippe Rameau  

 

Fortunio ouvre la saison de l'Opéra-Comique

L'inspiration élégante, d'une finesse typiquement française, d’André Messager se vit comme une bouffée d'air frais.  Fortunio est un exemple parfait de comédie lyrique bien troussée. D'après la pièce Le Chandelier d’Alfred de Musset, adaptée par les fameux duettistes de la scène lyrique au tournant du XXe siècle, de Flers et Caillavet, Messager assimile, pour mieux les asservir, les conventions d'un vaudeville en forme de piquants jeux de l'amour.  Derniers feux du marivaudage d'une Belle Époque qui sut en faire étalage, la veine musicale est douce-amère, d'un subtil raffinement mélodique, non sans un zeste d'humour.  Belle idée de reprendre ce joyau si peu joué pour inaugurer la saison de l'Opéra-Comique, là même où il vit le jour, en 1907.  Fière initiative d'en confier la mise en scène à Denis Podalydès, dont on sait le talent d'acteur, au sein d'une autre prestigieuse maison parisienne.

Renseignements et location : Opéra-Comique, les 10, 12, 14, 16, 18 décembre (20h00) et le 20 décembre (15h00).  1, place Boieldieu, Paris IIe. Tél. : 0 825 01 01 23 . www.opera-comique.com

 

Fortunio, Maquette de costumes par Christian Lacroix  

 

Jean-Pierre Robert

 

 

 

 



FORMATION MUSICALE

 

Sarah CHARDONNENS : Charlotte se met à la musique. 1vol. 1CD. Van de Velde : VV 396. Que voilà un ouvrage passionnant ! C’est bien plus qu’un livre-disque classique, même si on peut l’utiliser ainsi. Mais ce serait dommage de ne pas en exploiter toutes les possibilités. « Support interactif de mises en situations diverses », il est destiné aussi bien à l’utilisation en famille que dans des structures ludiques ou d’initiation musicale accueillant des enfants de 18 mois à 6 ans. L’auteur, à la fois musicienne professionnelle et pédagogue, met à notre disposition un outil remarquable pour une rencontre, un « ressenti », entre l’enfant et le monde des sons. Chacun des événements du récit permet la découverte des composantes du son : hauteur, durée, timbre, intensité, espace, dynamique.  Ajoutons que le CD est un vrai régal…

 

 

 

Marguerite LABROUSSE, Yann LIORZOU & Benoît MENU : Chantons en FM, vol. 2.  1vol. 1CD.  Lemoine : 28 776 H.L. Ce deuxième volume possède les mêmes qualités que le premier, dont il a été rendu compte dans la Lettre d’information 24 (décembre 2008). Il est important de relire avec soin l’avant propos du premier volume qui résume toute la démarche. Comme dans ce volume, le CD est partie intégrante de la méthode.  Il fait entendre, accompagne, questionne… bref, il permet de maintenir la priorité de l’approche sensorielle avant toute acquisition théorique. On retrouve ici l’esprit des grands pédagogues évoqués dans le volume précédent : Maurice Martenot et Maria Montessori.

 

 

 

ORGUE

 

Pierre CHÉRON : L’orgue Aristide Cavaillé-Coll de la collégiale Saint-Hippolyte de Poligny (Jura).  Anne Fuzeau Productions : 50530. Cette remarquable collection de monographies d’instruments, facteurs et luthiers, coordonnée par Jean Saint-Arroman est, en tout point, passionnante. Nous suivons ici l’histoire d’un instrument qui a été conservé et entretenu quasiment dans son état originel (1859). Et, bien sûr, suit une description détaillée de l’ensemble de l’instrument.

 

 

 

Andreas ROCKSTROH : Orgelmusik zur Weinhnachtszeit II.  Bärenreiter : BA 9258. Ce recueil de musique d’orgue pour l’avent et surtout le temps de Noël regroupe des œuvres de compositeurs peu connus du XIXe siècle. Il a pour but de fournir aux organistes liturgiques un répertoire écrit sur des mélodies et des chorals universellement connus.  Bien entendu, certaines de ces pièces, faciles ou de niveau moyen, peuvent également être données en concert. Quelques indications biographiques aident à situer les différents auteurs. Voilà une occasion donnée aux organistes d’enrichir leur répertoire d’œuvres dont beaucoup ne manquent ni d’intérêt ni de valeur.

 

 

 

VIOLON

 

Simon LE DUC : Second livre de sonates pour le violon. Op. IV (ca 1771).  Présentation : Saskia Salembier.  Anne Fuzeau Productions : 50527. Cette édition en fac-similé est d’une parfaite lisibilité et permet une exécution aisée. Précisons que ces sonates sont pour violon & basse continue. Ce sera une occasion de redécouvrir ce violoniste et compositeur français, né en 1742 et mort prématurément à trente-cinq ans. Si son œuvre est assez peu abondante, elle est de grande qualité.  La présentation est l’œuvre du Département de musique ancienne du CNSMDP. Elle comporte, bien entendu, de fort judicieux conseils concernant l’interprétation et l’ornementation.

 

 

 

Jean-Michel TROTOUX : Jeu de cordes pour violon & piano.  Lafitan : P.L. 1861. Cette pièce pour débutant promène avec beaucoup de charme le jeune violoniste sur les quatre cordes de son instrument, accompagné par une partie de piano qui joue une sorte d’ostinato sur ces mêmes quatre sons, partie qui pourra être également jouée sinon par un débutant, du moins par un jeune pianiste.

 

 

 

ALTO

 

Frédérick FORTI : Mes premières gammes pour alto.  3 cahiers.  Combre : C06612, C06613, C06614. Le premier cahier permet le travail des gammes sur une octave dès le début de l’apprentissage de l’instrument. Avec le deuxième cahier, les gammes sont poursuivies sur deux octaves. Enfin, le troisième cahier aborde les gammes en deuxième, troisième, quatrième et cinquième positions. Avant tout très clair et très pratique, cet ouvrage comporte peu d’indications, afin de laisser toute liberté au professeur pour adapter au mieux cet apprentissage.

 

 

 

Claude-Henry JOUBERT : In memoriam pour alto seul.  Combre : C06628. Cette commande du « Concours national des jeunes altistes » (Orléans, 2008) est dédiée par Cl. H. Joubert à la mémoire de son ami Jean-Claude Mathon.  Elle utilise la forme d’un choral accompagné, puis d’un choral varié.  Suit une « chanson triste » suivie d’un dernier choral. Bien évidemment difficile, cette œuvre dépasse de beaucoup le « morceau de concours », par son intériorité et sa profondeur.

 

 

 

Claude-Henry JOUBERT : Sérénade dorienne pour alto avec accompagnement de piano. Lafitan : P.L.1924. Cette œuvre, d’un niveau de fin de premier cycle, fait partie d’une série destinée à proposer aux élèves une écriture contemporaine avec des essais d’improvisation simple. L’auteur présente lui-même sa pièce : le mode dans lequel elle est écrite, et l’histoire qu’elle nous raconte.  Le pianiste sera aussi, de préférence, un élève : il s’agit d’une initiation à la musique de chambre. Et, bien sûr, le tout est composé avec l’humour bien connu de Charles-Henry Joubert. Souhaitons beaucoup de plaisir aux interprètes de cette musique champêtre…

 

 

 

Jacques VEYRIER : Légende et Rondo pour alto & piano.  Lafitan : P.L.1436. Voilà une pièce poétique qui demande un instrumentiste aguerri. La légende est pleine de charme, et le rondo, bien que modéré, est très rythmé et joyeux.

 

 

 

VIOLONCELLE

 

Guillaume LEBERT : La légende de Ponthus pour violoncelle & piano.  Lafitan : P.L.1923. Cette pièce de niveau préparatoire nous conte l’histoire d’un fils du roi de Galice qui, chassé de son pays par les Sarrasins, s’enfuit pour se réfugier en Bretagne où il finira, après bien des péripéties, par épouser la belle Sidoine.  L’auteur conseille de se laisser inspirer par le texte écrit pour interpréter cette œuvre empreinte d’un caractère modal et de rythmes censés nous replonger à l’époque de la Table Ronde.  Et comme disait Charles Trenet : « Il suffit pour ça d’un peu d’imagination… ».

 

 

 

SAXOPHONE

 

Richard PHILLIPS : Petit bal pour saxophone alto & piano.  2e cycle.  Leduc : AL 29 807. Voici une délicieuse et nostalgique musique, pleine d’humour, qui traduit bien l’atmosphère du « petit bal ». La construction traditionnelle, avec au centre une partie chantante et sentimentale, ajoute au réalisme. Ajoutons que la partie de piano n’est pas très difficile et qu’ainsi, deux élèves pourront « valser » ensemble…

 

 

 

Claude BARTHÉLÉMY : Le dos des caïmans pour saxophone alto & dispositif électroacoustique.  1vol. 1CD.  Leduc : Cahier AL 30 379, CD AL 30 380. Claude Barthélémy nous apprend que Le dos des caïmans est la traduction du nom Bamako, capitale du Mali.  Cette pièce est le troisième volet de la suite Irrawady ou L’Asie coule à mes oreilles.  Elle a été écrite pour la fin du Cycle III (CFEM).  Le CD constitue le dispositif électroacoustique.  Il contient également l’interlude qui relie cette pièce à la dernière.  L’œuvre est très évocatrice et utilise toutes les ressources de la technique contemporaine du saxophone.

 

 

 

Philippe PORTEJOIE : Petite complainte pour saxophone alto & piano.  Fin de 1er cycle. Leduc : AL 29 785. Jean Sichler a repris la publication de cette collection destinée aux concours et examens des Écoles et conservatoires de musique.  Philippe Portejoie l’enrichit d’une fort jolie pièce, permettant au jeune saxophoniste d’exprimer son sens musical et sa maîtrise.

 

 

 

Roland BOUTILLIERS : Péplum pour saxophone alto & piano.  Leduc : AL 30 428. Cette pièce de niveau élémentaire illustre divers aspects d’un genre cinématographique bien particulier. Beaucoup de dynamisme et de brio dans ce Péplum écrit par un amateur de l’ambiance des cirques.

 

 

 

Toru HORA : Thème varié sur un air japonais pour saxophone alto & piano. Leduc : AL 29 854. Élégie, choral, fugue… Ces différentes formes du thème forment une pièce exigeante mais fort intéressante ; elles ont été écrites par un élève de Dutilleux, notamment connu pour ses musiques de ballets.

