Cette œuvre est écrite pour une formation peu orthodoxe, composée d'un chœur mixte à 4 voix, de 2 guitares et d'un violoncelle. Le poème écrit de la main du compositeur lui-même et chanté par le chœur invite à la méditation tout comme la musique. Un dialogue soudé et intime entre les deux guitares avec notamment beaucoup d'harmoniques produit un effet de masse sonore à la fois en mouvement et en suspension. Dans la partie de violoncelle s’entremêlent des notes tenues mais également des intervalles éclatés aux sonorités lointaines. La formation instrumentale joue la plupart du temps le rôle d'accompagnement. Mais on peut noter que les deux guitares ainsi que le violoncelle ont de petites cadences. Chaque partie de l’œuvre est construite d'après un schéma graduel et atteint un climax avant de s'éteindre progressivement. Cette œuvre est un savant melting-pot où s'entremêlent atonalité, tonalité, polytonalité, homophonie et contrepoint, sonorités obscures et mélodies de caractère populaire.
Il sera peut-être nécessaire d'amplifier les instruments pour qu'il y ait un équilibre juste avec le chœur si celui-ci est trop important.
Il s’agit d’une œuvre d'une ingéniosité sans borne, qui conviendra à des musiciens avancés souhaitant s'ouvrir vers d'autres horizons !
Lionel Fraschini
Éric PÉNICAUD : Jusqu’en notre exil, tu murmures… pour ensemble vocal, deux guitares et violoncelle.
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- Écrit par Lionel Fraschini
- Catégorie : Musique de chambre