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mars-avril 2008
n° 551-552


janvier-février 2008
n° 549-550



novembre-décembre 2007
n° 547-548







Sommaire :

1. L'éditorial de Francis Cousté : Éducation artistique... & culturelle (?)
2. Informations générales
3. Varia
4. Manifestations et Concerts
5. L'édition musicale
6. Bibliographie
7. CDs et DVDs
8. Mots croisés : la grille d'Hélène Jarry
9. La vie de L’éducation musicale


Éducation artistique... & culturelle (?) 

Dès la rentrée 2009, un enseignement d'Histoire des arts sera obligatoirement dispensé - de l'école élémentaire à la classe de terminale (annonce faite conjointement par les ministres de l'Education nationale et de la Culture, le mercredi 30 janvier 2008, en Conseil des ministres). Cet enseignement occupera, notamment, la moitié des programmes d'Education musicale et d'Arts plastiques - jusqu'alors consacrés aux "pratiques instrumentales et picturales" (sic). Il sera également intégré aux programmes d'Histoire (pour un quart de l'horaire), de Lettres et de Langues. Assorti des épreuves ad hoc au brevet des collèges et au baccalauréat...

Sans préjudice de non moins radieuses perspectives, telles que - dès la rentrée 2008 - le renforcement des pratiques artistiques au collège (après 16 heures...) ou le développement de partenariats avec les grandes institutions culturelles nationales et locales. Tout projet d'établissement devra, en outre, comporter un volet culturel. Quant au nombre de Classes à horaires aménagés, il devrait passer, en cinq ans, de 200 à 800.

Comment ignorer, toutefois, que si l'art libére nos désirs, la culture tend à les juguler ? Que si l'art c'est la chose, la culture c'est le rapport à la chose ? D'où les éternelles réticences de nos politiques à développer - dans le cadre d'un enseignement pour tous - d'aussi libertaires apprentissages que ceux de la pratique et de la création artistiques... Faisant, bien au contraire, en sorte que les arts perdent de leur hédoniste dangerosité - addiction à la liberté et aux plaisirs des sens -, voire qu'ils disparaissent, tels d'endoréiques cours d'eau, dans les glorieuses incontinences verbales ou scripturales de la culture. Nostalgie de l'impénitent bavard que fut un Malraux...

Est-il sage, pour autant, de jouer l'art contre la culture, de se claquemurer dans sa discipline ? Assurément non ! Il n'empêche que l'éducation - naguère initiatrice et informative - ne dispense plus guère aujourd'hui que des informations destinées à asservir l'homme à ses futures fonctions. Cependant que les pratiques musicales - démarches initiatiques s'il en est - structurent bien plutôt les sensibilités et forgent les caractères...

Prenons garde à ce que ne soit bientôt défait le peu qu'il nous reste !

Francis B. Cousté

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Parole(s) de ministre ! Au cours de son intervention en Conseil des ministres, le 30 janvier 2008, Mme Christine Albanel [notre photo], ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé les sept mesures suivantes :

1. Dès cette année, un grand portail de l’éducation artistique & culturelle sera mis en chantier pour présenter l’ensemble des ressources numériques gratuites.

2. Au cours de ce semestre, je mettrai à profit la révision en cours du cahier des charges des chaînes publiques pour y intégrer la mission d’éducation artistique & culturelle.

3. Le ministère de la Culture et de la Communication contribuera de façon majeure à la formation initiale et continue des enseignants

4. Nous mettrons l’accent sur la formation à l’image, qui est aujourd’hui un enjeu fondamental.

5.Dans le cadre de véritables projets de territoire, 3 000 médiathèques municipales, 1 200 musées de France, des centaines de scènes théâtrales et musicales soutenues par l’État, bref toutes les structures culturelles, se relieront à tous les établissements scolaires.

6. Les possibilités d’une pratique artistique en dehors de l’école seront développées.

7. Au-delà des trésors de leur région, tous les élèves de France doivent pouvoir découvrir les grandes institutions culturelles de la nation.

 

Communication du Conseil des ministres (ce même jour) : « À la rentrée 2009, un enseignement d’Histoire des arts sera introduit à l’école primaire, au collège et au lycée.  Au collège, en particulier, cet enseignement représentera un quart du programme d’Histoire et la moitié des programmes d’Éducation musicale & d’Arts plastiques.  Le Brevet des collèges comprendra désormais une épreuve obligatoire d’Histoire des arts.  La pratique artistique sera également renforcée à l’école & hors l’école.  Le contact avec les œuvres, les artistes et les institutions culturelles sera systématiquement recherché.  Une offre nouvelle de formation & de ressources pédagogiques sera déployée ».

 

Charlie McCreevy, Commissaire européen au Marché intérieur, a annoncé, le 14 février dernier, son intention de proposer la prolongation, dans l’industrie musicale, de la durée de protection des droits pour les artistes interprètes européens de 50 à 95 ans.  Et cela, eu égard à l’allongement de la durée de vie sous nos climats…

          

 

Centenaire de la naissance d’Olivier Messiaen.  L’opéra Saint François d’Assise sera présenté dans trois villes européennes, en 2008 : à Amsterdam (De Nederlandse Opera, les 1er, 4, 7, 11, 16, 19, 22, 26 et 29 juin), à Paris (Salle Pleyel, le 31 octobre 2008, version de concert), à Varsovie (Opéra de Varsovie, les 10 et 12 décembre 2008).  Sur les cinq continents, sont également programmées plus de soixante exécutions de la Turangalîlâ-SymphonieRenseignements : www.messiaen2008.com

Olivier Messiaen

 

Piratage : « 99 % des téléchargements en Chine sont illégaux » (source : IFPI, Fédération internationale de l’industrie phonographique, 4 février 2008).  Poursuivi par Universal, Sony-BMG et Warner, le moteur de recherche Baïdu, concurrent de Google, n’en continue pas moins à fournir de nombreux liens vers les sites pirates.  Renseignements : www.baidu.com

 

Le chef d’orchestre Philippe Entremont vient d’être engagé par la Deutsche Statsphilharmonie, en tant que « chef invité », pour diverses tournées américaines.

 

Banlieues bleues : Jazz en Seine-Saint-Denis, 25e édition.  Du 14 mars au 18 avril 2008 : concerts-rencontres, répétitions ouvertes, résidences, conférences musicales, ateliers de pratique & de découverte, master-classes…  Renseignements : 9, rue Gabriel-Josserand, 93500 Pantin.  Tél. : 01 49 22 10 10.  www.banlieuesbleues.org

 

Licence de musique, option Jazz : À l’université Toulouse II, les inscriptions pour l’année 2008-2009 sont, d’ores et déjà, ouvertes.  Cette formation est proposée aux étudiants ayant une pratique du jazz et/ou des musiques actuelles.  En plus des cours, cette filière comporte des master-classes, des résidences & ateliers avec des professionnels – cette année : Bill Carrothers, Éric Barret, Nguyen-Lê [notre photo], Guillaume de Chassy, Tony Malaby, Sophie Alour, Michel Portal, Ludovic Florin…  Renseignements : 05 61 50 45 29. http://jazzfac.fr

 

Herbie Hancock, pianiste de jazz américain [notre photo] vient de se voir attribuer, le 10 février à Los Angeles, le prestigieux prix de l’« album de l’année » pour River : The Joni Letters, hommage à la chanteuse canadienne Joni Mitchell [notre photo].  Renseignements : www.herbiehancock.com

                               

 

Ludwig van Beethoven et ses métamorphoses.  Du 3 mars au 4 avril 2008, en l’Auditorium du Louvre, est programmé « Classique en images » : 30 séances d’archives filmées, 6 concerts, séance jeune public, lecture et conférences - au cours desquelles seront mises en lumière les métamorphoses qu’aura connues l’interprétation de la musique de Beethoven, avec des témoignages visuels (de Fürwängler & Toscanini à nos jours).  Métamorphoses, également, à travers les chorégraphies de Béjart, Petit, Plissetskaïa, Bagouet, Marin, Tchérina, Forsythe…  Renseignements : 01 40 20 55 00.  www.louvre.fr

 

La 14e édition du Prix Xavier Montsalvatge – interprétation de musique contemporaine pour piano - se déroulera en l’auditorium du Palau de Congressos de Girona, Catalunya [notre photo], du 20 au 23 novembre 2008.  Hommage y sera rendu à Olivier Messiaen et Karlheinz Stockhausen.  En 2009, seront en outre attribués les Prix de composition de la Ville de Gérone (œuvres pour orchestre à cordes et pour orchestre symphonique d’enfants).  Renseignements : (+34) 872 08 07 09.  www.auditorigirona.org

Foto

 

Institut de France. Pour savoir qui furent, de 1795 à nos jours, les membres de l’Académie des Beaux-Arts, consulter : http://www.academie-des-beaux-arts.fr/membres

 

***


À écouter sur Canal Académie : « Symbolique et rhétorique chez Jean-Sébastien Bach », par le musicologue Gilles Cantagrel [notre photo].  Communication faite devant l’Académie des Beaux-Arts, le 16 janvier 2008 : www.canalacademie.com/symbolique-et-rhetorique-chez-jean.html

 

Le CNRS vient de se doter d’un calculateur d’une puissance de 207 téraflops - soit 207 000 milliards (à virgule flottante…) d’opérations/seconde.  Ah, qu’il est loin le joli temps (1981) où l’Ircam s’enorgueillissait de sa toute nouvelle 4X, capable d’effectuer 200 millions d’opérations/seconde !

Image:P1000019.JPG

 

Vocabulaire [source : Commission générale de terminologie & de néologie]

Fond de catalogue : « Ensemble des œuvres d’un artiste ou d’un groupe, à l’exclusion des productions les plus récentes ».  Équivalent étranger : Back Catalog (EU), Back Catalogue (GB).

Sélection : « Choix d’œuvres musicales mises en valeur dans une programmation, sur une période donnée ».  Équivalent étranger : Play List.

Campaniste : « Spécialiste de la conception, de l’installation, du fonctionnement, du mouvement d’horlogerie et de l’entretien des cloches ».