 

 

 

BATTERIE

 

Michaël BOUDOUX, Raphaël CHASSIN, Claude GASTALDIN, Jean-Baptiste PERRAUDIN, Michel VISSE, Adriano ZAMPIERI & Bernard ZIELINSKI : Drums Movie Session 2. 25 partitions progressives pour batterie, avec CD d’accompagnement. 1vol. 1CD. Leduc : cahier AL 30 430, CD AL 29 465. Cet ouvrage éminemment pédagogique complète les précédents recueils déjà parus aux mêmes éditions. Le CD, en particulier, permet de travailler de différentes manières et à différents tempos des pièces abordant les styles suivants : Western, Action Suspense, Série, Grand Spectacle et Contemporain 7/4.  Une solide introduction permet de tirer tout le parti des pièces proposées.

 

 

 

MUSIQUE CHORALE

 

Florent GAUTHIER : L’Enfance d’un jour.  Triptyque pour chœur de femmes ou d’enfants & piano.  Combre : C06610. Cette œuvre d’un jeune compositeur français a été commandée par la Maîtrise des Bouches-du-Rhône et exécutée en création mondiale au 42e Festival de la Chaise-Dieu, en 2008.  Elle comporte trois parties : Midi/ Les bateaux de papier/ Mon chant.  Seule la première partie est à trois voix, les autres étant à deux voix. Écrit sur des poèmes de Rabindranath Tagore, ce triptyque est d’une grande beauté et d’un grand lyrisme.  On y sent toute l’importance du texte par la quasi constante isorythmie des voix. Souhaitons que beaucoup de chœurs féminins ou de maîtrises montent une œuvre qui mérite d’être connue et diffusée.

 

 

 

Roland LEMÊTRE : Chanter en canon.  23 canons. Vol. II & III. Delatour : DLT2068 & DLT2069. Quelle excellente idée que ces recueils comportant chacun 23 canons de la plume des plus grands compositeurs, de Palestrina à Barathon et… Lemêtre, en passant par Mozart, Beethoven, Schubert et bien d’autres.  On aurait tort de négliger ce genre de chants dans la formation vocale et musicale des jeunes ou tout simplement dans l’initiation au chant choral et à sa pratique.  Rien de plus formateur pour l’oreille et le sens du « chanter ensemble ».  D’autant plus que certains des canons proposés sont d’une redoutable difficulté.  Roland Lemêtre, outre une présentation des sept sortes principales de canon, fournit de précieuses indications pour leur exécution. On notera qu’ils peuvent également être exécutés par des instruments.

 

 

 

MUSIQUE D’ENSEMBLE

 

Dominique PATTEYN : Mercure pour trio de flûtes & batterie jazz.  Combre : C06595. Voilà, pour les ensembles de flûtes, de quoi sortir des sentiers battus. Light-swing, pièce écrite en gros sur une grille de blues, réjouira certainement élèves et auditeurs. Sans prétention ni grande difficulté, cette pièce est fort agréable à entendre.

 

 

 

J. S. BACH : Jauchzet Gott in allen Landen BWV 51. Cantate pour le 15e dimanche après la Trinité.  Bärenreiter Urtext : TP 1051. Voilà une remarquable partition de poche !   Rappelons que cette cantate, vraisemblablement de 1730, a comme particularité de comporter deux textes, lesquels figurent dans cette édition. On lira avec intérêt les commentaires faits de cette situation par Matthias Wendt, dans sa préface.

 

 

Daniel Blackstone

 

 

 

Les éditions Europart-Music (www.europart-diffusion.com) viennent de faire paraître une série de nouveautés en musique d’orgue et musique vocale (dont deux œuvres avec accompagnement d’orgue) : Valéry AUBERTIN : 6 Notations (1991-1992) pour orgue - Monologue I, Monologue II, Pietà (d’après Van Gogh), Ni de jour ni de nuit (Eluard), Mes yeux ne sont plus de ce monde (Eluard), Mon passé se dissout, je fais place au silence (Eluard).  7,00 €. Maurice JOURNEAU : Toccata pour orgue (II/I Fonds 8’ 4’ 2’. Cymbales plein jeu. Péd. 16’ 8’ 4’ acc. Tirasses).  6,40 €. Sébastien MAIGNE : Variations pour orgue sur un vieux noël normand, « Le petit Jésus est né » (Fonds 8, 4 doux. Pédalier : soubasse 16, bourdon 8).  7,00 €. Sébastien MAIGNE : Messe brève pour le temps de l’Avent.  Pour chœur à 4 voix mixtes dans le style de la Renaissance (Kyrie, Sanctus, Agnus Dei).  4,80 €. Maurice JOURNEAU : Prière à la Vierge, « Je vous salue Marie », op. 57.  Pour voix moyenne & orgue.  4,50 €. Sébastien MAIGNE : Alléluia pour le jour de Pâques.  Pour soprano solo & grand orgue.  9,50 €.

 

             

 

Les éditions François Dhalmann (10, rue de Bienne, 67000 Strasbourg.  Tél. : 03 88 48 49 89 . www.dhalmann.fr) enrichissent leur catalogue : Jean Louis GAUCH : La clarinette.  Cahier de gammes (classées par ordre croissant d’altérations, chacune comportant montée & descente diatonique, puis par secondes, tierces, quartes, quintes, sixtes, octaves, accord parfait, septième de sensible et septième de dominante). Daniel SAUVAGE : Récréations.  12 études pour débuter les timbales, volume 1 (chaque pièce comporte des exercices préparatoires). Bruno GINER : Ptyx.  Pour violon & cymbalum.  « Carnets du XXIe siècle ». (Hommage à Mallarmé ?) Bruno GINER : Lad. 2.  Pour cor en fa.  Niveau technique : facile/moyen. Arnaud FUSTÉ-LAMBEZAT : Occurrences.  Six pièces pour trio de marimba.  Niveau technique : difficile.  Avec, inclus, un CD de travail (32 plages).

 

                           

 

 

Francis Gérimont

 

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Nous avons reçu deux catalogues d’expositions de plasticiens-musiciens, riches de très belles photos comme de pénétrants commentaires.  Catalogues, bibliographies, annexes.  Les Presses du réel (www.lespressesdureel.com) :

Valérie MAVRIDORAKIS & David PERREAU (dir.) : Christian Marclay : Snap !  (Rennes, Genève, 2008).  368 p.  25 €.

Dans une église vénitienne, des voiles de coton suspendus de 50 m2 sont imprimés de photos trouvées de musiciens amateurs (Amplification, 1995).  Le sol d’une salle d’exposition zurichoise est jonché de milliers de vinyles d’enregistrements de pas que raye la promenade du visiteur (Footsteps, 1989).  Des photos de lieux ou d’objets marqués de signes musicaux sont reproduites sur 75 cartes à jouer qui sont autant de partitions potentielles (Shuffle, 2007). Chr. Marclay (1955°), aussi DJ, explore obstinément et non sans humour « la manière dont une image exprime un son », une création présentée ici dans son aspect photographique et dont B. Bossis et F. Dufeu signent l’approche musicologique.

 

 

Peter VOGEL : Partitions de réactions (Besançon, 2008, 2009).  1CD.  152 p.  20 €.

Un temps peintre, l’ingénieur P. Vogel (°1937) fabrique des « objets cybernétiques » constitués de treillis métalliques portant des circuits électroniques qui réagissent aux mouvements, ombres, voire sons, en déclenchant des séquences de musique électroacoustique ou des moteurs destinés, par exemple, à mettre en vibration des instruments de musique. Des performances chorégraphiques mobilisent parfois ces totems, frises ou tableaux qui tirent leur grande beauté de l’agencement des diodes, transistors et autres condensateurs.  Un art du mouvement donc, que ce livre donne envie de découvrir in situ, là où se justifient sans doute les musiques fastidieuses, entre Reich et techno, qu’offre le CD joint.

 

Paul Gontcharoff

 

Pascal DUSAPIN : Une musique en train de se faire. « La librairie du XXIe siècle ».  Éditions du Seuil.  188 p.  18 €.

Le prolixe Pascal Dusapin publie son premier livre, fruit de son enseignement au Collège de France, en 2007, chaire de création artistique.  Il y questionne le phénomène de la composition en partant de cet axiome : « Créer, c'est regarder devant ».  Comme son maître Xenakis, il dit avoir beaucoup espéré de la science, car « créer de la musique ne relève pas toujours d'une inspiration exclusivement musicale ».  Des pages pénétrantes sont consacrées à l'œuvre opératique, à cette passion pour un univers pourtant si éloigné des premières préoccupations du compositeur, qui l'amènera à écrire beaucoup pour ce genre.  N'en est-il pas à son sixième opus, dont plusieurs (Perelà, Homme de fumée ; Faustus, The last Night ; Passion) ont connu un large succès auprès du public et de la critique.  Dusapin n'est pas l'homme d'une théorie, encore moins d'une doctrine.  On le pressentait ; il s'en défend.  En témoignent ses compositions fort éclectiques et si différentes les unes des autres.  Le livre est très érudit, à l'instar de la musique d'un homme qui n'hésite pas à manier le paradoxe comme la belle assurance de soi-même - que contrebalance une bonne dose de vraie fausse humilité.

 

Jean-Pierre Robert

 

Sébastien ARFOUILLOUX : Que la nuit tombe sur l’orchestre.  Surréalisme et musique.  « Les chemins de la musique », Fayard.  542 p. 24€.

Faut-il ajouter foi à cette allégorie d’André Breton rejetant la musique, jugée trop « confusionnelle » ? Pour le surréaliste, seules les images suscitées par peinture et poésie donnent accès aux représentations inconscientes et aux rêves. On est en droit de s’étonner que les surréalistes n’aient pas mis à profit les pouvoirs de fascination que recèle la musique.  Dans cet ouvrage, Sébastien Arfouilloux s’applique à méthodiquement redéfinir les rapports  du surréalisme et de la musique, en étudiant les éléments communs à la littérature et à la musique, leur éventuelle collaboration, notamment à travers la mise en musique des poèmes, enfin leurs influences mutuelles.  Sont ainsi abordés les manifestations musicales du groupe Dada, les raisons du refus de la musique par Breton, l’intérêt malgré tout évident des surréalistes pour la musique, allant jusqu’à tenter de définir une musique surréaliste. En effet, pour les surréalistes, la participation à des manifestations musicales est une constante, à travers le jazz et la chanson, contredisant ainsi l’affirmation de Breton.  L’opposition proclamée par le père du surréalisme n’étant que la négation d’une certaine musique, celle de l’avant-garde de l’époque, qui ne saurait faire oublier l’importance de leurs points communs, comme la valeur « tonale » des mots, chère à Mallarmé comme à Breton, ainsi que leur mutuel pouvoir dionysiaque.  L’auteur se penche ensuite sur le surréalisme belge et sur André Souris - pour souligner, en particulier, les difficultés à concilier surréalisme et composition musicale, qui ne trouvent tous deux leur illumination que dans le silence. Livre riche et passionnant.

