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- Écrit par Jean-Pierre Robert
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Bernard Foccroulle © Pascal Victor / Artcompress L'édition 2017 du festival d'Aix-en-Provence, la 69 ème et l'avant dernière du mandat de Bernard Foccroulle, aura été placée sous la bannière de la liberté, un thème fondateur dans l'opéra. Don Giovanni bien sûr, mais aussi Carmen sont des caractères plus que bien trempés, rebelles et déterminés à séduire comme à déranger, en tout cas nullement prêts à renoncer à leur liberté. Au fond, le sujet du dernier opéra de Stravinsky, The Rake 's Progress, est une perte de liberté à travers la course à l'abîme du libertin. Et Pinocchio, le héros du nouvel opéra de Philippe Boesmans, n'aspire-t-il pas à la conquérir. Comme toujours, Foccroulle prend des risques en matière de relecture de ces chefs d'œuvre. Confier la nouvelle production de Carmen à Dmitri Tcherniakov n'est ni fortuit ni innocent, comme l'est le choix de Bertrand Sivadier pour Don Giovanni, après la vision iconoclaste de Tcherniakov précisément il y a quelques années... Mais il sait donner leur chance aux talents émergents comme Jean Bellorini pour Erismena de Francesco Cavalli. Après tout, la vocation d'un festival n'est-il pas d'expérimenter des voies nouvelles ! Quant aux distributions, elles font appel aux grands anciens de l'Académie du Festival comme aux jeunes pousses d'une institution qui a depuis des années montré sa formidable efficacité pour faire éclore de
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« L'Art peut sembler dérisoire au regard de la violence qui frappe notre monde », écrivait Bernard Foccroulle, directeur général du Festival d'Aix dans sa préface à la programmation de l'édition 2016. Parole éminemment responsable au vu des évènements récents. « Il nous offre la matière mémorielle, la créativité et la force d'utopie dont nous nous avons besoin pour survivre aux déflagrations et inventer un futur différent », poursuit-il. Pour peu qu'un spectacle, d'opéra, de concert, soit conçu comme autre chose qu'un simple divertissement. Le programme croisait des destins de femmes singuliers, de Mélisande, sans doute le personnage central du drame lyrique de Debussy, Bellezza, figure essentielle de l'oratorio Il Trionfo de Haendel, Fiordiligi encore qui tente de préserver un espace de constance dans le dramma giacoso Così Fan tutte de Mozart. Le festival présentait aussi le deuxième volet de l'œuvre dramatique de Stravinski avec le couplage révélateur d'Oedipus Rex et la
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L'édition 2015 du Festival provençal s'inscrit dans une tripe invite : à la réflexion, à la mémoire et à l'utopie, annonçait son directeur Bernard Foccroule. Il magnifiait aussi et surtout le thème inépuisable de l'amour, si porteur de ces passions que l'opéra sait nous conter, que ce soit dans Alcina, Le Songe d'une Nuit d'été, L'Enlèvement au sérail, ou même ce spectacle aussi inédit qu'inouï réunissant Tchaikovski et Stravinsky, avec leurs Iolanta et Perséphone. Le pari de l'excellence qui est au centre du credo artistique du festival passe d'abord par l'appel à des metteurs en scène qui comptent, Katie Mitchell, Robert Carsen, Martin Kusej ou Peter Sellars, des grandes figures de la scène opératique, qui livrent des visions radicales voire iconoclastes. Sans doute, le caractère d'art vivant qu'est le genre lyrique suppose-t-il une rénovation constante des propositions dramaturgiques ; mais c'est au risque parfois de sombrer dans des considérations faussement évidentes d'actualisation.