Fête techno : « Vaste rassemblement, parfois clandestin, qui réunit des amateurs de musique électronique fortement rythmée, en plein air ou dans des locaux désaffectés ».  Équivalent étranger : Free Party, Rave Party.

 

Autour du « Jerry Springer Show » - la première et la plus controversée des émissions américaines de télé-réalité (la plus trash, dit-on) - a été réalisé, à Londres, un opéra-rock.  Lequel devrait être incessamment repris sur Broadway…

 

*Les Francofolies de La Rochelle lancent un hebdo : www.francofolies.fr

 

L’Académie de Jeunes Solistes, créée à l’initiative du violoniste Christophe Boulier [notre photo], offre à de jeunes diplômés de conservatoires la possibilité de participer à des stages de perfectionnement et des master-classes.  Lieu : Mézin (Lot-et-Garonne).  Cours & hébergement gratuits.  Prochaine session : 4-12 juillet 2008.  Renseignements : www.christophe-boulier.com (rubrique : Académie).

 

« Quatuor pour le temps de faim », deuxième service :

 

Vous parlez forte, on vous entend… Vous parlez piano, on vous écoute…

Une oreille humaine

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L’Association « Femmes et Musique » vous convie - dans le cadre de la Journée de la Femme - à un concert, le dimanche 9 mars, à 19 heures, au Conservatoire international de musique (8, rue Alfred-de-Vigny, Paris VIIIe).  Marci Meth, soprano, et Mami Kino, piano, interprèteront des œuvres de : Marie-Antoinette [portrait ci-dessous], Mel Bonis, Francis Poulenc, Haruna Miyake et Isabelle Aboulker.  Entrée libreRenseignements : AFM - 100, avenue de Villiers, Paris XVIIe.  Tél. : 01 47 63 48 80.

 

L’Ircam en tournée européenne : Com que voz, pour deux voix, grand ensemble & électronique, de Stefano Gervasoni et Cristina Branco (d’après des sonnets de Luís de Camões & des fados d’Amália Rodriguez), sera créé à Berlin (10 mars), Paris (11 juin) et Bruxelles (13 juin).  Avec Cristina Branco (fadiste), Frank Wörner (baryton), l’Ensemble Modern (dir. Franck Ollu) et Thomas Goepfer (informatique musicale).  Renseignements : 01 44 78 12 40. www.ircam.fr

 

Musique en Sorbonne.  Les Saisons de Haydn (Le Printemps et l’Été), le lundi 17 mars 2008, à 20h30, Grand Amphithéâtre de l’Université.  Avec Magali de Prelle (soprano), Mathias Vidal (ténor) et Ronan Nédélec (baryton).  Chef de chœur : Denis Rouger.  Chœur et orchestre de Paris-Sorbonne, dir. Jacques Grimbert.  Informations : 01 42 62 71 71. www.musique-en-sorbonne.org

 

À L’Archipel, musique & cinéma.  Mercredi 12 mars, 20h30 : œuvres de Gabriel Dupont, par le pianiste Émile Naoumoff.  Samedi 15 mars, 19h30 : concert « Pianissimo », de Bach à Satie.  Mardi 18 mars, 20h30 : Carte blanche à Édith Canat de Chizy.  Jeudi 27 mars, 20h30 : Carte blanche à Jean-Yves Bosseur.  Sans préjudice de nombreux autres concerts de jazz, de musique du monde ou de chansons… Renseignements : 17, bd de Strasbourg, Paris Xe.  Tél. : 08 26 02 99 24. www.larchipel.net

 

Au Musée Guimet, Musée national des arts asiatiques, l’Ensemble mongol Boerte (du nom de l’épouse de Gengis Khan) se produira le vendredi 21 mars, à 20h30.  Avec Munkh-Erdene Chuluunbat (yatga, cithare traditionnelle mongole) & Ganpurev Dagvan (ikh khuur, contrebasse mongole, et khuumii, chant diphonique).  Ils seront entourés de Zolzaya Boldbaatar & de Huyagsaikhan Luvsansharav (morin khuur, violon des steppes à tête de cheval).  Renseignements : 6, place d’Iéna, Paris XVIe.  Tél. : 01 40 73 88 18.  www.guimet.fr

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Musique russe à la Salle Pleyel. Le vendredi 14 mars, à 20h, l’Orchestre national d’Île-de-France, dir. Yoel Levi, exécutera : Ouverture de fête, op. 96 de Dimitri Chostakovitch, Concerto pour piano n°1, op. 23 de Piotr Ilyitch Tchaïkovski (soliste : Stephen Brotzman) et Petrouchka d’Igor Stravinski (version de 1947).  Renseignements : 01 43 68 76 00. www.orchestre-ile.com

Photo

Tamara Karsavina dans Petrouchka, 1911

 

Berg/Mozart à l’Ensemble Intercontemporain : Toulouse (13 mars, 20h30, Halle aux grains), Cologne (16 mars, 20h, Philharmonie), Bruxelles (17 mars, 20h, Palais des Beaux-Arts) et Paris (18 mars, 20h, Salle Pleyel).  Au programme : Sérénade « Gran Partita » K.361 (pour 13 instruments à vents) de Mozart.  Concerto de chambre (pour piano, violon et 13 instruments à vent) d’Alban Berg.  Avec Mitsuko Uchida, piano (notre photo), Christian Teyzlaff, violon, et l’EIC, dir. Pierre Boulez.  Renseignements : 01 44 84 44 53.  www.ensembleinter.com

 

Conte musical : L’Enterrement de Mozart (création mondiale).  Musique de Bruno Mantovani. Texte d’Hubert Nyssen.  Ensemble Musicatreize (notre photo), dir. Roland Hayrabedian.  Grand Théâtre d’Aix-en-Provence, le mardi 1er avril à 20h30.  Renseignements : 04 91 00 91 31.  www.musicatreize.org ou www.legrandtheatre.net

 

Concert « Contre Histoire ».  En l’auditorium du musée d’Orsay, le jeudi 27 mars, à 20h, l’ensemble Alternance, Nicolas Hodges (piano), Sébastien Roux & Olivier Pasquet (informatique musicale Ircam) interprèteront, de Georges Aperghis : Dans le mur (création mondiale), Trio pour clarinette, piano & violoncelle et Rasch / de Brian Ferneyhough : Opus contra naturam / de Panayiotis Kokoras : Morphallaxis (en création mondiale).  Renseignements : 01 40 49 47 50. www.musee-orsay.fr

Jonathan Harvey et Georges Aperghis (à droite)

« Les Sept dernières paroles de notre Sauveur sur la croix » de Joseph Haydn, œuvre au programme du baccalauréat Musique en 2008-2009, sera donnée le 18 mars 2008, en l’église Notre-Dame des Blancs-Manteaux (12, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), dans la nouvelle version réalisée par le chef de chœur Pierre Calmelet - pour soprano, chœur de chambre & ensemble instrumental.  Renseignements : http://madrigaldeparis.free.fr

 

Au Théâtre des Bouffes-du-Nord, sera donné le 24 mars, à 20h 30, le Pierrot lunaire de Schoenberg avec, notamment, Salomé Haller, soprano.  Au même programme : Quatuor pour piano et cordes op.25 de Brahms.  Renseignements : 37bis, bd de la Chapelle, Paris Xe.  Tél. : 01 46 07 34 50.  www.bouffesdunord.com

 

Concert éducatif à la Cité de la musique : Le samedi 29 mars, à 11h, en la Salle des concerts, le pianiste Pierre-Laurent Aimard [notre photo] commentera L’Art de la fugue de Jean-Sébastien Bach.  Dossier pédagogique à la disposition des enseignants.  Renseignements : 211, avenue Jean-Jaurès, Paris XIXe.  Tél. : 01 44 84 44 84.  www.cite-musique.fr

 

Rencontre autour du Yeongsanjae : Dans le cadre du 12e Festival de l’Imaginaire, organisé par la Maison des cultures du monde, l’Auditorium Saint-Germain ouvre ses portes à la Corée et reçoit les moines et nonnes du temple Bongwonsa, sous la direction du vénérable Ku-Hae, trésor vivant, pour cette cérémonie bouddhique, où interviennent chant, musique et danse.  Les vendredi 28 mars (20h30), samedi 29 mars (20h30) et dimanche 30 mars (17h).  Renseignements : 4, rue Félibien, Paris VIe.  Tél. : 01 46 34 68 58.  www.mcm.asso.fr

 

Le Jour et La Nuit.  Les mardi 8 et jeudi 10 avril, à 20h30, le Chœur de Paris-Sorbonne, dir. Denis Rouger, donnera, en l’amphithéâtre Richelieu, des œuvres de Fauré, Saint-Saëns, Lili Boulanger et des inédits de Reynaldo Hahn.  Avec Florence Bonnet, soprano, et Sara Beucler, piano.  Renseignements : 01 42 62 71 71. www.musique-en-sorbonne.org

Francis Cousté

 

 

 


PIANO

Jean-Sébastien BACH : Inventions, BWV 772-786.  Édition en couleurs.  Claude Charlier/Pôle Nord (66, rue du Nord.  B-1000 Bruxelles.  Tél. : 00 32 (2) 218.45 76.  pole.nord@skynet.be).  21,5 x 31 cm, 50 p.

Cette édition « raisonnée et argumentée en fonction des critères d’analyse utilisés au XVIIIe siècle » propose, pour la première fois, une analyse structurelle en couleurs des Inventions de Bach - utile introduction à une lecture avertie du Clavier bien tempéré.  Où est mis en évidence le caractère polythématique de chaque pièce et, grâce à une fiche technique, son canevas.  Il s’agit là du tout premier recueil d’une édition coloriée de l’œuvre de Bach, à laquelle nous souhaitons la plus large diffusion.

 

GUITARE

Jon BUCK : La guitare en 10 leçons.  Traduit de l’anglais.  Gründ (www.grund.fr).  19 x 23,5 cm, tablatures, ill. couleurs.