 

Patrice Imbaud

 

Jean-Michel GUILCHER : Danse traditionnelle et anciens milieux ruraux français.  Tradition, Histoire, Société.  L’Harmattan.  317 p.  30 €.

J.-M. Guilcher a consacré, avec sa femme Hélène, un demi-siècle de recherche – recherche de terrain, dépouillement des sources écrites - à la danse traditionnelle (ou folklorique).  Il a publié plusieurs ouvrages importants concernant quelques « pays » de France (Bretagne, Béarn et Pays basque, etc.), un autre sur l’histoire de la contredanse.  Le présent livre présente une vue d’ensemble à la lumière de ces recherches. Il intéressera non seulement les spécialistes, mais tout lecteur – notamment tout musicien - soucieux de comprendre le mécanisme d’élaboration des œuvres du folklore, dont Bartók disait que, dans leurs limites, elles valent les chefs-d’œuvre des grands compositeurs.  Il analyse ce processus, grâce auquel une œuvre (danse, chanson, conte, mélodie), partant d’un « antécédent » souvent inconnu, s’est peu à peu transformée grâce à ses innombrables retransmissions de danseur (chanteur, conteur…) à danseur, et des variations que ces retransmissions impliquent, aboutissant aux très nombreuses versions, souvent parfaites dans leur modestie.  Autre apport substantiel : l’analyse du rapport entre la société et la danse, ce moyen d’expression universel. Des sociétés traditionnelles, où primait la collectivité, laquelle s’exprimait par la danse en cercle du type « branle », on est passé, au cours du XIXe siècle, à des sociétés où l’individu prend beaucoup plus de place, ce qui s’est reflété dans la danse, avec l’adoption de la contredanse, puis des danses pour couple fermé.

 

Éric Limet

 

Édith WEBER (Sous la direction de) : Itinéraires du Cantus firmus IX, Aspects géographiques.  « Groupe de recherche sur le patrimoine musical », Presses de l’Université Paris-Sorbonne (http://pups.paris-sorbonne.fr).  21 x 29,5 cm, 216 p., ex. mus.  20 €.

Faisant suite aux aspects notamment théoriques, pratiques, historiques, liturgiques, lexicologiques, pédagogiques… du Cantus firmus, ce IXe volume s’attache aux « Aspects géographiques ».  Né au XVIe siècle en Allemagne, le Cantus firmus essaima dans des répertoires aussi improbables que, par exemple, chants maronites ou polonais, voire hymnes nationaux…

L’ouvrage comporte six parties.  Aires géographiques : Benedicamus Domino du 2e ton, jusqu’à la fin du XIIIe siècle (Annie Dennery) ; musique juive (Gérard Ganvert).  Écoles franco-flamande, écossaise et française : messes de Pierre de La Rue (Olivier Diard) ; au service de l’Auld Alliance, messe de « L’homme armé » (Charles Whitfield) ; Missa supra Maria Magdalena de Nicolas Champion (Olga Bluteau).  Italie : quelques parcours insolites (Marie-Christine Forget).  Allemagne : répertoire d’orgue des XVIIe et XVIIIe siècles (Jacques Pichard) ; de Wittenberg à Leipzig (James Lyon) ; Harmonische Seelenlust de G.F. Kauffmann (Philippe Lescat) ; Psaume 100 de Max Reger, Symphonie op.143 de S. Karg-Elert (Wolf Kalipp) ; l’enregistrement, par Wolf Kalipp, d’œuvres de M. Reger et S. Karg-Elert (Édith Weber).  Allemagne-Pologne : hymnes nationaux d’Allemagne et de Pologne (Xavier Maugendre).  Suisse et France : l’œuvre de Frank Martin (Margaret Petty-Cording) ; quelques œuvres de Jean-Jacques Werner (Édith Weber).  Index des noms propres.

 

 

« Le monde en musiques ».  Revue La Géographie, n°1533 (www.lageographie.fr).  22,5 x 28,5 cm, 114 p., ill. n&b et couleurs.  9,90 €.

Magnifique livraison de cette prestigieuse revue fondée en 1822.  Éléments du dossier : « À l’écoute des territoires » (Introduction, par Claire Giui) ; « Berlin, capitale musicale » (À la chute du Mur, la ville se retrouve avec de nombreuses institutions à gérer, par Boris Grésillon) ; « Les grands brassages de la musique » (La musique n’est-elle pas la plus vibrante expression de l’histoire des peuples ? par Yves Raibaud) ; « Les villes ont une couleur sonore » (Architectes, urbanistes, géographes et philosophes à l’écoute des lieux, par Jean-François Augoyard) ; « Musiques en fête, fête des territoires » (Que serait une fête sans musique ? par Guy Di Méo & Marie Pendanx) ; « L’imaginaire des sons » (Dans les paysages urbains et culturels, la bande-son tend à l’uniformisation, par Henry Torgue).

 

 

Thierry FAVIER : Le motet à grand chœur. Gloria in Gallia Deo.  « Les chemins de la musique », Fayard.  13,5 x 21,5 cm, 644 p., tableaux, ex. mus.  28 €.

L’expression « grand chœur » ne fait pas ici nécessairement référence à une importante formation vocale, mais plutôt à un dispositif à 5 parties réelles (dessus, haute-contre, taille, basse-taille et basse) - versus la polyphonie à 4 parties, ordinairement en vigueur à l’Académie royale de musique.  Le motet à grand chœur sera le principal genre de musique religieuse française usité lors de cérémonies extraordinaires - depuis la fin du XVIIe siècle (orée du règne de Louis XIV) jusqu’à la Révolution.  Spécialiste de cette période, Thierry Favier a divisé l’ouvrage en quatre parties : Le motet à grand chœur dans le culte gallican/ Une poétique musicale du sentiment religieux/ L’élaboration des répertoires/ Les acteurs et leur temps.  Annexes : Calendrier des cérémonies célébrées à Dijon pour la naissance du Dauphin (septembre-novembre 1729) / Plans de motets à grand chœur : Miserere de J.-B. Lully (1664), Quam dilecta de M.-A. Charpentier (ca 1675), Beati quorum de M.-R. de Lalande (1683).  Bibliographie, index.  Une somme sans précédent.

 

 

Pierre-François PINAUD : Les Musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI.  « L’Univers maçonnique », éditions Véga/Trédaniel (19, rue Saint-Séverin, Paris Ve. Tél. : 01 43 36 41 05.  info@guytredaniel.fr).  13 x 22 cm, 350 p., 20 €.

Il serait plus rapide - a-t-on pu écrire un jour - d’établir la liste des musiciens qui, au XVIIIe siècle, n’appartenaient pas à la franc-maçonnerie, que celle des compositeurs francs-maçons…  En témoigne, une nouvelle fois, cette belle monographie, due à la plume avisée du chroniqueur musical de La Chaîne d’Union (www.conform-edition.com).  Première partie : « Les musiciens francs-maçons à Paris et à Versailles (1774-1792) : une autre sociabilité » (Musique en loge, musique maçonnique/ Les francs-maçons et les sociétés de musique/ Versailles, au service du roi et de la cour/ Les salons, un point de passage obligé/ Paris, financiers et musiciens : une fraternité partagée/ Cosmopolitisme musical : mythe et réalités/ Famille et fortune : les « frères à talent » dans le siècle).  Un « Dictionnaire biographique des musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI » constitue la seconde partie (342 musiciens recensés).  Avec, précieuses annexes : Bibliographie, Sources, Index des noms de personnes, Index par loges, Index par professions.

 

 

Eurydice JOUSSE & Yves GÉRARD (Présentées et annotées par) : Lettres de compositeurs à Camille Saint-Saëns.  Préface de Pierre Ickowicz.  « Perpetuum mobile », éditions Symétrie (www.symetrie.com) & Palazzetto Bru Zane (www.bru-zane.com).  17 x 24 cm, 690 p., fac-similés, photos n&b, cahier d’ill. couleurs.  49 €.

Conservé au Château-Musée de Dieppe, cet ensemble épistolaire (de quelque 600 documents) a enfin le catalogue circonstancié qu’il méritait – adorné de photos de 95 correspondants.  En annexe : lettres à divers autres destinataires, signées Berlioz, Liszt, Meyerbeer, Paër et Schumann.

 

 

Vladimir FÉDOROVSKI : Le Roman de l’âme slave.  Éditions du Rocher (www.editionsdurocher.fr).  15 x 24 cm, 274 p., 2 cahiers d’ill. couleurs.  19,90 €.

Diplomate et prolifique écrivain d’origine russe (22 ouvrages publiés en France), Vladimir Fédorovski nous propose – à la veille de 2010, année de la Russie – une manière d’itinéraire de Saint-Pétersbourg à Paris, de Moscou à New York, à travers des histoires souvent inédites, mettant en scène des personnages aussi divers que Chanel & Stravinski, Diaghilev & Nijinski, Matisse & Lydia, Olga & Picasso, Anna & Modigliani, Dina & Mayol, Gala & Dalí, Chaliapine, Tolstoï, Tchekhov, Cocteau, Soljenitsyne… Plaisamment instructif.

 

 

Jane F. FULCHER (Edited by) : Debussy and His World.  En anglais.  Princeton University Press (www.pup.princeton.edu).  15,5 x 23,5 cm, 400 p., ill., tableaux, ex. mus.  $20.95

Sous la direction de Jane F. Fulcher (Professor at Indiana University), ont apporté leur érudite contribution les musicologues : Christophe Charle (Paris-I), John R. Clevenger (University of California), David Grayson (University of Minnesota), Brian Hart (Northern Illinois University), Gail Hilson Woldu (Trinity College in Connecticut), Rosemary Lloyd (Indiana University) et Marie Rolf (Eastman School of Music).  Trois parties : The Evolution (Constructions, reconstructions/ Cantates de Rome/ Debussy, Gautier et Les Papillons/ Bilitis et Tanagra, nudités/ Peintres et rupture de Debussy avec la tradition/ Premières interprétations de La Mer/ Dire la vérité en temps de guerre).  The Context (Debussy, Fauré et d’Indy/ Debussy et Mallarmé : « Les Mardis »/ Fin-de-siècle à Paris.  Documents (Formation au Conservatoire/ « Le cas Debussy » : relectures et polémiques).

