Paris en 1737, est constituée de trois Suites, chacune composée d’un prélude et de sept danses, toutes fort variées et très ornementées. L’agencement des diverses séquences créé d’agréables contrastes voire des effets de surprise. Ainsi remarque-t-on dans la Première Suite en sol majeur le troisième morceau intitulé « Le Tendre Engagement », presque lascif, un vif « Rondeau le Gruer »  (n°4), ou une « Fugue » très imaginative avec une sorte de cadence (n°6) ou encore une « Musette La Favorite » proposant un élégant dialogue entre viole de gambe et clavecin. La Deuxième Suite en do mineur, qui fait intervenir l’orgue positif dès le Prélude, se distingue par une « Allemande La fière » extrêmement décidée (n°2), une « Sarabande » ample et très expressive (n°5) et surtout, en septième position, une pièce beaucoup plus développée titrée « Tombeau de Marais le Père ». Conçu comme un hommage au grand musicien, peut-être à un maître par son élève. Le morceau inhabituellement long s’ouvre par une introduction de la seule viole de gambe et enchaîne une série de cinq variations jouant sur la dynamique de l’instrument soliste et son pouvoir hautement expressif notamment dans le registre aigu. De la Troisième Suite en la majeur se détachent un « Tambourin », ostinato dans le style de danse populaire (n°3), une « Musette » avec refrain lancinant comme si jouée par une vielle (n°5) et un « Carillon » très rythmé dans ses accords pointés (n°8). Dans ces pièces mettant en valeur l’instrument, le jeune Robin Pharo (*1990), formé à l’école, entre autres, de Christophe Coin et de Sigiswald Kuijken, est plus que didactique, animé d’une passion sincère pour une musique qu’il défend bec et ongle. Ses quatre partenaires prodiguent l’accompagnement idoine. A découvrir.