Dans un domaine éditorial pléthorique, voilà un ouvrage sérieux, abordable et progressif, synthétique et compact !  Il comporte dix chapitres : Avant de commencer / Les premiers pas / Les accords ouverts / Théorie musicale élémentaire / Les accords barrés / Les gammes / Les solos / Les tablatures / Arpèges & extensions d’accords / L’évolution des styles musicaux.  Ensemble opportunément assorti d’un « Répertoire d’accords » et d’un index.  Site de l’auteur : www.jonbuck.co.uk

 

ICONOGRAPHIE

Régis HAAS : Le Pack Images.  24 fiches couleurs en chemise cartonnée.  Fuzeau (www.musique-education.com) : 9756.  21 x 29,7 cm.  3,19 €.

Plaisantes et informatives sont ces 24 fiches (réunissant quelque 200 vignettes), qui apporteront aux jeunes un utile complément iconographique à l’enseignement dispensé.  Notamment en ces temps étranges où il serait incongru qu’un maître demande à ses élèves de posséder un quelconque manuel…  Nos compliments à Régis Haas, lui-même professeur d’Éducation musicale, pour son indéniable sens pédagogique et ses qualités d’illustrateur.

 

Francis Cousté

 

TROMPETTE (ou VIOLON) & ORGUE

Jean-Dominique PASQUET : Notturno pour trompette (ou violon) & orgue.  Europart-Music (Abbaye Saint-Martin, 86240 Ligugé.  europart@abbaye-liguge.com). 6 p. + 2 p. (parties séparées : trompette en sib et trompette en ut).

En 1973, Jean-Dominique Pasquet, organiste et professeur d’Analyse musicale à l’École Normale, a composé ce Notturno, pour violoncelle et orgue.  La présente édition est écrite pour trompette (ou violon) et orgue. Le compositeur a dédié son opus 4 à Thomas Kim.  Très bien gravée, la partition comprend toutes les indications indispensables pour la registration, les nuances, les tempi et, d’une manière générale, la dynamique.  La pédale assure un ostinato rythmique en rythme pointé qui, après un genre de recto tono, évolue mélodiquement dans un ambitus restreint.  La trompette (ou le violon) énonce une mélodie très expressive sur un fond d’accords en valeurs longues, d’abord moderato, puis un poco piu mosso.  L’œuvre revient au tempo initial, puis s’accélère pour aboutir à un fortissimo contrastant ensuite avec un pianissimo, et l’ensemble se termine sur de longues tenues et un point d’orgue. Cette œuvre très attachante, discrète, méditative : un modèle du genre, à entendre et réentendre.

Édith Weber

 

PIANO

Johann Sebastian BACH : Sechs Partiten.  Erster Teil der Klavierübung BWV 825-830.  Édition entièrement revue & enrichie par Richard Douglas Jones.  Urtext der Neuen Bach-Ausgabe.  Bärenreiter : BA 5152.

Avant de chanter les louanges de cette publication, regrettons une nouvelle fois qu’elle ne soit préfacée qu’en allemand et en anglais.  Des éditions trilingues seraient vraiment appréciées.  Cela dit, il s’agit d’une réalisation exemplaire et passionnante.  Inutile de vanter la précision et la clarté de cette édition : rien que d’habituel chez Bärenreiter.  Mais, surtout, il est très intéressant d’avoir, outre une édition critique de premier plan, la publication côte à côte d’une édition dans laquelle ont été pour la première fois incorporées des corrections de la main même de Bach, mais aussi, dans deux copieux appendices, des versions ornementées ou des variantes significatives.  Bref, il s’agit d’une édition de travail de tout premier plan.

 

Santos CHILLEMI : Neuf images d’Argentine, suivies de Quatre hommages pour piano. 1 vol. 1 CD.  Lemoine : 28 603 H.L.

Né en 1950 à Buenos Aires, le compositeur et pianiste argentin Santos Chillemi vit à Paris depuis 1981.  « Santos est de ceux qui font avancer le jazz », écrit de lui Martial Solal.  Et s’il faisait tout simplement avancer la musique ?  Ces pièces, remarquablement interprétées par leur compositeur, témoignent d’une grande maîtrise de tous les styles de musique, du rock aux grandes œuvres classiques.  En témoignent ses hommages à Debussy, Satie, Ravel et Bartók, hommages qui ne sont en rien des pastiches, mais des évocations très personnelles de ces compositeurs.  Souhaitons à ces œuvres la large diffusion qu’elles méritent.

 

VIOLONCELLE

Louis VIERNE : Soirs étrangers pour violoncelle & piano. Lemoine : 23031 H.L.

On a trop tendance à réduire Louis Vierne à ses compositions pour orgue.  Certes, l’orgue fut son instrument de prédilection, mais il ne faudrait pas oublier son œuvre orchestrale, ses mélodies et sa musique de chambre.  Précisément, ces Soirs étrangers de 1928 méritent d’être redécouverts.  Il s’agit de cinq pièces qui vont de Grenade au Canada en passant par la Chine… Point ici de mauvais folklore, mais des tableaux pleins de vie et de poésie. Souhaitons que les violoncellistes remettent à leur répertoire ces pièces méconnues.

Louis Vierne - Soirs étrangers - Couverture

 

Claire MORTIER : Cellobsession pour violoncelle seul.  Combre : C06568.

Créée à Fontainebleau en mai 2006, cette pièce est d’un niveau de fin deuxième cycle.  Elle n’est pas seulement destinée à mettre en valeur le violoncelle sous toutes ses facettes, mais constitue une brève rhapsodie qui a, semble-t-il, été fort appréciée dès sa première audition.

 

SAXOPHONE

Alexandre CARLIN : Nicolas le petit chat pour saxophone alto & piano. Lafitan : P.L. 1765.

Il s’agit là d’une charmante pièce pour un tout jeune saxophoniste qui apprendra ainsi à faire très agréablement chanter son instrument.

 

Francis COITEUX : Le Saltarello pour saxophone alto & piano.  Lafitan : P.L. 1664.

Voilà une pièce de niveau difficile et qui mérite bien son titre. Dans cette sonate en trois petits mouvements, le saxophoniste est invité à jouer l’acrobate, aussi bien dans l’allegro risoluto que dans l’andante cantabile. Et, bien sûr, cela culmine dans le mouvement final de saltarelle. Voilà, en tout cas, une pièce très intéressante musicalement, pleine de vie et de charme.

 

Max MÉREAUX : Magic Rag pour saxophone alto & piano.  Lafitan : P.L. 1756.

Max Méreaux nous offre un rag bien savoureux qui, à la fois, réjouira ses interprètes et les mettra à rude épreuve… surtout le saxophoniste, évidemment. Une pièce pleine de bonne humeur et d’entrain : en un mot, magique !

 

Charles KOECHLIN : Monodie extraite des 12 Monodies pour instruments à vent, op. 213, pour saxophone alto.  Billaudot : G 7767 B.

Cette Monodie n°9 pour saxophone alto date de 1947, c'est-à-dire de la fin de la vie de Charles Koechlin.  Certes, il s’agit de pièces « pédagogiques » puisque destinées à la lecture à vue pour le Conservatoire de Saint-Étienne.  Mais Charles Koechlin a toujours considéré ses compositions pédagogiques comme œuvres à part entière.  En réaction, à la fois, contre la primauté de l’harmonie et celle de la tonalité, cette Monodie est un long chant ondulant et envoûtant. On se trouve, et ce n’est pas étonnant, dans une ambiance très fauréenne. Signalons que cette pièce n’a été créée que le 27 avril 2004…  Il y a encore beaucoup de trésors à découvrir !

 

Piotr Illitch TCHAÏKOVSKI : Walzer op. 48.  Sérénade pour cordes transcrite pour quatuor de saxophones par Riccardo Cirri.  Billaudot : G 7898 B.

Dans notre livraison de mars avril 2006, nous avions rendu compte de la transcription pour clarinettes déjà réalisée Riccardo Cirri.  Il était bien naturel que les saxophonistes puissent également disposer de cette page délicieuse.  Ajoutons que le matériel comporte parties séparées et conducteur.

 

Jean-Luc LEPAGE : Vents d’anche ! pour saxophone alto (ténor ou soprano) ou clarinette & piano.  Combre : C06585.

L’auteur revendique hautement le jeu de mots puisqu’il s’agit là d’une « louange en trois parties de la vigne et du vin ». Cette évocation (ou invocation à l’esprit du vin ?) se laisse déguster avec plaisir, et l’on peut en user sans modération… Comme le dit Jean-Luc Lepage : « À votre santé ! »

 

MUSIQUE D’ENSEMBLE

Jean-Maurice MOURAT [notre photo] et Guy COTTIN : Les classiques pour flûte & guitare.  Volume A.  Combre : C06584.

Saluons cette entreprise fort intéressante.  Ces duos s’adressent, en effet, à des instrumentistes encore peu aguerris.  Les auteurs donnent, à cet égard, des conseils fort judicieux sur le placement des instrumentistes et sur le fait qu’il convient, pour équilibrer les deux instruments, de faire dialoguer plusieurs guitaristes avec le flûtiste.  Point de parties séparées : les deux instrumentistes joueront sur la même partition et seront ainsi incités à mieux s’écouter.  Le choix des quarante pièces est varié et s’adapte parfaitement à cette formation. Voilà une réalisation tout à fait judicieuse pour la formation musicale des élèves.

 

MUSIQUE DE CHAMBRE

Olivier ALAIN : Quatuor à cordes op. 123.  Annotations et adaptation de Marie-Claire Alain.  Delatour : DLT1466.

On sait le travail accompli par Marie-Claire Alain pour l’édition des œuvres de son frère Jehan.  Travail qu’elle poursuit pour les œuvres d’Olivier, son autre frère disparu en 1994.  Sans oublier leur père, Albert Alain, élève de Fauré, dont elle a enregistré les œuvres sur son orgue de Saint-Germain-en-Laye.  Marie-Claire Alain a donc ici ressuscité une œuvre de son frère écrite en 1949 : le cinquième et dernier mouvement de ce quatuor, intitulé « Stèle » (in memoriam Ginette Neveu) est un poignant largo écrit immédiatement après la mort tragique de Ginette Neveu dans l’accident d’avion du 28 octobre 1949.  Les quatre autres mouvements sont d’une écriture lyrique et passionnée.  Nous connaissions Olivier Alain, critique musical, conférencier des Jeunesses musicales de France et fondateur du CNR de Paris.  Ce sera l’occasion de découvrir le compositeur dont l’œuvre ne comporte pas moins de 170 numéros d’opus…

 

CHANSONS

Jean-Jacques, Robert, Marc, Marliese & Pierre WERNER : Chansons d’Alsace et d’ailleurs.  Delatour : DLT 1585.