 

 

Sydney BUCKLAND & Myriam CHIMÈNES (Edited by) : Francis Poulenc, Music, Art and LiteratureEn anglais.  Ashgate (www.ashgate.com).  Relié toile, 16 x 24 cm, ill. n&b et couleurs, album de photos, ex. mus.  £70.00

Introduits par Sydney Buckland (éditrice) & Myriam Chimènes (CNRS), quatorze articles composent ce magnifique florilège : Poulenc & Koechlin : 58 leçons et une amitié (Robert Orledge) ; L’œuvre chorale avec orchestre (Keith W. Daniel) ; Raymonde Linossier : « Lovely soul » (Sophie Robert) ; Ma bibliothèque idéale (Francis Poulenc) ; Poulenc & les poèmes d’Eluard « Tel jour telle nuit » (Sidney Buckland) ; Poulenc & Dufy (Marjorie Running Wharton) ; Visites de musées américains (Francis Poulenc) ; Poulenc & Matisse (Carl B. Schmidt) ; Poulenc & ses mécènes : convergences sociales (Myriam Chimènes) ; À la recherche d’un livret (Denis Waleckx) ; « Dialogues des Carmélites », background historique, destinée littéraire, genèse d’un opéra (Claude Gendre) ; Une confession musicale : Poulenc, Cocteau & « La voix humaine » (Denis Waleckx) ; Poulenc & Britten à Aldeburgh : une chronique (Philip Reed) ; Poulenc, disc jockey (Lucie Kayas).

 

                    

   Francis Poulenc ©DR                    …avec Wanda Landowska ©DR

 

David LELAIT-HELO : Le Roman de la chanson française.  Éditions du Rocher (www.editionsdurocher.fr).  15 x 24 cm, 290 p., deux cahiers de photos n&b et couleurs.  19,90 €.

Par un journaliste et écrivain, spécialiste reconnu de la chanson française (monographies sur Piaf, Dalida, Barbara…) voici, brièvement retracées, les riches heures d’un art populaire, depuis la Cantilène de sainte Eulalie (ca 880) jusqu’au slams de Grand Corps malade – histoires d’amour, d’humour, de liberté, de révolution… Un utile survol.

 

 

Éric LIMET : Eh bien dansons, maintenant ! Éveil des enfants au plaisir de la danse.  Ouverture par Albert Jacquard.  Préface de Christian Merveille.  2e édition, revue et augmentée.  Les Éditions namuroises.  Diff. : Presses universitaires de Namur (www.pun.be).  (Peut être commandé, en France, au : 01 42 71 58 03).  16 x 24,5 cm, 192 p., photos & dessins n&b, ex. mus.  16 €.

Associant avec bonheur musique, paroles et mouvement, ce répertoire de jeux chantés & rondes enfantines permettra aux enseignants, parents, animateurs de groupe ou de mouvements de jeunesse de faire danser de jeunes enfants – non dans la nécessaire perspective d’un spectacle, mais pour les faire s’exprimer et découvrir leur corps.  Musique, danse figée ?  Voilà qui permettra certes de la défiger…  La première partie est riche d’indications sur un travail pédagogique accessible à tous ; la seconde présente une sélection de 101 jeux et danses, assortie de partitions, descriptions et conseils d’utilisation.

 

Brunella ERULI (Sous la direction de) : L’opéra des marionnettes.  Revue Puck, n°16 (2009).  Éditions Entretemps (www.editions-entretemps.com) & de l’Institut international de la marionnette (www.marionnette.com).  18,5 x 24 cm, 170 p., ill. n&b et couleurs.  24 €.

Médium qui condense les interrogations sur la vie et la mort, les rapports entre visible et invisible, entre esprit et matière, la marionnette ne cherche pas à imiter l’humain.  Elle autorise l’accès, grâce à la parodie, à des territoires par ailleurs inaccessibles.  Depuis le XVIIIe siècle, l’opéra a ainsi utilisé des comédiens de bois, déléguant volontiers leur partie vocale à des castrats ou à des sopranistes.  Vingt-trois chapitres composent cette remarquable livraison : Marionnettes à Venise, Les Bambocci de San Girolamo, La collection Grimani chez Goldoni, Lully & Polichinelle, Le vaudeville à la foire, Les marionnettes du Bairro Alto, Haydn au château d’Esterháza, Le Retable de Maître Pierre, voix divines & voix diaboliques, de Sophocle à Aperghis, Licht de Stockhausen, Sylvano Bussotti, Monteverdi Método Bélico, etc.  Une révélation !

 

Francis Cousté

 

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Haut

Racines sacrées.  Voix des origines.  De la Méditerranée à la Mésopotamie.  Hortus (editionshortus@wanadoo.fr) : 067.  TT : 52’58. La chanteuse Roula Safar, mezzo-soprano, crée d’emblée une ambiance calme et sereine.  Elle interprète le Qadish Maria (correspondant au Sanctus) en chaldéen, chante 14 pièces dans des langues diverses : akkadien, sumérien, araméen, ougaritique, arabe, syriaque, arménien, yiddish et hébreu - éventail linguistique rarement aussi diversifié.  Elle s’accompagne discrètement aux percussions ponctuant les inflexions du texte et à la guitare.  Le n°3 (destiné à la liturgie juive) est également un Qadish, prière de louange de Roula Safar & Paul Mindy (2006/2009), rendue avec expressivité par la voix si prenante soutenue à la flûte harmonique par P. Mindy. Le texte en ougaritique est une incantation contre serpents et scorpions, d’où son traitement avec une facture mélodique disjointe et des glissandi vocaux.  L’Alleluia –Tropaire de la venue de l’époux, incitant les croyants à rester éveillés, est du ressort de l’esthétique musicale byzantine privilégiant le bourdon vocal.  Chacune de ces 14 pièces a ses techniques (y compris les secondes mélodiques augmentées, les mélismes très variés, la voix parlée, des onomatopées) et motifs particuliers faisant appel à la virtuosité vocale. Ce disque s’adresse aux discophiles curieux et à ceux qui s’intéressent au répertoire religieux mésopotamien et méditerranéen.  « Racines sacrées » à découvrir.

 

 

 

Canti sacri di Sermanu.  Les Chantres de Sermanu en leur église.  Gilles Perny Production (145, avenue de Cazouls, 34370 Maraussan) : GPP 061. TT : 64’47. Il y a quelques décennies, des chercheurs français - comme le regretté Felix Quilici - ont enregistré sur le vif des chanteurs qui, par voix orale, perpétuent une tradition multiséculaire : celle de la paghjella, commune au Bassin méditerranéen bien avant les influences grégorienne et byzantine.  Les chantres assurent instinctivement la Basse (Bassu), la Seconde (Seconda) avec la ligne mélodique et la Tierce (Terza), très ornée.  Ayant subi une certaine acculturation, ils font harmoniquement appel à des tierces et sixtes (au lieu des quintes et quartes de la musique médiévale).  Le même phénomène se rencontre, d’ailleurs, au Nord du Portugal, dans la Province de Tras-os-Montes.  Ce CD reproduit la Messa di i morti, selon la liturgie catholique, et une sélection d’hymnes (Immi) : Magnificat, Te Deum, entre autres.  Les auditeurs remarqueront les voix un peu rauques, l’intonation du latin liturgique proche de l’accent corse et certains intervalles inférieurs au demi-ton, provoquant un genre d’archaïsme qui pourraient gêner les oreilles sensibles… mais qui ne « sonnent pas faux ».  Cette réalisation originale a sa place dans toute discothèque de mélomane averti.

 

 

 

Thomanerchor Leipzig : Werke von J. S. Bach, J. Brahms, F. Mendelssohn, W. A. Mozart... Rondeau (mail@rondeau.de) : ROP4030. TT : 76’05. Sous la direction de l’éminent Cantor G. Chr. Biller, le célèbre Thomanerchor de Leipzig vient de sortir un disque comprenant 11 pièces de J. S. Bach, des extraits du Requiem en mineur de W. A. Mozart. Le XIXe siècle est illustré par le Ps. 42 : Wie der Hirsch schreit (Comme le cerf aspire au frais des eaux) de Mendelssohn et Der Herr ist mein Hirt (Le Seigneur est mon Berger) de Gustav Schreck (1849-1918), dans le sillage de l’esthétique romantique allemande avec revalorisation de l’unisson, sensibilité et élans typiques au tournant du XXe siècle, entre autres. La musicalité de ces chanteurs d’exception, leurs qualités vocales (fondu des voix, articulation, prononciation, nuances, précision des entrées successives) sont à la mesure de leur réputation internationale.  Disque remarquable, à acquérir et à offrir.

 

 

 

Ô que c’est chose belle.  Œuvres d’orgue du XVIe au XXe siècle, fondées sur les mélodies du Psautier Huguenot.  Association Calvin 2009.  Paris-Roquépine (5, rue Roquépine, 75008 Paris) : AC09-1.  TT : 77’54. À l’initiative de l’Église réformée du Saint-Esprit (Paris) et de son organiste titulaire, Kurt Lueders, ce CD paraît dans le cadre de l’Année Calvin (1509-1564).  Sa finalité est particulièrement intéressante : souligner, dans le répertoire organistique, l’exploitation d’une mélodie traditionnelle du Psautier officiel de Genève (1562) à travers siècles et pays. L’enregistrement s’ouvre sur la version de Cl. Goudimel pour le Psaume 92 : Ô que c’est chose belle… qui a donné son titre à l’ensemble et permet une confrontation entre 3 versions. L’Angleterre est représentée par H. Purcell ; les Pays-Bas, par le Ps. 36 de J. P. Sweelinck, sur la mélodie de Matthias Greiter (Strasbourg 1525) que J. Calvin a empruntée, en 1539, pour son texte éponyme maladroit, reprise pour le célèbre Ps. 68 : Que Dieu se montre seulement (Th. De Bèze).  L’Allemagne figure en bonne place avec G. Böhm (1661-1733), J. S. Bach (Prélude de choral : O Mensch, bewein dein’ Sünde gross chanté, comme le Ps. 36, sur la mélodie strasbourgeoise (1525) du Ps. 119 de M. Greiter).  Pour le XXe siècle, Kurt Lueders a retenu S. Karg-Elert (†1933), peu connu dans notre pays.  Parmi les œuvres suisses, figurent le Ps. 29 de Henri Gagnebin (†1977), le Ps. 38 de Bernard Reichel (†1991)… enfin, pour la France, le Ps. 65 traité en « Choral-prélude » par Alexandre Cellier (†1968).  Pour le XXIe siècle, l’excellent organiste a retenu l’Introduction et Canzone sur le Ps. 92 de Jean-Dominique Pasquet (né en 1951), ainsi que son Canon (J’ayme mon Dieu car lorsque j’ai crié) et Berceuse (d’après la 2e strophe) sur le Psaume 116 (op. 21), publiés dans la revue Préludes, juillet 2009, n°67.  Ce CD commémoratif, magistralement interprété par Kurt Lueders, a le mérite d’effectuer un long parcours géographique et chronologique.  De 1539 à nos jours, la pérennité des mélodies de la Réforme, ayant pour berceau Strasbourg, à l’initiative de J. Calvin (1539), est indéniable.

