Élève de Jules Massenet a été altiste à l'Opéra Comique, pédagogue, directeur du Conservatoire de Lille et  compositeur. Son esthétique se situe à la fin du XIXe siècle (courant populaire) et au début du XXe siècle. Il a particulièrement privilégié le répertoire pour alto et piano, violoncelle et piano et les thèmes descriptifs. Les œuvres, brièvement analysées par Marcin Murawski, portent des titres évocateurs et suggestifs : Dans la forêt, (op. 5) ; Douze Pièces pittoresques (op. 8) ; Souvenir du village (op. 9) ; Deux Pièces (op. 39) : Élégie, Rondo. Ces titres traduisent l'esprit du temps : romance, tristesse, mélancolie, élégie et des thèmes tels que « doux souvenir », « joyeux retour », « adieux », exactement à l'instar d'une Exposition de peintures et de miniatures à programme (cf. les Tableaux d'une Exposition (1874) de Modeste Moussorgski). Sa Sonate pour alto et piano (op. 48) s'inscrit dans le cadre du regain d'intérêt pour l'alto ; composée en 1907, elle est de facture classique en trois mouvements : Allegro risoluto, Lento et Allegro risoluto.

Ces 19 plages sont interprétées par Marcin Murawski et Hanna Holeksa au piano ayant un rôle d'accompagnement, tout en assurant les transitions et l'assise rythmique. Ils révèlent avec bonheur ce répertoire conçu primitivement pour violon et piano, violoncelle et piano, ou cor anglais ou hautbois, mais arrangé pour alto, instrument relancé avec succès. Voici donc l'introduction à un compositeur français digne de figurer dans les histoires de la musique française et mis en valeur par Jan A. Jarnicki qui justifie son apport en ces termes : « C'est ma simple contribution pour la promotion de la musique de ma deuxième patrie, à qui je dois tellement » (p. 17). En fait, sa réalisation va bien au-delà. Merci.