Attention, il ne s’agit pas d’un savant recueil de chansons avec apparat critique approprié. Non ! Il s’agit d’un joli cadeau de la famille Werner au grand complet, regroupée autour du « témoignage musical » de Jean-Jacques.  Ce livre rassemble donc refrains alsaciens ou apparentés (« En passant par la Lorraine… ») notés à la diable, recettes alsaciennes et surtout d’adorables dessins de Pierre Werner qui ne sont pas sans évoquer ceux d’Hansi…  On ne s’étonnera donc pas de trouver - à côté de chansons alsaciennes, en alsacien, comme Der Hans im Schnokeloch ou Das Elsaβ, unser Ländel – « Savez-vous planter les choux », « la Capucine » ou… « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ».  Bref, ce petit livre est un bain de jouvence inattendu et bien agréable.  Merci aux éditions Delatour d’avoir… osé !

Daniel Blackstone

 

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Jean DURON (Sous la direction de) : Cadmus & Hermione de Jean-Baptiste Lully et Philippe Quinault.  « Regards sur la musique », Mardaga/Centre de musique baroque de Versailles.  20,3 x 18,5 cm, 260 p., ill. n&b et couleurs, ex. mus. 29 €.

Publié à l’occasion de la reprise de l’ouvrage de Lulli à l’Opéra-comique (janvier 2008), ce magnifique volume - au format à l’italienne - ne manquera certes pas de réjouir tous ceux qui considèrent le Florentin comme l’un des plus grands musiciens que la France ait suscités.  Au fil de quatre grands chapitres (Le mythe, Les hommes, L’œuvre, Regards), huit éminents musicologues et historiens de l’art, de la scène, de la danse ou de la littérature nous proposent leurs commentaires – opportunément illustrés - du livret, de la partition et de la scénographie.

 

Revue de l’ABF n°9.  1er semestre 2008.  21 x 29,5 cm, 126 p., ex. mus., ill. n&b.  10 €.

Cette nouvelle livraison de la revue de l’« Association Beethoven France & Francophonie » (tél. : 01 30 59 03 87. www.beethoven-france.org) comporte des articles biographiques (« Marie Erdödy fut-elle l’Immortelle Bien-Aimée ? »…), musicologiques (Missa Solemnis, Ve Symphonie, ouvertures, transcriptions, etc.), ainsi que des comptes rendus de concerts, spectacles, voyages & manifestations.

Couverture du n°8 de la revue Beethoven

 

Jean-Luc MAXENCE & Élisabeth VIEL : Anthologie de la poésie maçonnique et symbolique.  Dervy (22, rue Huyghens, Paris 14e).  16 x 24 cm, 524 p., ill. n&b, ex.mus. 23,50 €.

Depuis ses origines, la franc-maçonnerie aura été une inépuisable source d’inspiration pour les artistes.  Ont été ici sélectionnés quelque 200 poètes et chansonniers - francs-maçons ou proches de la franc-maçonnerie -, près de 400 de leurs poèmes, sur trois siècles d’histoire.  Pour les XVIIIe et XIXe siècles (sélection réalisée par Élisabeth Viel), nous trouvons des textes des initiés : N. Chamfort, M.-J. Chénier, J.-B. Clément, l’abbé J. Delille, J.-J. Florian, É. Fréron, G. Monthéus, L. Michel, G. de Nerval, E. Pottier, M. Procope, Rouget de Lisle, Voltaire…  Pour le XXe siècle (sélection de Jean-Luc Maxence), des textes de : M. Alyn, L. Aragon, J. Brel, A. Breton, L. Campion, J. Cassou, Malcolm de Chazal, P. Dac, L. Ferré, O. Milosz, J.-P. Rosnay, Saint-Pol-Roux, P. Valéry, G. Vigneault…  Éclairant !

 

Georges APERGHIS : Avis de tempête.  Entretien avec Célia Houdart.  « Journal d’une œuvre », Intervalles (tél. : 01 56 43 83 30. www.editionsintervalles.com).  17 x 20,5 cm, 128 p., ill. couleurs, 26 €.

Il s’agit là d’une « enquête » sur le spectacle Avis de tempête, auprès du compositeur bien entendu, mais aussi de ses collaborateurs et interprètes – tous artisans d’une création qui permit à chacun d’explorer les limites d’une forme et ses propres limites compositionnelles, instrumentales, vocales, théâtrales, scéniques ou vidéographiques.  Joyeuse production au cœur de l’épouvante, Avis de tempête a reçu - au titre de « la meilleure création musicale » - le Grand Prix de la critique 2004-2005.  Somptueux en est cet écho bibliographique - qui comporte, en particulier, le journal d’une œuvre, un entretien de Célia Houdard avec le compositeur et des éléments d’analyse.

 

Philippe ALBÈRA : Le Son et le Sens. Essais sur la musique de notre temps. Contrechamps (14, quai du Rhône, Case postale 5825, CH-1211 Genève 11.  www.contrechamps.ch ).  14 x 22 cm, 590 p., ex. mus.  39 €. 

Fondateur & directeur artistique des éditions Contrechamps, Philippe Albèra a écrit de nombreux essais sur la musique et les compositeurs du XXe siècle, aussi bien que des textes de circonstances, des programmes de concerts, etc.  À l’occasion du 30e anniversaire des éditions Contrechamps, c’est un florilège de ses écrits qui a été ici réuni : quinze essais, vingt-six portraits de compositeurs, quinze commentaires d’œuvres.  Ensemble assorti d’un lumineux épilogue : « Comment finir ? La verticale Schoenberg ».

 

Herbert von Karajan (1908-1989).  Les images d’une vie.  Préface d’Anne-Sophie Mutter. Essai biographique de Jürgen Otten.  Éditions Verlhac (www.verlhaceditions.com)

Admirable est cet album de photos consacré à l’éblouissante carrière d’un chef d’orchestre - à la fois traditionaliste et moderniste - qui, dès 18 ans, n’hésitait pas à déclarer : « la direction n’a aucune importance ; que ce soit en dirigeant, en skiant ou au volant d’une voiture de course, je veux simplement être le meilleur » et, sur ses vieux jours, confiait : « Je dus toujours veiller à dépasser les autres ».  De l’enfance d’un chef au personnage-culte, une trajectoire mémorable.

 

 

Paule PETITIER & Gisèle SÉGINGER (Sous la direction de) : Les formes du temps.  Rythme, histoire, temporalité.  « Formes et savoirs », Presses universitaires de Strasbourg (tél. : 03 88 25 97 20/21. pus@umb.u-strasbg.fr).  16,5 x 24 cm, 416 p., ex.mus.  24 €.

Cette somme comporte cinq têtes de chapitre : Figures du temps & configuration de l’histoire / Rythmes de l’histoire, rythme du sujet / Temps cyclique, temps historique / Rythme & déconstruction de l’histoire / Le rythme, une forme-sens moderne.  Dans cette dernière partie, Martin Laliberté brosse les principales étapes du statut du rythme depuis 1900 - en résonance avec la place qu’a prise le corps dans la culture occidentale.  Chez Debussy, en quête d’un temps subjectif, mouvant et fluide, et chez Schönberg, Stravinsky et Varèse qui ont fait du rythme l’axe de leurs discours…  Pascal Michon nous entretient, pour sa part, du rythme comme « manière-de-fluer »…

 

Philippe ROBERT : Great Black MusicUn parcours en 110 albums essentiels.  Préface de Florent Mazzoleni.  « Formes », Le mot et le reste (tél. : 04 91 73 41 88.  www.atheles.org/lemotetlereste).  14,8 x 21 cm, 248 p., ill. n&b.  20 €.

Expression de révolte, la grande musique noire a toujours revêtu de multiples formes.  Cette sélection - signée de l’éminent chroniqueur Philippe Robert - nous propose un « regard sur le passé à travers le présent ».  Depuis Lady sings the blues (Billie Holiday / Verve, 1954) jusqu’à Vietnam : Reflections (Billy Bang / Just’in Time, 2005) sont ainsi recensés 110 des principaux albums dédiés à ces musiques – blues, jazz, soul, funk, R’n’B, reggae, disco, afro-beat, hip hop… Chaque album est illustré de sa pochette d’origine.

Great Black Music

 

Jacques VIRET : B.A.-BA de musicothérapie.  Pardès (44, rue Wilson, 77880 Grez-sur-Loing. Tél. : 01 64 45 67 23).  14 x 21 cm, 128 p., ill. n&b.  12 €.

À l’éminent professeur de l’Université de Strasbourg, nul domaine musical ne demeurera décidément étranger (sinon peut-être, de Boulez, les fureurs artisanes…).  Dans la même maison d’édition, n’avait-il pas déjà publié : B.A.-BA du chant grégorien (2004), B.A.-BA de la musique médiévale (2005) et un remarquable « Qui suis-je ? Wagner » (2006) ?  Sept parties composent le présent essai : Soigner par la musique / L’homme musical & la musique humaine / Magie musicale, incantation, mantra / Les effets de la musique / La psychothérapie musicale / Les thérapies vocales / Au cœur de l’être, l’harmonie.  Pour vous faire une religion !

Francis Cousté

 

Joseph COPPEY & Jean-Willy KUNZ : Helmut Walcha. Nuit de lumière.  Jérôme-Do Bentzinger, éditeur (8, rue Roesselmann, 68000 Colmar.  Tél. : 03 89 24 19 74).  220 p.  18 €.