 

Édith Weber

 

Clément SAUNIER : Album solo. Cristal Records Classic : CRC 905. TT : 64’57. « La trompette dans tous ses états » pour un disque associant des œuvres de tous styles (classique, jazz), de toutes époques (baroque, contemporaine) et pour formations variées (orchestre de chambre, orchestre d’harmonie, jazz band, brass band).  Dans ce répertoire original, Clément Saunier fait preuve d’une assurance remarquable tant en ce qui concerne la virtuosité et la sonorité que dans l’interprétation, toujours juste, s’affichant ainsi comme l’un des trompettistes les plus doués de sa génération.  Un très beau disque.

 

 

 

Heitor VILLA-LOBOS : L’œuvre pour guitarePascal Boëls.  Calliope : CAL 9415.  TT : 79’24. Un disque qui associe, pour notre plus grand plaisir, les rares et redoutables Études (Paris 1929), les Préludes (Rio 1940) et une suite populaire brésilienne.  Occasion d’apprécier les diverses sources d’inspiration et différentes facettes de l’œuvre pour guitare du compositeur brésilien, faite à la fois de modernité, de classicisme, de poésie, et de mélancolie… révélant autant de « beautés désintéressées ». Une interprétation remarquablement virtuose, mais pas seulement…  Une réussite !

 

 

 

« Classical Trumpet Concertos » : Haydn, Hummel, Mozart, Telemann, Bach.  Éric Aubier, trompette.  Indesens : INDE 0018.  TT : 64’00. Un enregistrement qui permet d’apprécier les qualités expressives de la trompette, dans un répertoire limité, de la fin du Baroque au romantisme débutant : concerti de J. S. Bach, Telemann, Leopold Mozart, Haydn et Hummel.  Une interprétation de qualité, agréablement classique…

 

 

 

Albert HAMANN : Armatango.  Pièces pour bandonéon, guitare, piano & orchestre à cordes.  Jérémy Vannereau (bandonéon), Éric Franceries (guitare), Brigitte Bénété-Billault (piano), Forum Sinfonietta, dir. Jérome Devaud.  Explora Concept : EC001.  TT : 53’27. Hommage à Albert Hamann, bandonéoniste et compositeur disparu en 2003, regroupant ses pièces avec orchestre.  Un disque à écouter et à danser, où l’on retrouve toute la sensualité du tango, mêlée de violence, de mélancolie, de pathétiques accents jazzy…  Un plaisir de jouer qui nous transporte.

 

 

 

Allons faire un tour à la banque.  Chansons populaires du temps de Gustave Courbet. Ana-Maria Bell.  Arthemus : AR 102 / HORT : 543. TT : 42’57. Original était le projet d’associer des textes de « chansons populaires du temps de Courbet (1819-1877) » - porteurs de messages sociopolitiques - à des arrangements musicaux de styles jazz, slam, latino…

 

 

 

« Une inauguration d’orgue en 1900 ».  Philippe Sauvage à l’orgue Cavaillé-Coll de Saint-Pierre de Neuilly.  Claire Destremau (soprano), Hervé Lamy (ténor).  Ensemble vocal Cavaillé-Coll, dir. François Polgar.  Hortus : 066.  TT : 64’47. Pierre Sauvage nous fait ici revivre de grandes heures de la vie organistique du début du XXe siècle.  Programme s’inspirant de celui donné lors de l’inauguration, le 29 octobre 1900, des grandes orgues de Saint-Pierre de Neuilly, réalisées par Aristide Cavaillé-Coll.  En artisan-musicien, serviteur de la liturgie, Philippe Sauvage réconcilie Anciens et Modernes, en faisant se succéder des œuvres de Lefébure-Wély, Gounod, Dubois, Letocart, Vierne, Boëllmann, pour terminer sur une belle improvisation mettant en évidence toute la richesse de l’instrument.  Magnifique prestation, tant instrumentale que vocale.

 

 

 

Frédéric CHOPIN : Polonia.  Didier Castell-Jacomin, piano.  Cristal Records Classic : CRC 906. TT : 59’25. Un disque consacré à Chopin, centré - selon les souhaits de l’interprète - sur le caractère épique de la musique d’un compositeur en exil, mettant en lumière toute la fragilité et la puissance du romantisme.  Il comporte Mazurkas et Polonaises, rappelant l’attachement de Chopin à son pays natal, mais également des Nocturnes et Préludes chargés de souligner l’élément poétique.  Programme alléchant, mais interprétation souffrant de tempos d’une lenteur désespérante, bientôt source d’ennui.  Le toucher est dur, la sonorité manque à la fois d’ampleur et de legato, restant souvent froide et sans nuance.  Mais peut-être d’autres auditeurs seront-ils plus indulgents…

 

 

 

Felix MENDELSSOHN : Complete Works for Solo Piano.  Marie-Catherine Girod, piano. Saphir Productions : LVC 1089.  Coffret de 8 CDs. Marie-Catherine Girod fête magnifiquement le bicentenaire de la naissance de Felix Mendelssohn (1809-1847) avec ce coffret rassemblant l’intégralité de l’œuvre pour piano de celui que l’on a dit « la lumière de son siècle ».  Tâche redoutable mais valeureuse, nous permettant de découvrir nombre de pièces méconnues ou peu jouées, notamment les œuvres de jeunesse. Classement selon une thématique stylistique : Romances sans paroles, Préludes et fugues, Variations et Pièces de caractère, Caprices et Fantaisies, Sonates et Études, ainsi que les raretés - soit quelque dix heures d’enregistrement que l’on écoute avec plaisir, sans le moindre ennui. L’interprétation est brillante, reflétant toute l’élégance et le raffinement de l’œuvre, le pianisme et la virtuosité ne cédant jamais devant le ressenti - tout en justesse, finesse et toucher, passant de l’ampleur quasi orchestrale de certains staccatos furieux et passionnés, au plus subtil et mélancolique legato de certaines mélodies. Une intégrale qui fera date.

 

 

 

« Dans le jardin de Ravel » : Debussy, Ravel, Liszt, Satie.  Jacqueline & Jean-Pierre Carrière, pianos.  Indesens . INDE 016.  TT : 65’17. Un programme en forme de symphonie, tel est le souhait des interprètes, pour cet enregistrement faisant se succéder une entrée animée confiée à Satie : La belle excentrique (pour piano à quatre mains), une partie centrale associant Le prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy (pour deux pianos) et Ma mère l’Oye de Ravel, version ballet (pour piano à quatre mains), avent de brillament terminer sur les Réminiscences de Don Juan de Liszt (pour deux pianos).  Ces trois compositeurs appartiendraient au « Jardin musical » de Ravel, expliquant ainsi le titre un peu énigmatique de l’album, évoquant sans doute Le Jardin féerique » qui clôt « Ma mère l’Oye ».  Un disque original, de grandes œuvres, une interprétation de qualité….

 

 

Patrice Imbaud

 

Antonio VIVALDI : Farnace.  Dramma per musica in tre atti.  Furio Zanasi, Sara Mingardo, Sonia Prina, Adriana Fernandez, Gloria Banditelli.  Coro del Teatro de la Zarzuela.  Le Concert des Nations, dir. Jordi Savall. 3CDs Naïve : OP 30471. TT : 57'40 + 58'12 + 35'54. La collection des œuvres théâtrales de Vivaldi dans l'édition anthologique de la firme Naïve, s'enrichit avec Farnace d'un jalon essentiel. Il s'agit en effet d'une œuvre appartenant à la dernière manière créatrice du « Prete rosso », à laquelle il portait une affection particulière au point de la remanier à plusieurs reprises entre 1727 et 1738.  On y savoure une orchestration raffinée dans le traitement des cordes dont le langage marque une évolution par rapport aux œuvres précédentes. La composition renferme aussi de nombreux ensembles : chœurs, duos et même un quatuor. Bien sûr, les arias restent prédominantes, même si elles ne répondent plus exactement à la forme da capo.  Souvent d'envergure, hyper virtuoses, elles témoignent de l'inépuisable invention mélodique de Vivaldi. La captation live de ce qui paraît être une représentation scénique, malgré une légère réverbération des lieux, rend justice à la richesse de cette pièce, grâce d'abord à la direction tout en nuances de Jordi Savall et de son bel ensemble du Concert des Nations.  Peu associé à la musique vivaldienne, le chef catalan la fait sienne pourtant, y apportant une touche passionnée, qu'il s'agisse des récitatifs, d'une vraie spontanéité, ou des arias auxquelles il confère une rare expressivité dans l'accompagnement. De la distribution se détachent les voix inextinguibles des mezzos Sara Mingardo et Sonia Prina, et celle d'une éclatante tenue du ténor Furio Zanasi, rompu au style baroque.  Belle idée d'avoir inclus cette verion, parue naguère sous le propre label du chef, dans l'édifice monumental et désormais incontournable que constitue l'Édition Vivaldi.