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Le festival provençal se porte bien. Fort de sa désignation comme « meilleur festival d'Opéra » lors des International Opera Awards de 2014, il affichait cette année un programme peut-être pas aussi fourni que l'an passé, mais non moins enthousiasmant. Bernard Foccroulle, son habile directeur, peut être fier de cette réussite qui se conforte d'été en été. Le soin apporté aux distributions en est un des paramètres les plus enviables, mêlant artistes confirmés et talents plus que prometteurs. La présente édition n'aura pas trop été gâtée par la crise des intermittents du spectacle, seules les premières représentations des deux opéras donnés dans la cour du théâtre de l'Archevêché ayant eu à subir quelques turbulences. A propos de ce lieu mythique du festival, on en signale l'amélioration
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Nonobstant l'idée d'inclure le festival d'Aix-en-Provence dans l'orbite de Marseille, capitale européenne de la culture, l'immense succès de la cuvée 2013 revient à son directeur, Bernard Foccroulle, qui aura su marquer cette 65 ème édition du sceau de l'excellence. L'aura des orchestres invités, le LSO, l'Orchestre de Paris et la Cappella Mediterranea, et des chefs, a largement contribué à la réussite musicale, tandis que côté mises en scène, l'imagination était à l'œuvre : les quatre spectacles vus, confiés aux tenants incontestés de la mise en scène lyrique et à un jeune talent plus que prometteur, confortent l'idée que la scène d'opéra est résolument vivante. Et, bonne nouvelle, l'amélioration notable de l'acoustique de la fosse de la cour de l'Archevêché contribue, enfin, à sortir ce lieu de son inconfort à cet égard, avec l'aide, cette année, de nuits paisibles et d'un ciel étoilé, sans nul air de mistral.
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La Traviata : l'exigence théâtrale
Giuseppe VERDI : La Traviata. Opéra en trois actes. Livret de Francesco Maria Piave. Natalie Dessay, Charles Castronovo, Ludovic Tézier, Adelina Scarabelli, Silvia de La Muela, Manuel Nuňez Camelino, Kostas Smoriginas, Andrea Mastroni, Maurizio Lo Piccolo. Estonian Philharmonic Chamber Choir, London Symphony Orchestra, dir. Louis Langrée. Mise en scène : Jean-François Sivadier.Le Festival d'Aix offre une nouvelle production de La Traviata conçue autour de Natalie Dessay par l'étoile montante de la régie lyrique en France, Jean-François Sivadier. En homme de théâtre, soulignant combien cet opéra proclame l'audace de la dramaturgie verdienne, il s'éloigne des a priori qui tiennent autant à l'histoire de l'interprétation qu'aux habitudes de jeu accumulées au fil du temps. Rien ne va se passer comme on l'imaginait. Pourtant rarement aura-t-on perçu pareil respect des exigences musicales.
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Christoph Willibald GLUCK : Alceste. Tragédie lyrique en trois actes. Livret de Ranieri de' Calzabigi. Version française de 1776. Véronique Gens, Joseph Kaiser, Andrew Schroeder, Thomas Oliemans, Marianne Folkestad Jahren, Bo Kristian Jensen, Joao Fernandes. English Voices, Freiburger Barockorchester, dir. Ivor Bolton. Mise en scène : Christof Loy.Est-il plus sublime preuve d'amour que celle d'offrir sa propre vie pour sauver son époux de la mort, comme le fait Alceste ? Dans son adaptation pour la scène française de la version italienne créée en 1767, Gluck resserre l'action et privilégie l'austérité musicale. Est ici magnifiée cette rigoureuse déclamation française, exemple achevé de la révolution opérée par le musicien dans le domaine de l'opera seria.
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L'aventure wagnérienne aixoise débutée en 2006, s'achève avec Le Crépuscule des dieux. Ce qui restera dans la mémoire, c'est avant tout la prestation de l'Orchestre philharmonique de Berlin, et comment le prince des phalanges européennes s'inscrit, sous la houlette de son chef Simon Rattle, dans l'univers opératique, sans rien abandonner de son identité symphonique. La dernière journée du Ring est un immense poème musical qui comprend ses moments purement orchestraux, le Voyage de Siegfried sur le Rhin, incandescent d'envolée joyeuse ici, la Marche funèbre, glorification exaltée et non pas déploration grandiloquente, où Rattle laisse un temps se déchaîner ses forces orchestrales. Mais c'est beaucoup plus. Ce qui fait le prix de cette interprétation, c'est la lisibilité, la continuelle transparence sonore, le fondu de la texture quel que soit le registre, de la force la plus tellurique à l'impalpable poésie.
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