Toute une génération d’interprètes a été très marquée par le rayonnement de l’organiste non voyant Helmut Walcha (1907-1991), et largement influencée par les critères d’interprétation consignés dans sa vaste production discographique (notamment Archiv Produktion).  Ce livre a connu un tel succès qu’une deuxième édition vient d’être réalisée.  Cette monographie s’impose d’emblée par l’abondance des sources écrites et orales : extraits d’archives, programmes de concerts, témoignages de ses assistants et d’artistes de renom international, imposante correspondance, nombreux documents iconographiques, photos authentiques…  Cet ouvrage, très vivant, se lit facilement. Au fil des pages, le lecteur se représente les différents moments de la vie du petit Helmut qui fait face à son handicap, puis les étapes de sa carrière professionnelle.  Les auteurs brossent également un tableau des activités musicales, au conservatoire et dans les différentes églises de Leipzig ; signalent au passage les divers « partenaires qui eurent le privilège de jouer avec Helmut Walcha », sans oublier son cadre familial, les institutions, la situation tragique en Allemagne dans les années 1940.  En 1945, H. Walcha retourne à Francfort où, pendant 37 ans, il assure les cultes luthériens (avec de nombreux casuels) à côté de son enseignement, des tournées de concerts et des enregistrements. C’est aussi grâce au disque et à ses articles qu’il sera connu dans le monde entier.  L’absence presque systématique de légendes datées, de références précises, de notes infrapaginales et d’index n’enlève rien à l’apport de cette monographie accompagnée de « documents complémentaires » très instructifs.  L’œuvre de Helmut Walcha le suit à travers ses disciples et les nombreux témoignages faisant, de cet organiste liturgique et interprète hors pair, aussi un « humaniste » dont le parcours s’est effectué de la « Nuit » vers la « Lumière ».

Édith Weber

 

POUR LES PLUS JEUNES

Christine Destours (illustrations) : Mon père m’a donné un mari.  Didier jeunesse, « Pirouette ». Dès 3 ans. Album illustré, 24 p., 11 €.

« Mon père m’a donné un mari, mon Dieu, quel homme, quel petit homme ! Mon père m’a donné un mari, mon Dieu, quel homme, qu’il est petit ! »  Christine Destours s’est emparée de cette chanson ultra-connue avec bonheur ! Le plaisir qu’elle a eu à créer un univers coloré, déjanté et rythmé se retrouve à chaque page.  Le lecteur, petit ou grand, se laisse surprendre. Un texte insolent et terriblement réjouissant !

 

Aimée de La Salle (texte).  Aimée de La Salle et Serena Fisseau (récit et chansons), Marion PIFFARETTI (illustrations) : Les amourettes du p’tit moulin.  Didier Jeunesse.  Livre-CD.  Dès 3 ans.  40 p.  17,50 €.

Petit Vieux et Petite Vieille s’aiment tendrement sous les ailes du p’tit moulin et nous font partager leur quotidien au rythme de chansons : on descend dans leur jardin, on plante de bons gros choux, on se promène auprès de la belle fontaine, on entend le hibou dans la forêt lointaine… Les deux interprètes chantent a cappella ces délicieux airs.  Leurs voix douces et fraîches séduisent le public qu’elles rencontrent lors de nombreux spectacles en bibliothèques, crèches ou lors de festivals.  L’illustratrice donne vie à ces petits vieux, des héros tels que l’on n’en voit pas assez, s’animant dans un décor enchanteur et délicat.  Une réussite qui donne envie de goûter à l’amour !

 

Fred Sochard : Je dessine comme un grand les instruments de musique.  Flammarion, « Les activités du Père Castor ».  Livre d’activité.  Dès 4 ans.  32 p.  8,50 €.

Voilà un petit cadeau pour mélomanes et apprentis musiciens ! En suivant les indications de Fred Sochard, ils reproduisent indéfiniment leurs instruments préférés grâce aux feutrex et aux pages effaçables ! Batterie, guitare, harpe, piano… sont au rendez-vous.  Les illustrations sont colorées, modernes et simples.  Une très bonne idée !

 

Susie MorgensterN & Isa Fleur (chansons).  Arthur Rackham (illustrations). Traduit de l’anglais par François Morvan.  Comptines de ma mère l’oie (Mother Goose the old nursery rhymes).  Livre-CD. Actes Sud Junior.  De la Maternelle à la Sixième. 92 p.  23 €.

Susie Morgenstern est une star de la littérature de jeunesse qui, après avoir chanté sur scène, publie son premier livre-CD.  Petit retour aux sources pour cette Américaine qui propose, avec naturel et amour de la langue, les comptines anglaises qui l’ont bercée durant toute son enfance.  Traduites par François Morvan, les voici rééditées, en édition bilingue, pour faire (re)découvrir aux petits Français les illustrations du grand Arthur Rackham (1867-1939).  Un régal pour tous !

 

Muriel Bloch (récit).  Bertrand Bataille (illustrations).  Bien fait pour le diable !  Un conte de Cuba.  Gallimard Jeunesse musique, « Contes du bout du monde ».  Dès 5 ans.  Livre-CD.  36 p.  16 €.

Après le Japon, le Cap-Vert et Madagascar, Muriel Bloch s’empare de la musique cubaine pour nous raconter l’incroyable histoire d’un homme un peu bizarre.  Ce drôle de personnage part travailler en Enfer pour le Diable, avec nonchalance.  Il ne craint rien ni personne, et le Diable n’est pas au bout de ses surprises…  L’auditeur se laisser bercer par le guiro, les claves, le luth qui accompagnent la voix mélodieuse de notre chère conteuse.  Radio France, qui met à la disposition de Gallimard Jeunesse son catalogue Ocora, assure un voyage de qualité au bout du monde.  Les illustrations de Bertrand Bataille sont des toiles d’une véritable tendresse.  C’est avec succès qu’il s’est inspiré de l’humour et de la poésie du texte pour créer un monde fantastique.  Un très beau livre-CD.

 

Gérard Morel (paroles et musique).  Frédérique Bertrand (illustrations).  Les goûts d’Olga.  Éditions du Rouergue, « La prochaine fois je vous le chanterai ».  Dès 5 ans.  Album illustré avec CD.  32 p.  19,50 €.

Olga sait très bien ce qu’elle aime et n’aime pas ! Elle aime : le poisson, les éclairs, les grands secs.  Elle n’aime pas : le poulet, la brioche, les p’tits gros.  Mais le héros, lui, ce qu’il veut savoir, c’est si elle l’aime !  Gérard Morel joue avec les mots et les sonorités.  Il invente un texte plein de rebondissements qui nous emmène un peu partout.  Frédérique Bertrand s’empare des jeux de mots pour mettre en scène un univers loufoque : les poissons ont des pattes, les éclairs se portent en drapés, le boulot salit ! Un livre réjouissant !

Les goûts d'Olga (1CD audio)

 

Alphonse Daudet (texte), Éric Battut (illustrations), Olivier Penard (compositeur), Jacques BonnaffÉ (récitant), Jean-Michel Despin (direction musicale) : La chèvre de M. Seguin.  Livre-CD Didier Jeunesse, « Contes et opéras ».  23,50 € (le CD seul est également disponible.  Distrib. Harmonia Mundi).

En 1998, Éric Battut crée un univers mystérieux, touchant et violent à la fois.  La nature et la soif de liberté sont les héroïnes de sa Chèvre de M. Seguin.  Aujourd’hui, ses illustrations poignantes accompagnent le superbe conte musical d’un jeune compositeur, Olivier Penard, qui mêle classique, jazz et musique de film.  Il a imaginé une œuvre pour récitant et 15 musiciens.  Le pupitre des bois traduit l’espièglerie de la chèvre, les cuivres rutilants peignent la férocité du loup et le quintette à cordes dit toute la mélancolie de M. Seguin.  La voix chaude et profonde de Jacques Bonnaffé donne un nouveau souffle aux mots si familiers d’Alphonse Daudet.  Une occasion unique de redécouvrir la force de ce texte !

Aurélie Clément

 

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Johann Sebastian BACH : The Cello Suites.  2CDs Verso : 2051.  Distr. Codaex.  TT : 2h32.

Le jeune violoncelliste espagnol Adolfo Gutiérrez Arenas avait suscité notre enthousiasme par son premier programme chez Verso (Barber/Rachmaninov/Piazzolla) ; cette fois, il s'attaque au socle même du répertoire de son instrument, ne craignant pas la concurrence d'illustres devanciers, et l'on est ému d'entendre une telle maturité chez un artiste de sa génération.  La généreuse ampleur de sa sonorité, la « voix » riche de résonances harmoniques qu'il fait sortir de son violoncelle Garimberti, la noblesse de sa rythmique, le « geste » enveloppant de son phrasé, la vitalité qu'il imprime au discours polyphonico-mélodique, nous incitent à élire cette intégrale des six Suites au premier rang de nos favorites.  L'Académie Ravel avait déjà consacré ce musicien hors du commun, au vaste répertoire ; espérons le réentendre souvent sous nos cieux.

Sylviane Falcinelli

 

Jan Dismas ZELENKA : Missa Purificationis Beatae Virginis Mariae.  Litaniae Lauretanae « Consolatrix Afflictorum ».  Nibiru : 01 47-2211.  CD Diffusion (28, route d’Eguisheim, BP 4.  68920 Wettolsheim.  info@cddiffusion.fr).  TT : 61’27.

Le compositeur tchèque Jan Dismas Zelenka, né à Lounovice (Bohême) en 1679 et mort à Dresde en 1745, redécouvert depuis quelques décennies, a essentiellement composé des œuvres de musique religieuse appartenant au Baroque tardif.  Parmi ses vingt Messes, figure la Missa Purificationis Beatae Virginis Mariae, composée en 1733 « à l’occasion de l’heureux enfantement, par la grâce du Seigneur, de Madame l’Électrice ».  Cette Messe - en premier enregistrement discographique - ne concerne donc pas la Fête de la purification de Marie.  Très solennelle, elle est écrite pour grand orchestre, avec quatre trompettes et timbales, hautbois et flûtes.  Composée rapidement, elle est relativement brève, sans ambages, de caractère allant. Le découpage comprend les parties traditionnelles de la Messe, avec la triple invocation du Kyrie assez énergique ; le Gloria enlevé, dont l’éclat est rehaussé par la sonorité des cuivres ; le Credo incisif et affirmatif ; le Sanctus expressif, avec des entrées successives ; le Benedictus-Hosanna très méditatif ; et l’Agnus Dei d’abord intériorisé, puis plus animé, se termine en force.  Le disque est complété par les Litaniae Lauretanae « Consolatrix Afflictorum », frappant par leur justesse et plénitude vocale.  Dirigé par Adam Viktora, l’« Ensemble Inégal», avec des chanteurs et instrumentistes de tout premier plan, réserve un sort royal à ces deux partitions à découvrir impérativement.