 

 

 

Johannes BRAHMS : Quatuor à cordes n°1 op.51.  Quintette pour piano & cordes op.34.  Akiko Yamamoto, piano.  Quatuor Rbène.  Virgin Classics : 216622 2 5. TT : 78'42. Après un formidable disque de musique française - qui vient de leur valoir le prix du Disque de l'année décerné par la prestigieuse revue The Gramophone - les Ebène se tournent vers le romantisme allemand. Leur Brahms est dépourvu d'épaisseur, comme en pleine lumière. Le Quintette pour piano & cordes est tout, sauf une lecture sage ; plutôt comme désacralisée de son aura romantique.  Le vaste premier mouvement est vif et fiévreux, et l'élan quasi orchestral souligné.  Le balancement équivoque de l'andante est peut-être un peu trop strict, de par le discours neutre du piano, mais le scherzo, où rien n'est éludé de son climat passionné, développe une sorte d'allégresse gallique, et prend même des allures de chevauchée fantastique.  Le finale ne manque pas d'envergure, et la pulsation interne communique cette passion non contenue jusqu'à l'ultime presto endiablé. Mais quelle que soit la beauté de cette version, les Ebène sont encore plus inspirés dans le Quatuor n°1.  Aidée par une prise de son plus chaleureuse, leur vision est passionnante de bout en bout : au discours très tendu de l'allegro initial, dont les scansions sont marquées, sollicitant le premier violon - magnifique musicien -, font écho les délicates nuances pianissimo de la « romanze », page d'une profondeur abyssale.  La beauté incomparable du scherzo s'épanche merveilleusement et le trio en forme de danse compose un délicieux intermède. Tandis que le finale déploie force et vivacité.  Le fini instrumental de l'ensemble émerveille, comme la qualité de son premier violon.

 

 

 

Hector BERLIOZ : Requiem.  Grande Messe des morts.  Peter Schreier, ténor.  Chœurs & Orchestre de la Bayerische Rundfunk, dir. Charles Munch.  2CDs Universal/DG « The Original's » : 477 7561.  TT : 38' + 45’05. C'est assurément une des versions essentielles du Requiem de Berlioz que Charles Munch a gravé en 1967.  Faute d'avoir pu la réaliser avec son tout jeune Orchestre de Paris, c'est de Bavière que nous vint cette interprétation frappée au coin de l'inspiration grandiose.  Ce qui frappe d'emblée, c'est la contribution du chœur de la Radio bavaroise.  Force de l'ensemble (Tuba mirum), expressivité des pages piano (Lacrymosa) aussi bien que stabilité des voix de sopranos, tout ici est d'une rare perfection.  Et les passages a cappella (Quaerens me) ont une force poignante.  Munch avait, comme peu, le sens de ces pages tragiques, en même temps si pétries d'humanité. La mesure de cette musique qui défie les canons romantiques, il la possédait naurellement, comme le sens de la dynamique et la manière de rendre tangibles ces rythmes syncopés si caractéristiques.  On est saisi par la flamboyance des imposants éclats qui font contraster, de manière saisissante, les pages de climat plus intime. Le recueillement hiératique se conjugue avec ce qu'on a appelé la lueur visionnaire en une suprême alchimie. Cette réédition restaure en outre à l'ouvrage toute sa spacialité, enregistrée dans une vaste salle munichoise à l'acoustique généreuse - ce qui importait tant au chef, resté insatisfait par sa précédente version enregistrée à Boston.  Un mémorial au grand défenseur de le musique française qui devait disparaître un an plus tard en pleine gloire.

 

 

 

Richard WAGNER : Wesendonck-LiederSiegfried-Idyll.  Marjana Lipovsek, mezzo-soprano. Membres du Bayerisches Staatsorchester.  Wolfgang Sawallisch, piano & direction.  Farao Classics : B 108049.  Integral Distribution.  TT : 41'43. Ce programme enregistré lors d'un concert donné le 4 mai 1991, dans la Salle des chanteurs du château de Neuschwanstein, un des lieux favoris de Louis II de Bavière, rapproche deux œuvres « chambristes » de Richard Wagner, deux hymnes à ses tumultueuses amours.  Les cinq chants pour Mathilde Wesendonck forment une sorte de cahier d'études pour Tristan et Isolde.  Dans le troisième lied, apparaît le thème, tout de désolation, du prélude du IIIe acte de l'opéra, et dans le bouleversant cinquième, on distingue les harmonies des appels de Brangaene au IIe acte.  La partition originale pour piano & voix, jouée ici, est sans nul doute plus proche des intentions du compositeur que l'orchestration qui en sera réalisée plus tard, car elle ménage la foncière intimité de ces pages.  L'interprétation de la mezzo Marjana Lipovsek est d'une belle tenue, le timbre grave épousant idéalement la progression mélodique. L'accompagnement de Wolfgang Sawallisch est choisi. Elle vient nous rappeler que ce chef d'orchestre, de la race des grands Kapellmeister, était aussi un excellent pianiste.  On sait que Siegfried-Idyll est un présent fait par Wagner à son épouse Cosima, pour son 35e anniversaire, le jour de Noël 1870, et à leur fils Siegfried, dit Fidi, né un an plus tôt.  Cette quasi-sérénade devait être jouée dans l'escalier de la maison des Wagner à Tribchen, près de Zurich.  Fidèle à la distribution de la création, la présente exécution, pour 13 instruments solistes, exhale de mémorables mélodies forgées à partir des thèmes du héros de la Tétralogie, eux-mêmes entrelacés avec ceux de l'oiseau.  Tout cela module à l'envi pour former un formidable et vaste crescendo. Les musiciens de l'Orchestre de l'Opéra de Munich, sous la houlette de leur General Musik Direktor d'alors, en livrent une attachante exécution.

 

 

 

Dimitri CHOSTAKOVITCH : Le Nez.  Opéra en trois actes.  Vladislav Sulimsky, Alexei Tanovitski, Tatiana Kravtsova, Andrei Popov, Sergei Semishkur, Gennady Bezzubenkov, Vadim Kravets.  Chœurs et orchestre du Théâtre Mariinsky, dir. Valery Gergiev.  2CDs Mariinsky : MAR 0501. TT : 50'41 + 50'56. Chostakovitch a, tout au long de sa carrière, voué au genre de l'opéra une passion non dissimulée.  Sa première tentative fut un coup de maître, car Le Nez, d'après la nouvelle de Gogol, ne pouvait mieux satisfaire son goût de l'ironie. Satire de l'époque de Nicolas Ier, peinture sans fard de la mentalité petite-bourgeoise, on y voit le major Kovalev perdre son nez et partir à sa recherche.  Effrénée, celle-ci donnera lieu à de multiples péripéties invraisemblables, retracées en scénettes cursives où une multitude de personnages se croisent, certains l'instant de quelques répliques.  Le texte, délivré sous forme de récitatif, est souvent haché, avec recours à des onomatopées musicales et vocales (cuivres stridents, répétitions, bois coquins).  Le grotesque absurde voisine avec la franche causticité, le loufoque avec la caricature, des traits chers à l'auteur. L'impression première d'action décousue, presque déchiquetée, révèle pourtant une suprême maîtrise chez le jeune compositeur (1929). L'extrême complexité de la partition, que d'aucuns ont qualifié d'excentrique bien que destinée à un ensemble orchestral de dimensions modestes, fait la part belle à des parties purement instrumentales, dont l'une écrite pour les seules percussions - une nouveauté absolue pour l'époque. L'interprétation qu'en donnent Valery Gergiev et ses forces du Théâtre Mariinsky captive par sa vitalité et son engagement.  Bien qu'il s'agisse d'une captation de concert - dans la nouvelle salle du Mariinsky - l'impact du théâtre vivant est indéniable et les galops et autres passages fugués de la foule en proie à une grande frénésie sont formidablement évoqués. L'écriture vocale exigeante, les parties de ténor en particulier, est mise en valeur par les membres d'une troupe qui sait son répertoire, même si plus aventureux comme ici.  Bonne nouvelle, en tout cas, de savoir que la série des opéras russes du Mariinsky reprend sa parution, sous un nouveeu label.  À quand Le Démon de Rubinstein ?

 

 

 

Thomas ADÈS : The Tempest.  Opéra en trois actes.  Simon Keenlyside, Cyndia Sieden, Ian Bostridge, Kate Royal, Toby Spence, Philip Langridge.  The Royal Opera Chorus & Orchestra, dir. Thomas Adès.  2CDs EMI : 8 92234 2.  TT : 72'36 + 44'48. Thomas Adès est un musicien chanceux. Son deuxième opéra, créé en 2004 au Royal Opera de Londres qui en avait passé commande, est basé sur la pièce de Shakespeare, La Tempête. Pour traiter un sujet, illustré à la scène lyrique plusieurs fois depuis Purcell, Adès a fait appel à l'écrivain Meredith Oakes qui s'inspire de la pièce plus qu'elle ne la suit à la lettre, en condensant l'action pour en retrouver l'essence et les moments-clés.  La partie centrale de Prospero est magnifiquement brossée, alors que les auteurs lui ont donné une consistance différente de celle voulue par le dramaturge : le magicien accepte ici, de manière plus fataliste, de devoir perdre sa fille, de même que ses pouvoirs magiques. Le langage musical est original en ce qu'il passe du dissonant au lyrisme profond (duo entre Miranda et Ferdinand). Le discours est souvent de l'ordre de l'évocateur, telles les apparitions d’Ariel, sur une musique des sphères.  La transparence orchestrale s'accompagne d'une écriture exigeante pour les voix, fort sollicitées dans l'extrême de leur tessiture. Ainsi en est-il du personnage de Prospero, confié à un baryton lyrique dont le chant se situe souvent dans la partie aiguë de la voix, et surtout de celui de Ariel, dévolu à une soprano colorature évoluant quasiment toujours dans l'extrême aigu.  Enregistré en direct lors de la reprise de février 2007, ce disque aligne la crème du chant britannique.  Simon Keenlyside apporte à Prospero une formidable présence, une diction impeccable et un chant inextinguible. Cyndia Sieden, Ariel, est un parangon de pyrotechnie sonore suraiguë.  Ian Bostridge propose du rôle de Caliban une composition d'anthologie.  Si, là encore, le registre extrême du ténor est plus que sollicité, le personnage se voit confier aussi de beaux moments lyriques. Le compositeur dirige un Orchestre du Royal Opera conquis à cette musique souvent envoûtante, toujours habitée.

