LA SEMAINE MOZART DE SALZBOURG

Pour leur avant dernière programmation, Marc Minkowski et Matthias Schulz auront offert une Semaine Mozart de haute volée. Ce ne fut pas sans son lot d'imprévus, car une cascade d'annulations s'était invitée à la fête, paraissant troubler le bel ordonnancement : le grand âge, cause du retrait du chef  Nikolaus Harnoncourt et du pianiste Menahem Pressler, la force majeure à l'origine de celui du ténor Ian Bostridge mais aussi de deux quatuors, le Quatuor Ebène dont trois des membres étaient sur le flanc, et le Hagen Quartet, son altiste Veronika souffrant d'un malencontreux mal d'épaule... Leurs remplaçants propulsaient de nouveaux talents comme le pianiste prodige Kit Amstrong, le chef espagnol Pablo Heras Casado, ou confirmaient des valeurs sûres : le Quatuor Sine nomine ou le Elias Quartett. Comme déjà constaté les éditions précédentes, l'atmosphère qui règne durant cette manifestation hivernale est tout sauf froide et en même temps fort recueillie : les séances de sonates de Mozart ou la fameuse trilogie autour de Acis et Galathée ont révélé un public extraordinairement concentré.

FESTIVALS! LA SEMAINE MOZART A SALZBURG

Mozart d'abord, mais pas seulement Mozart, tel est le fil rouge de la Mozartwoche ainsi que la conçoivent ses actuels responsables, Marc Minkowski et Matthias Schulz. Pour sa troisième année de programmation, la marque imprimée par le chef français est indéniable et la manifestation salzbourgeoise, fondée en 1956, offre des couleurs éclatantes, souvent inédites. Son credo artistique commence à porter ses plus beaux fruits dans le domaine scénique. Après Lucio Silla en 2013, Orfeo ed Euridice, l'an passé, voici avec Davide penitente un pas supplémentaire franchi dans l'innovation, aussi bien qu'un habile hommage à la tradition équestre de la ville. Rien ne saurait être figé, estime-t-il. Déranger quelque peu la tradition ne messied pas ! Le public ne se fait pas prier puisque le taux de remplissage des salles avoisine 90%. Pour le 259 ème anniversaire de la naissance du génie salzbourgeois, on pouvait entendre l'intégrale des quatuors de la maturité et des concertos de violon, comme un florilège de sonates pour piano, de concertos et de symphonies.

LA SEMAINE MOZART À SALZBURG

Le festival d'hiver salzbourgeois aura encore été l'occasion de mémorables moments lors de la multitude de manifestations proposées. Pour leur deuxième programmation, Matthias Schultz et Marc Minkowski avaient choisi de mettre en parallèle la musique de Mozart avec celle de ses contemporains, comme CPE Bach ou Muzio Clementi, mais aussi ses admirateurs, Schubert ou Richard Strauss. Dans le domaine de l'opéra, était monté Orfeo ed Euridice de Gluck, une innovation et une exception de taille au monopole exercé par le génie du lieu. Interprètes et formations de renom étaient au rendez vous, dans une atmosphère à la fois détendue et extrêmement concentrée, alors que la ville vit au rythme de la « Gemutlichkeit » (cordialité) autrichienne, loin du flot touristique qui l'envahit en période d'été. La Mozartwoche célèbre, bien sûr, la date anniversaire de la naissance de Mozart, le 27 janvier. Cette année, pour la 258 ème fois, un concert festif était organisé en l'honneur du pianiste Alfred Brendel, auquel devait être remis la médaille d'or Mozart, devant le Gotha des personnalités musicales

LES FESTIVALS SE FONT AUSSI L’HIVER

 

 

La Mozart Woche de Salzbourg se donne un vent de jeunesse, avec une nouvelle direction artistique, confiée à Marc Minkowski, qui fait équipe avec un jeune et dynamique directeur, Matthias Schulz. Leur projet : jouer Mozart, bien sûr, sous toutes ses facettes, en particulier le jeune compositeur prodige, et dans ses divers styles d'interprétation, sans entrer dans le carcan de la notion d'authenticité, sans doute vétilleuse. Mais aussi Mozart mis en perspective : par rapport à ses contemporains, Jean-Chrétien Bach, en particulier, à ses admirateurs aussi, dont Richard Wagner. Beau clin d'œil à un musicien fêté en cette année anniversaire ! On veut s'attacher à créer des associations, rechercher des correspondances insoupçonnées, parfois étranges. On met également un point d'honneur à distinguer la création contemporaine, avec l'instauration d'un compositeur en résidence. Ce sera Johannes Maria Staud, cette fois. Mais, au fond, on veut être innovant, sans paraître révolutionnaire. A l'image de Minkowski, qui aime se placer dans le sillage de ses illustres prédécesseurs,  Nicolaus Harnoncourt ou René Jacobs. Autre initiative réconfortante que la création d'un Orchestre de jeunes, attaché au festival, le Kinderorchester.

LA SEMAINE MOZART 2011

Le festival d'hiver salzbourgeois que constitue la Mozartwoche dans une ville tapie sous son manteau neigeux, loin de l'agitation touristique de la période estivale, est une expérience qui ne manque pas de charme.  Mozart, bien sûr, en est le centre de gravité ; mais aussi ses contemporains, tel Joseph Haydn.  Et pas seulement…  Depuis quelques années déjà, la manifestation s'est ouverte à la musique d'aujourd'hui, l'occasion d'intéressantes mises en perspective avec des compositeurs comme Heinz Holliger ou Jörg Widmann pour cette édition.  Ces concerts auront été l'occasion aussi de mesurer combien l'interprétation des œuvres du génie du lieu connaît de vitalité dans ses différentes approches.

Le Festival d'hiver à Salzbourg : la Semaine Mozart.

Organisée par la Fondation internationale du Mozarteum, la Semaine Mozart se veut « la fête musicale salzbourgeoise de l'hiver ».  Contrairement au festival d'été ou à ceux de Pâques ou de Pentecôte, la « Mozartwoche » se concentre, l'espace de dix jours, sur le génie des lieux. Le programme se focalisait cette année sur Idomeneo, mais pas seulement.  Bien d'autres œuvres significatives y étaient aussi jouées, tout comme des pièces de Haydn, Schubert, ou encore de György Kurtag, compositeur en résidence.  Coproduit avec le Festival d'Aix-en-Provence 2009, cet Idomeneo est un exemple d'interprétation moderne de l'opéra mozartien. Olivier Py qui inscrit sa régie dans le mouvement et cultive les effets de symétrie, insiste sur la dimension politique et les grands thèmes traités par la pièce : le rapport père-fils et la question de l'infanticide, la violence à peine contenue entre personnages forgeant un drame qui se veut actuel.