 

BACH-BUSONI, CHOPIN, LISZT.  Caroline Doerge Alassio.  Gutingi Gut : 239. Diffuseur : Mve-Distrib (44, rue Brancas, 92310 Sèvres.  mve@mve-distrib.com).  TT : 64’19.

L’excellente pianiste Caroline Doerge Alassio a fait ses études à Berlin, Hanovre et Zurich ; respectant le souhait de F. Busoni : « Que l’on tienne compte du pianoforte », elle joue sur ce type d’instrument.  Elle a retenu une sélection de Préludes de choral de J.-S. Bach, car le transcripteur avait pour objectif : « moins de fournir une preuve de l’art de la trancription, que davantage le souhait d’intéresser un public plus large à ce répertoire du maître, si riche en art, en sensibilité et en fantaisie [...]. »  Elle interprète tout d’abord quatre transcriptions extraites des 10 Préludes de choral de Jean-Sébastien Bach sur des mélodies très connues (BWV 659, 734a, 639, 615 et 665), dont le célèbre Choral : In dir ist Freude.  Elle propose ensuite deux Ballades de Frédéric Chopin qu’elle joue avec mesure et retenue.  L’ensemble est juste assez romantique.  Elle restitue son caractère fougueux et énergique au Scherzo, op. 20, n°1 et exécute également une transcription de Franz Liszt d’après la célèbre Truite de Franz Schubert avec un jeu perlé, ainsi qu’une paraphrase de concert sur la Valse extraite du Faust de Charles Gounod, s’imposant par sa remarquable précision d’attaque.

 

Alfred KOERPPEN : Klavierwerke.  Gutingi Gut : 237.  Mve-Distrib TT : 67’43.

Alfred Koerppen est né en 1926 à Wiesbaden. Il a étudié la composition et la théorie musicale avec le célèbre Kurt Thomas. Après la Guerre, il est organiste et professeur de musique à Francfort. Ses premières compositions de commande ont été publiées depuis 1946.  En 1948, il est nommé au Conservatoire de Hanovre, puis, en 1967, à l’École nationale supérieure de musique.  Le programme comporte le cycle de 12 pièces brèves composées en 1948 (Orpheus in Thrazien), avec des titres tout à fait classiques : Pastorale, Fugue, Hymne, Notturno…, ainsi qu’une Sonate brève (1993) dans laquelle un Adagio central est encadré par deux mouvements rapides.  Dans Orphée en Thrace, il maîtrise parfaitement la technique pianistique, spécule sur les oppositions, les phrases chantantes à découvert.  Dans sa « satire contemporaine de notre vie musicale », l’auteur invite à une « écoute active ».  Par leur facture mélodique distendue, perpétuellement en mouvement, ces pages, tour à tour méditatives, sentimentales, se situent dans la grande tradition pianistique et fascinent l’auditeur.  Sa Sonate brève, plus récente, entraîne l’auditeur dans un flot ininterrompu de notes, d’accords incisifs, contrastant avec l’atmosphère énigmatique et mystérieuse de l’Adagio sostenuto. L’ensemble se termine molto vivace.  Ce disque est complété par le Setiner Tagebuch (Journal de Sezze, près de Rome) : 15 pièces faciles pour piano à 2 et 4 mains (1999), avec des titres un peu à la manière de R. Schumann.  Ces miniatures didactiques, imprégnées de la lumière italienne, réunissent plusieurs approches techniques. Elles sont interprétées par Markus Becker, professeur de musique de chambre à la même École, titulaire de nombreux prix, associé à Christopher Oakden pour quelques pièces à quatre mains.  Cette excellente réalisation intéressera tous les mélomanes, les pianistes et, en particulier, les enseignants de piano.

 

Greatest Romantics : Johannes BRAHMS, Pyotr Ilyich TCHAIKOVSKY. Multisonic : 31 090-2.  CD Diffusion.  TT : 63’08.

Deux compositeurs sont regroupés sous ce titre : Johannes Brahms (1833-1896) et Pyotr Ilyich Tchaikovsky (1840-1893).  Le Concerto pour violon, violoncelle et orchestre, op. 102, du premier, en trois mouvements, est interprété par Vaclav Hudecek (violon), Alzbeta Vlckova (violoncelle) et l’Orchestre symphonique de la Radio de Prague dirigés par Vladimir Valek.  L’Allegro, plus développé, bien enlevé, est lyrique. L’Andante est caractérisé par un appel de quatre notes reposant sur des quartes, la mélodie est particulièrement soignée, avec des formules ornementalesEnfin, dans le Vivace non troppo, le premier thème est bien enlevé et léger ; le second, plus chantant, et la coda Poco meno allegro s’impose par sa finesse.  P. I. Tchaikovsky, dans ses Variations sur un thème rococo, op. 33 pour violoncelle et orchestre, d’un romantisme contenu plus proche du style galant, spécule sur les coloris des vents et des cordes.  Plusieurs font appel à la grande virtuosité, avec notamment une cadence très scabreuse.  Sa Sérénade mélancolique pour violon et orchestre, op. 26, est assez proche du genre de la romance, très en vogue au XIXe siècle, renforçant le contenu émotionnel.

 

Romantisme hébraïque.  Jade (43, rue de Rennes, 75006 Paris.  jade@milanmusic.fr) : 699 642-2.

Comme l’écrit Isabelle Durin, ce disque est inspiré par le destin tragique du peuple juif : « Les compositeurs […] ont su mêler intimement les procédés d’écriture occidentale aux chants yiddish, aux musiques liturgiques et aux airs de danses hassidiques. »  L’âme juive est évoquée à travers ces pages oscillant entre musique savante et musique populaire.  C’est ce que démontrent 14 pièces brèves ayant presque toutes en commun la caractéristique « hébraïque » : Mélodie hébraïque, Berceuse hébraïque, ou des fêtes juives telles que le Yom Kippur, sans oublier la description des ghettos (n°1 et n°13) ou des danses.  Dès l’introduction, les effusions romantiques sont de mise.  Le violon égrène une phrase mélodique toute orientale, avec des secondes augmentées et un léger vibrato bien rendu par Isabelle Durin (violon) accompagné en souplesse par Michaël Ertzscheid (piano).  Les musiciens les plus connus représentés dans ce contexte sont Max Bruch (1838-1920) ou encore Ernest Bloch (1880-1959).  Le style incantatoire voisine avec le caractère cadentiel et récitatif. Cette anthologie fera également connaître d’autres compositeurs juifs : Joseph Achron (1886-1943), George Perlman (1897-2000) et John Williams (1932-).  Le devoir de mémoire plane par-dessus tout sur les pages si prenantes et si émouvantes de cette anthologie consacrée au « Romantisme hébraïque », dont les moindres inflexions sont fidèlement rendues par les deux interprètes formant une merveilleuse équipe.

 

Virayana.  BD : 00981.  CD Diffusion.

Ce disque réhabilite la trompette.  Il est réalisé par Dominique Bodart (trompette) et Carlo Hommel (orgue) qui - avec infiniment de musicalité et des sonorités très recherchées - interprètent le Notturno de Jean-Dominique Pasquet en premier enregistrement mondial, de même que Virayana, concerto pour trompette et orgue de Jacques Becker (1956-), en deux mouvements ; Sonata da chiesa per la Pasqua de Henri Gagnebin (1886-1977), musicien suisse qui gagnerait à être plus souvent interprété.  Le disque comprend également : Sonate de Georges Delerue (1925-1992) ; Arioso barocco d’André Jolivet (1905-1974) et Cortège de Gaston Litaize (1909-1991) : belle « défense et illustration » du répertoire pour trompette et orgue au XXe siècle.

Édith Weber

 

Antonio VIVALDI : Sonates pour violoncelle et basse continue.  Ophélie Gaillard ; ensemble Pulcinella.  2CDs Ambroisie : AMB9992.  TT : 64'07 + 49'28.

Les Sonates pour violoncelle de Vivaldi appartiennent au genre des sonates di chiesa, constituées de quatre mouvements alternant lent et vif.  Le « Prete rosso » les écrira pour les pensionnaires de l'Hôpital de la Pietà de Venise qui passaient pour d'extraordinaires musiciennes.  Surtout, il donnera ses lettres de noblesse à un instrument dont il développe dès 1720 les possibilités techniques et les qualités expressives. De fait, le discours est empli de traits virtuoses, notamment dans les allegros énergiques dont certains empruntent au vocabulaire de la danse. La basse continue dont l'instrumentation est adaptée selon les pièces, permet de varier le climat de chacune d'elles sans jamais nuire à la mise en valeur de la partie soliste. Ophélie Gaillard est l'interprète de choix de ces musiques qui mêlent narration éloquente et lyrisme généreux. Le travail sur la sonorité que complète une articulation bondissante est perspicace. Et que dire de ces envolées dans la registre aigu de l'instrument, qui frôlent le panache d'un chant de ténor ! Elle en fait saillir les contrastes par de belles oppositions de tempos et de couleurs. Les membres de l'ensemble Pulcinella font montre de sonorités envoûtantes.

 

Luigi BOCCHERINI : « Madrid », Fandango, Concertos pour violoncelle, Aria academica.  Ophélie Gaillard ; Sandrine Piau ; ensemble Pulcinella.  CD Ambroisie : AM126.  TT : 66'55.