 

 

 

Wolfgang Amadé MOZART, Franz SCHUBERT, Ludwig van BEETHOVEN, Richard WAGNER : Airs et scènes d'opéraJonas Kaufmann, ténor. Michael Volle, baryton basse. Margarete Joswig, mezzo-soprano.  Coro del Teatro Regio di Parma.  Mahler Chamber Orchestra, dir. Claudio Abbado.  Decca : 478 1463. TT : 69'07. Voilà bien un disque enthousiasmant du ténor allemand Jonas Kaufmann que les grandes scènes s'arrachent désormais, alors que deux de ses illustres confrères sont plus ou moins sur la touche.  Dans un répertoire qui présente son répertoire actuel et celui auquel il aspire… Les deux extraits de La Flûte enchantée peuvent se réclamer de l'art de Fritz Wunderlich pour lequel Kaufmann voue une admiration sans bornes.  Le sens dramatique est là et le timbre frôle l'idéal. Tout comme dans les pages de Schubert, dont cet étonnant Fierrabras qu’Abbado nous fit redécouvrir naguère et où le ténor brillait déjà dans la belle production de l'Opernhaus de Zurich, la maison qui fit tant pour bâtir sa renommée… Du grand monologue de Florestan, on sait ce qu'il peut faire, un de ses rôles fétiches dans lequel le Palais Garnier a eu la chance de l'afficher : un rare moment d'instensité.  Une telle assomption ne pouvait que le mener à Wagner.  De Parsifal qu'il a abordé à Zurich avec Haitink, la fulgurance de la scène Amfortas, die Wunde est là, intense et lumineuse ; la transformation psychologique du fol en un être souffrant aussi.  Et quelle élévation dans l'ultime scène qui voit le héros rapporter la lance sacrée ! Les deux extraits de Lohengrin, abordés de manière très lyrique, sont un régal.  Le timbre corsé dans le grave, confère au chant de Siegmund dans Die Walküre quelque chose de poignant.  À travers toutes ces pages, on admire - outre la quinte aiguë assurée - la beauté franche du timbre, la distinction de la diction et le souci constant de la nuance.  Le récital doit beaucoup à la direction sûre de Claudio Abbabo qui gratifie le chanteur d'accompagnements vibrants. Et quel bonheur de ménager des scènes entières tel le finale de Parsifal !

 

 

Jean-Pierre Robert

 

« Une jeunesse intrépide ».  Johannes BRAHMS : Ballades op.10.  Thème et variations en mineur.  Sonate en fa mineur op.5.  Nicolas Stavy, piano.  Hortus : 068.  TT : 80’54. Il s’agit là de trois œuvres composées par un homme de vingt ans, entre 1853 et 1854, alors que s’éteignaient les derniers feux du premier romantisme.  Le Thème et variations, œuvre d’une seule coulée, était à l’origine le mouvement lent du 1er Sextuor à cordes ; sa transcription pour piano, de la plume même de Brahms, est dédiée à Clara Schumann.  Les quatre Ballades sont d’une surprenante gravité chez un aussi jeune compositeur. Du très grand Brahms, déjà !  Quant à sa 3e Sonate op. 5 - soumise au jugement de Schumann durant sa gestation -, elle est, de par sa plénitude, remarquablement aboutie.  Alternativement méditative ou passionnée, l’intériorité de l’interprète convient admirablement à ces œuvres charnières, ouvertes sur un monde nouveau.

 

Johannes Brahms  

 

ARNOLD, BACRI, CHEVREUILLE, HOROVITZ, MARTINŮ, POOT, SANCAN : Sonatines pour clarinette & piano.  Ronald Van Spaendonck (clarinette), Éliane Reyes (piano).  Fuga Libera : FUG 558.  TT : 63’26. Certes varié est le répertoire contemporain pour clarinette & piano.  En témoignent ici le « tube jazzy » qu’est la Sonatine de Malcolm Arnold (1951).  Celle de Bohuslav Martinů (1956) est l’une des pièces maîtresses du répertoire clarinettistique d’aujourd’hui – mélodisme et surprenantes harmonies…  Créée aux Flâneries musicales de Reims, la Sonatina lirica de Nicolas Bacri (2008) a droit, par ses deux dédicataires, à une magnifique interprétation.  Élégante et racée, la Sonatine de Pierre Sancan (1963) est une découverte.  De même que la Sonatine du compositeur belge Raymond Chevreuille (1970).  D’un autre Belge, le malicieux Marcel Poot, nous découvrons la délicieuse Sonatine (1965).  Quant à la Sonatine (1981) de Joseph Horovitz, disciple de Nadia Boulanger, elle connaît déjà une juste célébrité.  Un florilège de référence !

 

 

 

Gréco CASADESUS : Suppléments d’âme (2008) pour soprano & quintette à cordes.  Pierre-André ATHANÉ : Quatuor à cordes n°1 (2007).  Baudine JAM : Les Horizons perdus (2007) pour mezzo-soprano & quatuor à cordes.  Lys Nordet, soprano.  Hermine Huguenel, mezzo-soprano.  Quatuor Prima Visa + Daniel Grimonprez, contrebasse.  Opus Millésime : GCK 20091.  Distr. Codaex. TT : 62’00. Qualité peu répandue dans les musiques d’aujourd’hui, l’élégance fait assurément lien entre ces trois jeunes compositeurs.  Ainsi des Suppléments d’âme (« Le second souffle », « Lumières cardioïdes », « Trois tentatives pour trouver la source ») de Gréco Casadesus – nouveau fleuron d’une prestigieuse dynastie de musiciens – œuvre immédiatement accessible, de par sa clarté discursive et l’émotion qui la sous-tend.  Ainsi de l’admirable Quatuor à cordes, en 3 mouvements, de Pierre-André Athané, tout de frémissante nostalgie.  Ainsi des très intimistes Horizons perdus (« Miracles fugitifs », « Le verger mystérieux », « Sous la lune argentée », « La ronce des regrets », « À la fontaine des amants ») de Baudime Jam, sur de magnifiques poèmes du compositeur lui-même.  Toutes pièces heureusement servies par le juvénile enthousiasme d’excellents interprètes… Comment une telle production pourrait-elle ne pas réconcilier le plus large public des mélomanes avec la musique de notre temps – celle qui ne vise pas à se doter, à toute force, d’une nouvelle syntaxe ?

 

 

 

Thierry BLONDEAU : Lieu & Non-Lieux.  Christelle Séry (guitare), Ayumi Mori (clarinette), Jérémie Maillard (violoncelle).  Ensemble Cairn, dir. Guillaume Bourgogne.  Aeon : AECD 0984.  TT : 65’55. Dans Non-Lieu I (1998), pour guitare seule, Thierry Blondeau obtient de nouvelles sonorités grâce à des échelles microtonales : tentative d’épuisement des harmoniques de la guitare dans un temps singulièrement distendu - tel que celui que l’on découvre dans certaines musiques de l’Asie.  Non-Lieu II (2002), pour clarinette, violoncelle & une cloche tubulaire, est une quête similaire de nouvelles sonorités – sons volontiers distordus, jeux à 3 mains sur chaque instrument, créant des effets proprement inouïs…  Lieu I (2007), pour flûte, clarinette, saxophone, piano & trio à cordes, a été conçu pour habiter un lieu à la sonorité bien spécifique : l’abbaye de Royaumont.  Musique autrement fascinante que bien des musiques électroacoustiques auxquelles elle fait toutefois penser.

 

 

 

Les écrivains et la musique.  Collection « La baguette et la plume ».  Coffret de 10 CDs Cristal Records (www.cristalrecords.com) : CROBSO2.  Enregistrements historiques (de 1906 à 1958).  Sélection musicale & rédaction du livret : Éric Journel. Les 10 CDs de ce coffret ne comportent que de la musique.  Quant à l’explication du choix - parfois surprenant - des œuvres retenues, elle se trouve dans le livret.  Shakespeare (Lampe, Nicolaï, Berlioz, Dvořák, Mendelssohn, Chadwick, Tchaïkovski).  Molière (R. Strauss, Gluck, Fauré, Auric, Massenet, Liebermann, Milhaud).  Perrault (Offenbach, Rossini, Humperdinck, Coates, Tchaïkovski, Ravel).  Voltaire (Mozart, Rossini, Rousseau, Verdi, Poot, Cilea, Rossini).  Goethe (Beethoven, Wagner, Roger-Ducasse, Boïto, Dukas, Gounod, Mendelssohn, Thomas, Berlioz).  Schiller (Rossini, Schumann, Liszt, Verdi, Beethoven).  W. Scott (Berlioz, Donizetti, Bizet, Marschner, Mendelssohn).  Hoffmann (Wagner, Delibes, Offenbach, Adam, Tchaïkovski).  Pouchkine (Rachmaninov, Moussorgski, Ovsianiko-Kulikovski, Glinka, Tchaïkovski, Suppé, Rimski Korsakov).  Hugo (Delibes, Ponchielli, Mendelssohn, Schmidt, Liszt).

 

 

 

POUR LES PLUS JEUNES

 

Steve WARING : Les vacances de Woody.  Victorie Music/Universal (www.victorie-music.com) : 301 801-6.  Hommage au grand Woody Guthtrie (USA, 1912-1967) dont Steve Waring reprend ici 8 titres, en français (plages 1 à 8) puis en anglais (plages 9 à 16), avec versions instrumentales pour chanter sur la guitare de Steve (plages 17 à 24).  D’une merveilleuse fraîcheur - à l’ordinaire de ce délicieux interprète… Steve WARING : En concert.  Victorie Music : 301 801-7.  Pour ces 12 titres, Steve Waring s’est entouré de musiciens professionnels (guitare, saxs, trombone, contrebasse, lithophone, balafon…) mais aussi, et surtout, de chœurs d’enfants des écoles lyonnaises. Steve WARING : Il était une chanson.  Victorie Music : 301 801-8.  Sont ici réunies 10 des plus belles chansons du répertoire de l’enfance (plages 1 à 10), avec leurs versions instrumentales (plages 11 à 20).  Livret avec paroles + un petit texte sur l’origine des chansons. Les mélodies sont intactes, mais dans d’imaginatifs nouveaux arrangements et harmonisations.  Instruments acoustiques & voix diverses.

 

Steve Waring ©DR  

 

Mino n°3. Sélection des meilleures chansons pour enfants.  Victorie Music/Universal : 301 802-2 .  Cette compil’ de 14 titres relativement récents (sélectionnés par l’Adami) réunit leurs divers créateurs : Vincent Malone, Steve Waring, Geneviève Laloy, Aldebert, Pascal Parisot, Catherine Vaniscotte, David Sire.  Dans des arrangements fort plaisamment contrastés…

 

 

 

Baby Blues.  Des artistes du monde entier avec « Les P’tits loups du jazz » (7-19 ans).  Enfance et musique (www.enfancemusique.com) : DCDP 78.  Distr. Harmonia Mundi/Au merle moqueur.  À partir de 3 ans.  TT : 53’00.  Ce CD réunit 11 titres, riches de cultures différentes : salsa, blues, coplas, biguine, flamenco… Livret illustré avec les paroles des chansons. Une multicolore sensibilisation à diverses expressions populaires.