Le toscan Boccherini a passé la majeure partie de sa vie en Espagne. Il épousera successivement deux Espagnoles et écrira même une zarzuela. Violoncelliste virtuose, il fait opérer à son instrument une révolution technique décisive pour l'art de l'interprétation.  Sous le titre « Madrid », un CD original réunit des pièces célébrant les modes hispaniques. Le fandango, extrait d'un de ses célèbres quintettes, offre à profusion glissandos, rythmique de plus en plus endiablée, presque percussive, et inimitables couleurs ibériques.  L'Air académique, éblouissant de bravoure, est un palpitant dialogue entre la voix et le violoncelle, ce dernier ne cédant en rien en virtuosité. Il intervient soit comme partenaire, soit au soutien de la voix dans les colorature. Deux concertos pour violoncelle composent le morceau de choix : le Concerto G 480, pour accompagnement de cordes seulement, déploie un grand clacissisme dans les deux mouvements extrêmes, dialogues fort rythmés aux fins coloris, tandis que l'adagio est l'occasion d'un suprême cantabile.  Le Concerto G 483, avec un orchestre plus fourni et l'adjonction de deux vents, se signale par un andante lentarello tout de confidence mélancolique ponctuée d'accents dramatiques.  Ophélie Gaillard et l'ensemble Pulcinella sont les talentueux serviteurs de ces pièces attachantes.

 

J. S. BACH : Inventions à deux voix, BWV 772-786 ; Partita n°2 pour violon, BWV 1004 ; Inventions à trois voix, BWV 787-801.  Janine Jansen, Maxim Rysanov, Torleif Thedeen. CD Decca : 475 9081.  TT : 79'09.

La violoniste néerlandaise Janine Jansen consacre son dernier album à Bach.  Autour de la Partita n°2, elle propose les Inventions à deux et trois voix, dans des transcriptions pour violon, alto et violoncelle. La grande Partita est parée d'une interprétation lumineuse, en même temps réfléchie, qui trouve une conclusion glorieuse dans la monumentale Chaconne, à elle seule un morceau aux multiples facettes.  Albert Schweitzer en disait simplement : « C'est tout un monde de joie et de tristesse qui s'ouvre à nous dans cette simple succession de variations ». Redoutable défi aussi pour l'exécutant.  J. Jansen ne cherche pas à jouer « baroque », et définit son approche comme « instinctivement romantique ».  Les Inventions, écrites par le Cantor à l'origine pour le clavier et à l'intention de ses élèves, trouvent ici une résonance nouvelle.  C'est que les cordes offrent la possibilité de bien clarifier chaque voix et de s'assurer de la clarté du chant. On ne saurait s'offusquer de transcriptions d'une telle beauté. D'autant que les trois solistes manient au plus haut degré délicatesse du phrasé et souci de la sonorité avec de superbes ppp.  Le résultat est d'une totale transparence et un modèle de musicalité.

Antonio VIVALDI : « Amor profano ».  Airs extraits d'opéras.  Simone Kermes, soprano ; Venice Baroque Orchestra, dir. Andrea Marcon.  Archiv Produktion : 477 6618.  TT : 71'36.

Chaque jour davantage, on découvre que Vivaldi est un aussi original compositeur de musique vocale qu'un maître incontesté de musique instrumentale.  Et fort prolixe dans les deux cas.  Sous le titre « Amor profano » nous est proposé un florilège de pièces de la plus haute virtuosité, couvrant trois décades de composition, de 1714 à 1737, dont pas moins de cinq premières au disque.  La soprano Simone Kermes, nouvelle étoile au firmament des interprètes baroques, brille par une technique transcendante.  Dans une des arias, la voix se mesure même à la trompette en une joute d'une bravoure inouïe. La virtuosité vocale s'amplifie chez Vivaldi avec les œuvres de la maturité, dans Griselda en particulier, où les écarts de tessiture aigu-grave trouvent peu d'équivalents à l'époque. La chanteuse sait aussi faire apprécier la richesse mélodique infinie de pièces dépeignant la complainte amoureuse. A. Marcon et son Orchestre baroque de Venise procurent un accompagnement d'une idéale finesse instrumentale, alliant souplesse expressive et énergie contrôlée, sans brusquerie.

 

Frédéric CHOPIN : 24 Préludes op. 28 ; Prélude op. 45 ; deux Nocturnes op. 62.  Rafal Blechacz, piano.  DG/Universal : 477 6592.  TT : 58'08.

Un tout jeune pianiste polonais, Rafal Blechacz, Premier Prix du concours Chopin de Varsovie, en 2005, tout juste trente ans après son compatriote Krystian Zimerman, signe son premier disque chez un « major ».  Il le consacre naturellement au grand maître du piano avec lequel il se sent une grande affinité, et au magnifique cycle des Préludes. Ce qui frappe d'emblée, c'est le classicisme de l'interprétation marquée au coin de l'évidence. « Dans mon inconscient, j'ai le sentiment que c'est comme çà que çà doit sonner » confie-t-il simplement. Son jeu, enrichi chez Bach, Debussy ou les compositeurs viennois, se caractérise par une étonnante maturité et une belle assurance ; une profonde poésie aussi, à l'heure de pièces lentes où percent la tendre nostalgie ou la plainte quasi désespérée ; la lumière encore, telle que rencontrée dans le Prélude n°17, « un chant d'amour exalté, persuasif, heureux » dont la difficulté pour le pianiste « consiste à soutenir ces aveux sans les écraser ni les affadir » (B. Gavoty).  La science des contrastes est tout autant exemplaire, d'une pièce à l'autre ou au sein d'un même morceau.  Les deux Nocturnes op. 62, peut-être pas parmi les plus connus, complètent le disque.  Un choix à saluer, comme la maestria de l'interprète.

 

HÄNDEL : Arias par Danielle de Niese.  Les Arts Florissants, dir. William Christie. Decca : 475 8746.  TT : 71'54.

La jeune et belle soprano Danielle De Niese peut s'enorgueillir d'un début de carrière fulgurant.  Issue des classes du MET de New York, elle s'y est vite produite en tant que soliste, et son éblouissante incarnation de Cléopâtre dans le Jules César de Haendel à Glyndebourne fait déjà figure de référence.  On sait aussi son engagement pour faire connaître la musique lyrique au plus grand nombre.  Son disque consacré à un bouquet d'arias du compositeur saxon confirme une personnalité hors du commun.  La générosité de la voix n'a d'égale que la sûreté du style et cet art consommé de créer la juste atmosphère. Le timbre de soprano lyrique est aussi rayonnant dans les cimes que plein dans le médium, voire le grave.  L'articulation est toujours impeccable, notamment dans les ornementations.  Outre Cléopâtre, elle fait ici revivre les grandes héroïnes haendéliennes, les fameuses magiciennes en particulier dont la formidable Medea de Teseo. Ce qui témoigne de son souci d'explorer des airs empruntés à des ouvrages moins connus. Ainsi en est-il encore de cette délicate pièce extraite de la cantate Apollo e Dafne où, sur un accompagnement du hautbois et des pizzicatos des cordes, la voix décrit d'enchanteresses arabesques.  Le récital se conclut par Endless pleasure que chante la belle Sémélé : vraiment on voudrait que le plaisir ne s'arrêtât point ! W. Christie et ses Arts Florissants procurent les climats alertes et l'idéale respiration qui participent pour beaucoup à la réussite de ces interprétations, décidément à marquer d'une pierre blanche.

Jean-Pierre Robert

 

Jean-Sébastien BACH : Transcriptions pour le clavecin de sept concertos italiensVital Julian Frey, clavecin.  SACD Deutsche Harmonia Mundi : 88697147182.  TT : 69’13.

Il est probable que ces transcriptions auront été une commande du jeune prince Johann Ernst de Weimar, particulièrement friand de musiques concertantes italiennes, mais qui n’avait guère les moyens de s’offrir l’orchestre ad hoc.  Bach réalisa vingt-deux de ces transcriptions pour clavecin ou orgue, dont cinq de l’Estro Armonico de Vivaldi.  Sur le présent CD, sont réunies : d’après Vivaldi, les Concertos en majeur, BWV 972, en sol majeur BWV 973, en fa majeur BWV 978 et en sol mineur BWV 975 ; d’après Giuseppe Torelli, le Concerto en si mineur BWV 979 ; d’après Alessandro Marcello, le Concerto en mineur BWV 974 ; d’après Benedetto Marcello, le Concerto en do mineur BWV 981.  Dans la mordante et allègre interprétation du jeune Vital Julian Frey (voir : www.vitalfrey.com).

 

Charles-Marie WIDOR : Symphonies n°7 et n°9.  Frédéric Ledroit aux grandes orgues Cavaillé-Coll de l’église de la Madeleine, Paris.  Skarbo : DSK 1076.  TT : 65’34.

De dimensions monumentales - en 6 mouvements, elle dure 36’43 -, la 7e Symphonie en la mineur (op.42, n°3) de Widor utilise, de manière récurrente, le thème du choral constitutif de son 2e mouvement.  L’instrument de la Madeleine est ici utilisé dans toute sa gloire, magnifiant notamment le prodigieux Finale.  La 9e Symphonie en ut mineur, « Gothique » (op.70), avant-dernière de cet immense corpus, est certes moins éclatante et de taille plus modeste - 4 mouvements, 28’49 -, mais elle est plus recueillie.  Par l’un des meilleurs organistes français, par ailleurs titulaire des grandes orgues de la cathédrale d’Angoulème [photo ci-dessous].

 

Benjamin BRITTEN : Variations on a Theme of Frank Bridge, op.10.  Lachrymae, Reflections on a song of Dowland, op.48a.  Two Portraits for String Orchestra.  Simple Symphony, op.4.  European Camerata, dir. Laurent Quénelle.  Jean-Paul Minali-Bella, arpegina.  Fuga Libera (tél. : 06 62 29 64 76. www.fugalibera.com) : FUG 534.  TT : 71’48.

Par la European Camerata (ensemble né de l’Orchestre des Jeunes de la Communauté européenne) que dirige de son violon Laurent Quénelle, voilà un superbe enregistrement d’œuvres – pour la plupart de jeunesse – du compositeur britannique.  Les Variations sur un thème de Frank Bridge sont un hommage à celui qui fut son mentor (11 pièces fort diverses, dont la très célèbre Funeral March).  Les Lachrymae, pour violon alto & orchestre à cordes, œuvre de la maturité, sont ici interprétées sur « arpegina » (sorte d’alto à 5 cordes, magnifique prototype conçu par le luthier Bernard Sabatier).  Dans le second des Two Portraits, auto-portrait du compositeur, se déploie également l’arpegina.  Quant à la très ludique Simple Symphony, elle fit, à l’évidence, la joie des interprètes.

 

Jean-Marc LUISADA : Le chant du piano.  1CD (pièces pour piano) + 1DVD (La leçon de piano, TT : 120’).  RCA : 88697 160282.

Le CD comporte des enregistrements de pièces - assurément peu virtuoses - de Haydn, Beethoven, Schumann, Liszt, Chopin, Tchaïkovsky, Granados, Bizet et Fauré.  Répertoire mélodieusement sentimental, interprété avec modestie...  Choix probablement didactique, en rapport avec le contenu du DVD : exercices techniques (passage du pouce, tenues, battements articulés, substitutions, legato-staccato-portato) et cours d’interprétation (autour de l’Allegro K.3 de Mozart, la Musette BWV 126 de Bach, l’Étude op.37 n°3 de Lemoine et le Nocturne opus posthume de Chopin).  Cette « Leçon de piano » s’adresse surtout à des débutants.  Mais ne sera pas inutile aux pianistes confirmés, car Jean-Marc Luisada (www.jeanmarcluisada.com) s’y fait l’écho des conseils pertinents, voire des « trucs », que lui ont naguère donnés ses maîtres.  Ce sera aussi, pour nombre de professeurs de piano, un utile ressourcement.

Terry RILEY : The Cusp of Magic (2004). Kronos Quartet (www.kronosquartet.org) + Wu Man, pipa (www.wumanpipa.org).  Nonesuch Records (www.nonesuch.com) : 360508-2. TT : 42’48.

S’inspirant d’une « Peyote Ceremony », rite solsticial d’été chez les Indiens d’Amérique, Terry Riley a écrit The Cusp of Magic – commande expresse de ses complices du Kronos Quartet, pour lesquels il avait déjà composé 23 œuvres, dont Salome Dances for peace (d’une durée de 2 heures), Cadenza on the Night Plain (!) et Requiem for Adam.  Mais avec, cette fois, le concours de Wu Man, célèbre joueuse de pipa (luth chinois à manche court), qui utilise aussi des jouets de son propre fils et fredonne quelques berceuses.  Les musiciens du quatuor jouent, en outre, de petites percussions, non sans brèves distorsions électroniques… Titre des cinq mouvements de l’œuvre : The Cusp of Magic / Buddha’s Bedroom / The Nursery / Royal Wedding / Emily and Alice / Prayer CircleUn monde fantastique, un crossover halluciné…  Tout à fait extraordinaire !

 

POUR LES PLUS JEUNES

Les filles de l’air.  10 chansons pour enfants.  Victorie (www.club-tralalere.com) : 301767 9.  Distrib. : Universal.

Empruntées à 10 albums du label Victorie, voici 10 chansons qu’interprètent 10 voix féminines : Geneviève Laloy, Dominique Dimey, Monica Lypso, Isabelle Bal, Les Courgettes sauvages, Les Déménageurs, Sophie Forte, Amipagaille, Véronique Le Berre et Pakita.  Un bain de jouvence !

 

Francis Gérimont

 

DVD

MOZART : Symphonies n°31, 39, 40, 41SCHUBERT : Symphonie n°4.  Chamber Orchestra of Europ / Wiener Philharmoniker, dir. Nikolaus Harnoncourt.  2DVDs Deutsche Grammophon : 00440 076 4290.  TT : 232’.

Injustement réputé chantre de la seule beauté apollinienne, Nikolaus Harnoncourt restitue ici, bien au contraire, ces symphonies de Mozart dans leur épaisseur charnelle, faisant bon compte de toute lecture trop exclusivement jubilatoire – dans, notamment, l’emblématique Allegro vivace de la symphonie « Jupiter ».  Conception délibérément romantisante à laquelle adhérent tout naturellement les jeunes musiciens de l’Orchestra of Europ (Symphonies n°39, 40 et 41).  Non moins, bien entendu, que les artistes du Wiener Philharmoniker, enregistrés dans la Musikvereinssaal de Vienne (Symphonie n°31 de Mozart ; Symphonie n°4 de Schubert).  En bonus, un merveilleux film agreste (61’07) : Franz Schubert : Mein Traum, réalisé par Norbert Beilharz, autour de l’interprétation par N. Harnoncourt, à la tête du Sinfonieorchester des Südwestfunks Baden Baden, de la Symphonie n°9 de Schubert.

 

Severin von Eckardstein.  Live in Recital at the Miami International Piano Festival (12 mai 2007).  VAI (www.vaimusic.com) : 4441.  TT : 85’.

Au visage encore adolescent, cet athlétique Pierrot, tout de blanc vêtu, fait preuve d’une hallucinante technique digitale – mais n’est-ce pas désormais la moindre des choses ?  Ce qui fait son originalité, c’est plutôt l’irrésistible dynamisme et la maîtrise de ses longs phrasés – vastes courbes d’une seule coulée -, mis au service d’un répertoire éminemment romantique… Beethoven : Sonate n°21, « Waldstein ».  Mendelssohn : Romances sans paroles, Scherzo a capriccio.  Medtner : Sonate tragique, op.39, n°5.  Janáček : Sonate 1.X.1905Scriabine : Sonate n°3, op.23.  En guise d’« Encores », nous sont proposés le Prélude en fa# mineur de Scriabine et le Galop de carrousel de Gottschalk.  Seul regret : les doigts du jeune pianiste allemand s’éloignant rarement du clavier, son jeu manque parfois de « perlé », mais cela est largement compensé par l’ampleur de la vision et la parfaite cohérence du discours.  Sobre mise en images.

 

En hommage à Armin Jordan.  Télévision Suisse Romande (depuis la Suisse : 0848 828 818 ; depuis l’étranger : +41 22 944 58 58.  www.tsrboutique.ch) : 5101-996.  TT : 3h06’.

Outil pédagogique hors du commun, cet admirable DVD devrait se trouver dans toute discothèque scolaire.  Il comporte, notamment : Dans les coulisses de Parsifal, au Grand Théâtre de Genève, film réalisé par Patrick Dedole (2005, 86’), dans lequel sont présentés, in vivo, tous les métiers de la scène, de la fosse et des coulisses participant à l’entreprise.  Non sans faire état des innombrables incidents de parcours que suppose pareille production...  Il n’est pas un collégien ou un lycéen qui ne serait passionné par ce documentaire bon enfant, chaleureux, extraordinairement circonstancié, nerveusement séquencé.  Ne sont pas moins passionnants - mais plus orientés, cette fois, vers la personnalité du chef d’orchestre - les deux documentaires intitulés : De Servion au Carnegie Hall, avec l’Orchestre de chambre de Lausanne (réalisation : Michel Dami, 1984, 45’) et En personne, avec l’Orchestre de la Ville de Wintherthur (réalisation : Yvan Butler, 1974, 40’).  Pour clore ce DVD, deux friandises mozartiennes : Io mi voglio divertir (avec Th. Hampson, Don Giovanni, et M. White, Leporello), suivi de l’air de concert Chio mi scordi di te ? (avec l’Orchestre de la Suisse romande, Dame Felicity Lott et Christian Zacharias).

Francis Gérimont

 

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Horizontal : I. Entre-deux, dans Pelléas, par exemple. II. Gerald, Roger ou Julianne. Diplôme d’enseignement.  III. Début de manuscrit. Forme de pouvoir. La sept a été chantée par Trenet.  IV. Pas précoces.  V. La Deuxième pour Chostakovitch. Dans la valse.  VI. Changement de voix. Belmondo est son homme.  VII. Dans le titre d’une comédie musicale inspirée de Pygmalion. Lettres de slow.  VIII. Pour Hiroshima par Penderecki. Mère de Peer Gynt.  IX. Lettres de ukulele. Suit l’Agnus.  X. Le printemps en est digne. Ou bien ut.

 

Vertical : 1. Pas préparés.  2. Théâtre japonais. Dans les cuivres. Fit mauvais accueil.  3. Plus appréciée dans l’assiette que sur le plateau. Bref enregistrement.  4. Muse de la poésie lyrique. Début de leçon.  5. Île musicale. Le prof aime l’écrire dans la marge. Berg honora sa mémoire.  6. Réunit Satie, Cocteau et Picasso.  7. Quand une musique devient scie.  8. Jouvenceau d’aujourd’hui.  9. Crustacée contrapuntique.  10. Sale temps pour Moussorgsky (deux mots).

 

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L’éducation musicale se fera un plaisir de vous accueillir sur son stand à Musicora. Vous pourrez rencontrer l’ensemble de l’équipe et profiter d’une offre d’abonnement exceptionnelle. Pour venir au Salon, il vous suffit de télécharger notre invitation gratuite.

Notre revue organise le samedi 5 avril 2008, de 11h à 12h, une rencontre-débat sur le thème : Quels horizons pour l’Éducation musicale à l’école, au collège, au lycée avec le concours de Vincent Maestracci, Inspecteur général de l’Éducation nationale. La musique et les arts à l’École ne cessent, en effet, d’évoluer – cependant que s’élargit encore le champ des possibles pour connaître et pratiquer les arts et la musique. En cette période cruciale, se font jour de grands espoirs, mais aussi de vives inquiétudes.  Scénarios envisagés.

Musicora, Carrousel du Louvre, du 4 au 6 avril 2008, salle Delorme, stand F2.

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Depuis janvier 2008, L’éducation musicale inclut un grand dossier dans chaque numéro.
 :

  • Le bruit (en référence au programme de l’agrégation de musique)
  • Activités instrumentales & vocales à l’école (chorales, orchestres, spectacles musicaux)
  • La percussion (dans les musiques contemporaines, électroniques, extra-européennes, actuelles)
  • Musique & cinéma (en référence au programme du baccalauréat)
  • Empreintes croisées (compositrices et compositeurs)

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Le supplément Baccalauréat 2008. Comme chaque année, L’éducation musicale propose le supplément indispensable aux professeurs d’Éducation musicale et aux élèves de Terminale qui préparent l’épreuve de spécialité « série L » ou l’épreuve facultative « Toutes séries générales et technologiques du baccalauréat ».

Le supplément Baccalauréat 2008 réunit les connaissances culturelles et techniques nécessaires à une préparation réussie de l’épreuve ; il ouvre également sur tous les univers sonores qui nous entourent.

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Aurélie Clément