 

 

 

Les p’tits loups du jazz en fête ! Musique & arrangements  Olivier Caillard, Chris Hayward.  Textes : Robert Desnos, Olivier Caillard, Françoise Hayward.  Enfance et musique : DCDP87.  Distr. Harmonia Mundi/Au merle moqueur.  À partir de 2 ans.  TT : 44’00.  Entourés d’une vingtaine de jazzmen et scatteurs professionnels, nos « P’tits loups » sont, dans ces 11 morceaux, impressionnants d’énergie, d’aisance et de joyeuse liberté, sur des thèmes aux rythmes parfois complexes.

 

 

 

Jacques PRÉVERT : 12 chansons pour les enfants.  Musique : Olivier Caillard, Joseph Kosma, Christiane Verger.  2CDs (1er CD : chansons / 2e CD : versions instrumentales).  Enfance et musique : DCDP 52.  À partir de 3 ans.  TT : 44’ + 44’.  Compositions originales voisinent ici fort agréablement avec les chansons originelles de Joseph Kosma (dans de nouveaux habillages).  Orchestrations et vocaux s’inspirent librement des musiques jazzy ou latino…

 

 

Francis Gérimont

 

 

DVD

 

« Sacred Music ».  BACH : Messe en si mineur / Passion selon saint Jean.  BEETHOVEN : Missa solemnis.  VERDI : Messa da Requiem.  4DVDs Medici Arts (www.medici.tv).  TT : 444’00. Fussiez-vous le dernier des mécréants, voilà le coffret qu’il vous faut emporter sur votre île déserte.  Sublimes interprétations d’œuvres sublimes, forcément sublimes… La Messe en si mineur a été enregistrée, en 2005, à Saint-Thomas de Leipzig : Ruth Ziesak, soprano/ Anna Larsson, contralto/ Christoph Genz, ténor/ Dietrich Henschel, basse/ Gewandhauskammerchor & Gewandhausorchester Leipzig, dir.  Herbert Blomstedt.  TT : 117’ + 21’ (Bonus : Introduction à l’œuvre par H. Blomstedt). La Passion selon saint Jean a été enregistrée, en 2000, au Suntory Hall de Tokyo : Midori Suzuki, soprano/ Robin Blaze, contre-ténor/ Gerd Türk, ténor/ Chiyuki Urano, baryton/ Stephan MacLeod, basse/ Bach Collegium Japan, dir. Masaaki Suzuki.  TT : 117’00 La Missa solemnis a été enregistrée, en 2005, à la Frauenkirche de Dresde : Camilla Nylund, soprano/ Birgit Remmert, contralto/ Christian Elsner, ténor/ René Pape, basse/ Chor der Sächsischen Staatsoper Dresden & Sächsische Staatskapelle Dresden, dir. Fabio Luisi.  TT : 88’ + 4’ (Bonus : La reconstruction de la Frauenkirche). La Messa da Requiem a été enregistrée, en 2007, à la Basilique Saint-Marc de Venise : Norma Fantini, soprano/ Anna Smirnova, mezzo-soprano/ Francesco Meli, ténor/ Rafal Siwek, basse/ Coro del Maggio Musicale Fiorentino & Simphonica Toscanini, dir. Lorin Maazel.  TT : 97’00.

 

 

 

Leonard BERNSTEIN. Reflections.  Un film de Peter Rosen.  Medici Arts (www.medici.tv) : 3078728.  Bonus : Le Bœuf sur le toit de Darius Milhaud (enregistrement live au Théâtre des Champs-Élysées, 1976).  TT : 50’00 + 20’00. Dans ce magnifique film-hommage (tourné en 1977, sorti en… 2008), nous suivons la prodigieuse carrière de Leonard Bernstein (1918-1990).  Enfance dans un milieu fort peu musicien ; études à Harvard, puis auprès de Dimitri Mitropoulos, Fritz Reiner et Serge Koussevitzky.  Extraordinaires éclectisme et prolificité d’un chef (à la tête, notamment, du Philharmonique de New York), d’un pédagogue (Young People’s Concerts à la télévision) et d’un compositeur - comédies musicales (West Side Story, Wonderful Town…), symphonies (en particulier sa 3e, intitulée Kaddish), opéras (Candide), pièces religieuses (Mass, dans l’esprit du gospel), etc.  Dialogues familiers, émaillés de nombreuses séquences musicales…  Avec, généreux bonus, l’intégrale de l’enregistrement du Bœuf sur le toit de D. Milhaud (dirigé les 8 et 9 novembre 1976, au Théâtre des Champs-Élysées).

 

 

 

Ode to Freedom.  BEETHOVEN : IXe Symphonie.  Direction : Leonard Bernstein.  Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (+ membres des Sächsische Staatskapelle Dresden/ Orchestre du Théâtre Kirov, Leningrad/ London Symphony Orchestra/ Orchestre de Paris).  Chor des Bayerischen Rundfunks, Membres du Rundfunkchor Berlin, Kinderchor der Philharmonie Dresden.  June Anderson (soprano), Sarah Walker (mezzo-soprano), Klaus König (ténor), Jan-Hendrik Rootering (basse).  Medici Arts (www.medici.tv).  TT : 94’00. Quelques jours après la chute du Mur, Leonard Bernstein donnait ce concert de gala, le 25 décembre 1989, au Schauspielhaus Berlin, dans une ville enfin réunifiée.  De cette exécution, diffusée live dans plus de 20 pays, émanaient une joie et une émotion indescriptibles.  Interprétation à la hauteur de l’événement ! Où l’on voit le vieux lion se surpasser en concentration et… sobriété gestuelle.  Historique !  À signaler, en outre, la remarquable qualité de la mise en images (due à Humphrey Burton) et le soin apporté aux sous-titres (en anglais, allemand, français, espagnol).

 

 

Francis Gérimont

 

  Francis POULENC & Jean COCTEAU : La Voix humaine.  Orchestre de l'Opéra-Comique, dir. Georges Prêtre.  Denise Duval et Sophie Fournier, sopranos, Alexandre Tharaud, piano.  Deux films de Dominique Delouche (1970, 1998).  Doriane Films & les Films du Prieuré : DO 499.  TT : 40' + 72'. Ces films, que l'on attendait sans trop y croire, nous sont enfin restitués.  La créatrice de La Voix Humaine, Denise Duval, l'interprète préférée de Poulenc, joue l'opéra et montre comme il faut le jouer.  Le film de l'opéra a été tourné en 1970, quelque cinq ans après que Duval eut brutalement interrompu sa carrière. Celle-ci avait accepté de le tourner en playback, sur l'enregistrement audio effectué par Pathé Marconi peu après la création de l'ouvrage à l'Opéra-Comique, en 1959. Une exécution musicale inégalée. Une interprétation pour l'Histoire. Dominique Delouche capte ces instants d'éternité où une jeune femme qui se sait quittée par son amant, tente de retarder le moment de l'inéluctable séparation. Force étonnante de ce monodrame où, par le truchement du téléphone, on perçoit le déroulé d'une conversation à travers la parole d'un seul des protagonistes.  Dans un décor art déco aussi luxuriant qu'étouffant, la caméra saisit l'intensité poignante d'un destin qui se brise malgré d'ultimes sursauts de bonheur, piégée qu'est l'aimante par ce fil qui la relie encore à la vie. Mais c'est peut-être dans le second film où Denise Duval dirige une Sophie Fournier émue, qu'on comprend la force de cette personnification.  Tendue au début, ne ménageant pas son élève d'un jour, sur la scène même de ce théâtre de l'Opéra-Comique où, près de quarante ans plus tôt, elle dévoilait cette immense figure de femme blessée, elle se livre peu à peu.  Et trahit quelques secrets. Ainsi des espaces laissés entre les passage musicaux qu'il appartient à la chanteuse d'habiter.  « Le chef doit attendre », car il faut jouer de ces formidables points d'orgue qui ponctuent le récit. Passionnée, au détour d'une phrase, elle reprend elle-même le rôle ou anticipe les échanges, mimant les répliques du personnage au bout du fil, pour construire cette intensité dramatique de laquelle il faut s'imbiber. Le drame se noue de nouveau qui lui tire même les larmes. Plus qu'une merveilleuse leçon de chant, une vraie leçon de vie.

 

 

Jean-Pierre Robert

 

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S’ouvrant sur un éditorial de l’Inspecteur général de l’Éducation nationale, M. Vincent Maestracci, orientant de façon concise l’élève dans son travail, le supplément Baccalauréat 2010 de L’éducation musicale est d’une rare densité : pas moins de 148 pages d’analyses et références.

 

Indispensable aux professeurs d’Éducation musicale et aux élèves de Terminale qui préparent l’épreuve de spécialité « série L » ou l’épreuve facultative « Toutes séries générales et technologiques du baccalauréat », cette publication réunit les connaissances culturelles et techniques nécessaires à une préparation réussie.

 

À commander aux Éditions Beauchesne : 7, cité du Cardinal-Lemoine, 75005 Paris. Tél : 01 53 10 08 18.  Fax : 01 53 10 85 19.  s.desmoulins@leducation-musicale.com

 

 

Notre livraison de septembre/octobre 2009, « Compositrices II », est notamment consacrée à : Pauline Viardot, Elzbieta Sikora, Simone Féjard, Linda Bouchard…, aux femmes dans la création musicale improvisée (musique actuelle au Québec), à la musique de film au féminin (Germaine Tailleferre, Jocelyn Pook, Rachel Portman, Émilie Simon…).  Sans préjudice d’une analyse de la Symphonie « Héroïque » de Beethoven, d’une interview de Marc-Olivier Dupin (directeur de la musique à Radio France), du compte rendu de la création du Temps l’horloge d’Henri Dutilleux, de propos sur « l’éveil musical » et sur « Éducation musicale & imaginaire »… Non sans les habituelles recensions des nouveautés (édition musicale, bibliographie, CDs et DVDs).

Dossiers déjà parus dans L'éducation musicale


Femmes compositrices (2)
n° 562

Musique et cinéma (2)
n° 561

Musique et cinéma (1)
n° 560

Paris et la musique
à l’époque des Ballets russes
n° 559

La chanson
n° 557/558

Femmes compositrices (1)
n° 555/556

Activités vocales et instrumentales à l’école
n° 553/554

Le bruit
n° 551/552


Percussions
n° 549/550

Dossiers à paraître :

  • Révolutions et musique
  • Opéra, mémoire d'avenir

 

 

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Laëtitia Girard